La vaste mosaïque d'un peuple en mouvement

08 octobre 2008

Ozomatli : la diversité fait recette en Afrique du Sud

Ce groupe de Los Angeles se produit devant une foule enthousiaste.

 
Raul Pacheco
Raul Pacheco, chanteur et guitariste d'Ozomatli, à Pretoria (Afrique du Sud) le 3 octobre 2008.

Pretoria (Afrique du Sud) - Les paroles et les rythmes des descendants musicaux d'Ozomatli - le dieu aztèque de la musique et de la danse - sont appréciés en Afrique du Sud.

Sept musiciens de Los Angeles, qui appellent Ozomatli le groupe qu'ils ont créé, se sont produits le 3 octobre devant une foule constituée en majorité de jeunes Noirs dans la ville qui a été autrefois le bastion de l'apartheid. Leur musique marie rock, hip-hop, jazz, reggae, cumbia et salsa, entre autres.

« J'adore ! C'est vivant et divers. Je pourrais écouter ça toute la nuit », a déclaré Nathi, un étudiant de 23 ans à l'université Tshwane de technologie.

« La musique fusionnelle d'Ozomatli est merveilleuse », a déclaré Nandipha Jeke, disque-jockey de la station de radio de la même université. « Cela fait maintenant un mois que nous passons la musique d'Ozomatli. La réaction a été extraordinaire. »

Elle a répondu aux questions du journaliste d'America.gov avant le début du concert gratuit, intitulé « Diversity Rocks » (La diversité, c'est cool), qui avait lieu sur la place du théâtre national et avait attiré un millier de personnes. Un groupe sud-africain, appelé Freshlyground, était également au programme.

Peter Namyai, un metteur en scène de trente ans, a déclaré : « C'est différent de la musique africaine, mais les deux types de musique ont des rythmes semblables. »

La tournée qu'effectue Ozomatli dans trois villes sud-africaines et ensuite à Madagascar a été organisée par le gouvernement des États-Unis dans le cadre de ses programmes de diplomatie culturelle.

Asdru Sierra
Asdru Sierra, chanteur et trompettiste d'Ozomatli, est entouré par la foule suite à un concert fortement apprécié.

« Ozomatli s'inscrit dans la tradition des ambassadeurs culturels des États-Unis qu'ont été Duke Ellington, Benny Goodman et Louis Armstrong », a déclaré un diplomate américain en poste à Pretoria. « Avec son message de diversité raciale et ethnique, le groupe Ozomatli contribue à la compréhension entre les peuples. Telle est la puissance de la culture. »

Le principal chanteur et trompettiste du groupe, Asdru Sierra, a déclaré que la composition ethnique d'Ozomatli était la preuve de sa foi en la diversité. Il a affirmé que le groupe reflétait, à dessein, la composition sociale de Los Angeles.

« Nous essayons de transmettre un message de diversité culturelle tout en étant unis. Écoutez notre musique et observez la composition ethnique de notre groupe. Nous venons de cultures et de religions différentes. Mais nous sommes unis dans notre conception de l'humanité. C'est ça qui est important. »

Malgré les efforts déployés par le groupe pour surmonter les différences culturelles, une adolescente a déclaré : « Je n'aime pas le rock. Je ne comprends pas ce langage. »

Ce qui est à l'évidence un avis minoritaire. Les membres d'Ozomatli ont déjà effectué des missions de diplomatie culturelle au Moyen-Orient, en Indonésie, au Népal et en Amérique du Sud. En tendant la main aux publics étrangers, les membres d'Ozomatli ont également été touchés par eux.

« J'ai visité un orphelinat hier. Il y avait près de 300 enfants qui étaient séropositifs ou dont les parents étaient morts du sida. Ils ont chanté et dansé pour nous. Cela m'a profondément ému », a déclaré Chris Cano, le batteur du groupe.

Il considère que cette tournée en Afrique du Sud est une « chance et une bénédiction », parce qu'il n'avait jamais pensé se produire un jour devant ces gens. M. Cano est d'origine mexicaine, et sa femme a des ancêtres philippins et allemands. Il a précisé qu'il était moins engagé en politique que les autres membres du groupe, mais qu'il n'en espérait pas moins l'avènement d'un monde pacifique et harmonieux pour ses enfants.

Si les musiciens d'Ozomatli critiquent ouvertement nombre des décisions du gouvernement Bush, ils n'en participent pas moins aux activités de diplomatie culturelle des États-Unis afin de montrer la diversité et l'ouverture d'esprit de la société américaine.

« Ce que rapportent les médias au sujet d'un pays est souvent différent de la réalité », a dit Raul Pacheco, guitariste et chanteur. « J'espère que nous aidons les Sud-Africains à entrevoir un autre aspect des États-Unis. Voir l'Afrique du Sud et la transformation qu'elle est en train de vivre est une expérience touchante. Ce genre de lutte (contre la discrimination) a lieu dans de nombreux pays du monde, y compris aux États-Unis. En ce qui nous concerne, nous cherchons à voir ce qui est bon dans chacun d'entre nous. »

Comme on lui demandait son avis au sujet de la réconciliation, M. Pacheco a déclaré : « Cela prend du temps. Il y a une part de colère qui est très compréhensible. Cela fait partie du long processus de guérison. Comment une personne peut-elle prendre conscience de sa colère et l'apaiser de façon à aller de l'avant ? Ce processus est en cours en Afrique du Sud. »

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