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France

Le mot du Ministre-Conseiller aux Affaires Commerciales.

Interview avec M. Daniel HARRIS, Ministre-Conseiller aux Affaires Commerciales prés l'Ambassade des Etats-Unis en France.

Monsieur Daniel Harris vient de Washington, D.C., où il occupait préalablement le poste de Sous Secrétaire Adjoint en charge de la gestion des budgets, du personnel et des programmes du réseau international des services commerciaux américains dans le monde, au sein de l'Administration du Commerce International au Département du Commerce fédéral des Etats-Unis.

Monsieur le Ministre Conseiller, vous venez de prendre vos fonctions de Chef de la délégation Commerciale de Paris. Pouvez-vous nous dire quel est votre parcours ?

Après mes études aux USA, j’ai étudié à l’Université de Caen en Normandie, grâce à l’obtention d’une bourse de la Fondation Rotary International.  J’ai passé 12 ans dans le secteur privé avant d’entrer dans la diplomatie auprès du Service Commercial des Etats Unis en 1984.  L’ensemble de mon expérience s’étend sur  quatre continents et  surtout en Europe : j’ai ainsi habité en France, Belgique, Allemagne, Suisse, République Tchèque et une seconde fois en Allemagne en tant que Consul Général à Düsseldorf.  Pendant ces années j’ai à plusieurs reprises parcouru la France.  C’est, naturellement, avec enthousiasme que j’ai appris ma nomination aux fonctions de Ministre Conseiller aux Affaires Commerciales à Paris.

Professionnellement, c’est pour moi un grand honneur de représenter les intérêts commerciaux des Etats-Unis auprès d’un de nos alliés et partenaires commerciaux de toujours et parmi le plus important. Les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et la France sont de près de 150 milliards de dollars par an, et les flux d’exportation générés par les Etats-Unis vers la France sont de près de 72 milliards de dollars par an  — chiffres de 2007 — soit 197 millions de dollars par jour.  C'est à dire que la France reste un marché très important pour les Etats Unis.

Mon intérêt pour le développement et l’amélioration des relations transatlantiques remontent à plus de trente ans.  La communauté transatlantique que nous formons avec la France est au cœur de mes préoccupations, en termes commerciaux, de prospérité, mais aussi de valeurs et d’objectifs communs. Quand l'Europe et les Etats-Unis fonctionnent de concert, nous sommes j'en suis convaincu moteurs de progrès pour l’ensemble du monde.

Quelle est votre perception des relations commerciales franco-américaines ?

Les relations commerciales entre la France et les Etats-Unis ont rarement été aussi soutenues et le climat aussi cordial. Je souhaite, dans les années à venir, contribuer a une nouvelle dynamique  de nos échanges dans un monde des affaires en pleine mutation, source de  nouvelles opportunités.
Nous travaillerons ensemble, entre autres, sur une meilleure harmonisation des normes afin qu’émerge une reconnaissance mutuelle des normes et des processus de certifications pour fluidifier les courants d’échanges, Je pense aussi à  des coopérations dans certains secteurs émergeants tels que les énergies renouvelables et les eco-constructions  (Green Building) pour le plus grand bénéfice des entreprises de ces secteurs, mais aussi pour notre environnement dans le monde entier.

Compte tenu de l’arrivée de la nouvelle administration américaine issue des récentes élections, comment envisagez-vous en 2009 d’accompagner les entreprises américaines dans le marché français ?

L'arrivée d’un nouveau président américain, donne de part et d’autre, une impulsion au dialogue transatlantique et ouvre de perspectives pour développer de nouvelles occasions de coopérations.  Nous devons tirer parti de cet environnement positif afin d’intensifier  le dialogue transatlantique,  aussi bien entre les entreprises que au niveau gouvernemental. Je suis convaincu qu’il y aura de nouvelles opportunités à saisir.

Nous travaillerons étroitement avec notre ambassadeur et l’ensemble des membres de la mission diplomatique américaine à Paris pour tisser de nouveaux liens et entretenir ceux déjà existant pour le plus grand bénéfice des nos deux nations.

Et comment pensez-vous aider les entreprises françaises à identifier et à entrer en relation avec des fournisseurs potentiels aux Etats-Unis ?

 La vocation de notre service commercial à Paris est d'une part d'aider les sociétés américaines - - tous secteurs confondus - - à trouver des occasions de développer leurs activités sur ce marché sophistiqué et prometteur.  Les PME américaines cherchent le plus souvent un agent ou des agents distributeurs, un partenaire qui leur permettrait de pénétrer le marché français et européen.

Un élément moteur au sein de notre service sera notre Centre d'Information Commerciale, qui a pour vocation d'assister l'ensemble des entreprises françaises à établir des relations commerciales essentiellement avec les PME américaines.

 Quelle est votre perception des différences culturelles propres à l'économie américaine et à l’économie française ?

En ce qui concerne le monde des affaires et le domaine de la politique, je pense que la grande différence entre nos deux pays provient de la conception différente de chacun d’eux sur le rôle centralisateur et interventionniste de l’Etat.  La tradition française veut que l’Etat intervienne, anime, stimule de nombreux projets dans de nombreux domaines de l’économie, touchant la vie du citoyen, le monde des affaires, de la culture, de la santé, etc..  Les américains sont moins interventionnistes et plus individualistes, utilisent  plutôt la loi du marché et l’initiative individuelle pour réguler l’activité économique du pays. Cependant, le rôle régulateur du gouvernement américain peut varier en fonction des circonstances et l’actualité récente l’a démontré. Mais la grande majorité des américains sont moins enclins au pouvoir interventionniste de l’Etat dans les affaires économiques et sociales que les français.  

Quelle sera votre méthode pour faire vivre les réseaux professionnels opérationnels et actifs, ceux des chambres de commerce, des associations professionnelles, des pôles d'excellence et des centres de recherche spécialisés…, tant aux Etats Unis que sur le territoire français ?

 Le service commercial de Paris qui couvre l'ensemble du territoire français est composé d’une équipe de professionnels compétents, expérimentés et reconnus comme tels. C’est pour moi une grande chance de travailler avec des collaborateurs si engagés et motivés.  Les mutations économiques de ces dernières années conduisent nos attachés sectoriels à s’adapter constamment et à tisser de nouveaux réseaux dans des domaines d’activités émergeants, ce que je m’attacherai à encourager.

Enfin, nous travaillons en relation étroite avec nos homologues au sein des différents services de l’Ambassade pour maintenir et développer un climat favorable à nos échanges, en facilitant le dialogue et la résolution des difficultés liées aux entraves d’ordre commercial encor nombreuses.

A ce jour, je me réjouis que la France et les Etats-Unis entretiennent des relations si harmonieuses.