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09 décembre 2008

Il est temps pour M. Mugabe de partir, dit M. Bush

Le président incite tous les dirigeants africains à pousser M. Mugabe à démissionner.

 
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Remise des prix de la diplomatie 2008
Remise des prix de la diplomatie à Yulia Latynina, James McGee et Michael DeTar le 8 décembre 2008 au département d'État.

Washington - « Il est temps pour Robert Mugabe de partir », a déclaré le président Bush le 9 décembre en exhortant les chefs d'État africains à se joindre au nombre croissant de ceux qui demandaient « la fin de la tyrannie » du président Mugabe.

Dans le communiqué de presse que la Maison-Blanche a diffusé ce jour-là, M. Bush déclare : « Dans tout le continent, des Africains élèvent courageusement la voix pour dire qu'il est temps qu'il se retire. Ces dirigeants ont le même désir que les Zimbabwéens moyens pour ce qui est du retour à la paix, à la démocratie et à la prospérité. Nous demandons instamment aux autres dirigeants africains de se joindre au chœur croissant de ceux qui demandent la fin de la tyrannie de M. Mugabe. »

Le président Bush a souligné que les États-Unis continueraient d'œuvrer de concert avec leurs partenaires à travers le monde en vue de la cessation de la violence et de la catastrophe humanitaire que le gouvernement Mugabe infligeait à la population du pays.

« Nous nous tenons prêts à contribuer à la reconstruction du Zimbabwé dès la formation d'un gouvernement légitime qui reflétera les résultats des élections de mars », a-t-il ajouté.

L'ambassadeur des États-Unis au Zimbabwé, M. James McGee, avait souligné ce point la veille, lorsqu'il a reçu le prix de la diplomatie en faveur de la liberté que le département d'État lui a décerné à l'occasion de la célébration de la Semaine internationale des droits de l'homme.

Les dirigeants africains doivent « tenir tête à M. Mugabe », qui « doit partir », a-t-il dit au cours de l'entretien qu'il a accordé à America.gov peu après la remise de ce prix. « Dans l'intérêt du peuple zimbabwéen, M. Mugabe doit se retirer. »

Le peuple zimbabwéen, a souligné M. McGee, doit « continuer d'avoir de l'espoir. L'espoir est la seule chose qui va faire sortir ce pays de la situation très difficile dans laquelle il se trouve. Le gouvernement illégitime et illégal de Robert Mugabe doit prendre fin et ce, très rapidement. »

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Manifestation en faveur des droits de l'homme
Des Zimbabwéennes se manifestent en faveur des droits de l'homme le 9 décembre 2008 à Harare (Zimbabwé).

« Comme le président Bush l'a déclaré la semaine dernière et comme nous continuons de le dire, ce n'est pas à ce gouvernement de gouverner le Zimbabwé. La population de ce pays mérite beaucoup mieux. »

En réponse à une question sur ce que les États-Unis font pour aider la population zimbabwéenne, M. McGee a dit : « L'an dernier, les États-Unis ont fourni une aide de 300 millions de dollars. Environ 218 millions de ce montant représentent une aide alimentaire, et le reste consiste en une aide à des organisations telles que le Programme alimentaire mondial, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi qu'une aide directe dans le domaine de la santé. Le taux de prévalence du sida au Zimbabwé a diminué de 4 % ces trois dernières années, en grande partie grâce aux contributions du gouvernement des États-Unis. »

Au sujet de l'épidémie de choléra qui sévit actuellement dans le pays, M. McGee a déclaré que la situation était très mauvaise. « Elle traduit l'incapacité et le peu d'empressement du gouvernement (Mugabe) de s'occuper du sort de la population. C'est une situation qui n'avait pas à arriver, mais le gouvernement est peu disposé à consacrer de l'argent à la santé de la population. Les hôpitaux sont fermés, les eaux usées sont évacuées dans les rues. Il n'y a pas d'eau à Harare. Bien entendu, il va y avoir le choléra. »

La secrétaire d'État, Mme Condoleezza Rice, a décerné à M. McGee son prix au nom de la direction de la démocratie, des droits de l'homme et du travail du département d'État, dans le cadre de la Semaine internationale des droits de l'homme. Elle a prononcé une allocution dans laquelle elle s'est de nouveau prononcée en faveur de la démission de M. Mugabe.

« J'ai (récemment) dit au Danemark qu'il était grand temps que le président Mugabe parte. M. McGee, je sais que vous avez tenté de faire en sorte que les élections soient honnêtes et ensuite que l'accord de partage du pouvoir donne des résultats.

« Vous œuvrez avec le gouvernement des États-Unis et pour son compte en vue d'améliorer la vie des Zimbabwéens. Nous espérons profondément que cela se produira sous peu. Cela ne sera possible que s'il y a une réaction internationale concertée, en particulier de la part des pays africains, face à cette terrible catastrophe humanitaire (qui comprend l'épidémie de choléra) et au comportement scandaleux du gouvernement Mugabe. Vous jouez un rôle de premier plan dans ces efforts au niveau international. »

« En cette période d'aggravation de la crise au Zimbabwé, a poursuivi Mme Rice, M. McGee a élaboré pour son ambassade une stratégie qui est destinée à appuyer les exigences du peuple zimbabwéen relatives au changement démocratique, à faire le jour sur le nombre croissant de violations des droits de l'homme et à faire pression en faveur d'une élection présidentielle libre et honnête.

« A la suite de l'élection présidentielle du mois de mars et avant le second tour du mois de juin, le gouvernement Mugabe a déclenché la terreur contre l'opposition politique et interdit l'accès du pays à la plupart des médias étrangers. »

Enfin, Mme Rice a fait l'éloge de McGee et de ses collaborateurs pour avoir pris la tête de convois qui avaient amené des diplomates d'autres pays et des membres du personnel de l'ambassade des États-Unis dans des points chauds situés en zones rurales afin qu'ils puissent s'entretenir avec des victimes de mesures de persécution et avec des témoins d'actes de violence, souvent à leurs risques et périls.

« La stratégie de M. McGee consistant à faire le jour sur les actes de violence commis par le gouvernement a contribué à établir une vérité que l'on ne peut pas ignorer et à susciter des pressions internationales sur M. Mugabe et sur son pays en faveur d'un accord de partage du pouvoir. Jusqu'ici, le gouvernement Mugabe s'est refusé appliquer de bonne foi cet accord. »

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