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10 décembre 2008

Les É.-U. apportent une aide au Zimbabwé pour lutter contre l'épidémie de choléra

L'USAID consacre 600.000 dollars à cette aide.

 
Un bébé zimbabwéen
Un bébé boit de l'eau des mains de sa mère à Harare (Zimbabwé), où le choléra a infecté plus de 14.000 personnes.

Washington - L'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) fournit actuellement une aide essentielle d'un montant de 600.000 dollars au Zimbabwé, où depuis le mois d'août le choléra, maladie infectieuse mais évitable, a déjà frappé près de 15.000 personnes et causé la mort de 600 personnes d'entre elles.

Elle a aussi envoyé dans ce pays une équipe de spécialistes de l'alimentation en eau, de l'assainissement, de l'hygiène et de la santé publique. Cette équipe, qui comprend un épidémiologiste du Centre d'épidémiologie des États-Unis (Centers for Disease Control and Prevention ou CDC), offrira une assistance technique et des recommandations quant à la possibilité d'une nouvelle aide.

Quarante-trois des 62 districts du Zimbabwé ont signalé des cas de choléra, qui ont lieu alors que le pays est en proie à une crise politique, économique et humanitaire et qu'il se trouve à une période de l'année où le vibrion cholérique, qui est répandu dans la nature et qui est la cause de cette maladie, se développe facilement.

Professeure de l'École de santé publique Bloomberg qui relève de l'université John Hopkins, Mme Rita Colwell, a déclaré à America.gov que l'épidémie touchait principalement les personnes très pauvres et sans défense, notamment les jeunes enfants. C'est une maladie que l'on peut éviter facilement, a-t-elle dit en faisant remarquer que les États-Unis, l'Europe occidentale et la plupart des pays asiatiques avaient réussi à l'éradiquer. Un bon assainissement et de l'eau potable sont les deux seuls éléments nécessaires à cet effet.

Le Zimbabwé est en proie à une inflation galopante et n'a pas réussi à former un nouveau gouvernement. En outre, son infrastructure se détériore, le pouvoir d'achat de la population ne cesse de baisser, la situation alimentaire empire, le sida a de graves conséquences et le secteur public n'est pas à même d'offrir les services sociaux de base.

L'ambassadeur des États-Unis dans ce pays, M. James McGee, a déclaré à America.gov, que la situation était très mauvaise dans la capitale, Harare. « Elle traduit l'incapacité et le peu d'empressement du gouvernement (Mugabe) de s'occuper du sort de la population, a-t-il dit. C'est une situation qui n'avait pas à arriver, mais le gouvernement est peu disposé à consacrer de l'argent à la santé de la population. »

Au cours des huit dernières semaines, selon un communiqué de presse de l'ONU, la crise s'est aggravée à la suite de l'effondrement des services publics de base. Les écoles et les hôpitaux ont fermé leurs portes, les malades n'ont plus accès à des soins médicaux, les enseignants, les médecins et les infirmières ne peuvent plus aller travailler.

La fourniture d'une aide

Vente de bouteilles d'eau au Zimbabwé
Un homme porte des bidons d'eau à Harare (Zimbabwé), où le prix de l'eau est dix fois plus haut qu'il l'était il y a quelques semaines.

Les États-Unis se sont joints à plusieurs pays et à plusieurs organisations, dont l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pour envoyer une aide au Zimbabwé.

Une équipe de hauts responsables de l'OMS est actuellement à Harare, a déclaré le porte-parole de cette organisation, M. Gregory Hartl. « Le docteur Eric Laroche, qui est directeur général adjoint chargé des actions sanitaires en cas de crise, s'est entretenu le 8 décembre avec le ministre zimbabwéen de la santé et a offert le soutien de l'OMS », a-t-il dit.

Cet entretien, a-t-il indiqué, a fait suite à l'appel téléphonique, le 2 décembre, du ministre de la santé, M. David Parienyatwa, au cours duquel celui-ci avait demandé l'aide de la communauté internationale pour mettre fin à l'épidémie de choléra et pour renforcer les établissements médicaux du pays.

Le docteur Laroche a offert le soutien de l'OMS en ce qui concerne la coordination des interventions contre le choléra et dans d'autres domaines, a précisé M. Hartl. L'équipe de l'OMS devait participer le 9 décembre à une réunion avec les représentants de tous les organismes d'aide humanitaire à Harare.

En ce qui concerne l'USAID, sa nouvelle aide vient s'ajouter aux 4 millions de dollars consacrés à un programme d'aide d'urgence dans les domaines de l'alimentation en eau, de l'assainissement et de l'hygiène qui est déjà en cours d'exécution au Zimbabwé. Depuis 2007, l'ensemble de l'aide humanitaire des États-Unis à ce pays a atteint plus de 220 millions de dollars.

La prévention du choléra

Le vibrion cholérique, la bactérie qui cause le choléra, se fixe sur des copépodes, microorganismes qui consomment le phytoplancton dont la croissance s'accélère lorsque la température de l'eau s'élève. Un seul copépode peut contenir près de 10.000 cellules de vibrion cholérique.

Celui-ci produit une toxine qui, lorsque des personnes boivent de l'eau contaminée de rivière ou de cours d'eau, se fixe sur la surface de l'intestin et entrave le transfert du sodium et du potassium dans les cellules intestinales. Les personnes atteintes de choléra perdent des quantités extraordinaires de fluides lors de vomissements et de la diarrhée, et c'est cette grave déshydratation qui peut les tuer.

Selon l'OMS, les solutions de réhydratation orale, à savoir un mélange de sel et de sucre dans de l'eau potable, peuvent servir à soigner les personnes dont le choléra est léger ou modéré, ce qui représente 80 % des cas. Les antibiotiques ne sont pas essentiels, mais ils peuvent réduire la durée de la maladie et le volume des fluides de réhydratation nécessaires.

La filtration de l'eau est aussi utile. De septembre 1999 à juillet 2002, Mme Colwell et des collègues ont appris à des femmes de 65 villages au Bangladesh de verser l'eau qu'elles utilisaient pour la boisson dans un filtre se composant de huit couches du tissu servant à la confection de saris, ce que tous les ménages même les plus pauvres possèdent. Cette simple méthode de filtration, que 133.000 personnes ont employée pendant la période d'étude, a permis de réduire de 48 % le nombre de cas de choléra dans les villages.

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