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17 décembre 2008

Les États-Unis engagés dans la préservation des cultures dans le monde

Le Fonds des ambassadeurs des États-Unis pour la préservation culturelle

 
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Cours de mosaïque de poterie
Des Togolaises du village Tcharé crééent des mosaïques avec des tessons de poterie.

Washington - Sur pratiquement tous les continents, des trésors de civilisations anciennes sont préservés et restaurés grâce à un programme des États-Unis dont l'objectif est la conservation de l'héritage culturel de pays du monde entier.

Depuis 2001, le Fonds des ambassadeurs des États-Unis pour la préservation culturelle a fourni des dons pour soutenir des projets d'héritage culturel dans 120 pays. À ce jour, ce Fonds des ambassadeurs - qui est géré par le Bureau des affaires éducatives et culturelles du département d'État - a appuyé plus de 500 projets dont le montant total atteint plus de 13,4 millions de dollars, témoignant de l'importance qu'accordent les États-Unis à la conservation de la culture des pays de toutes les régions du monde. En 2008, le fonds a soutenu des projets dans 60 pays.

« Nous tentons de trouver des propositions bien élaborées de projets qui correspondent au mandat et aux critères du Fonds des ambassadeurs, et nous évaluons, entre autres, la signification culturelle des projets soumis, s'il est nécessaire d'agir de manière urgente et s'ils peuvent être durables », a dit Martin Perschler, coordonnateur de programmes au Fonds des ambassadeurs. Parmi les projets financés à ce jour : un appui technique à la restauration de bâtiments historiques, l'évaluation et la conservation de collections de musées, la préservation de sites archéologiques, le rassemblement d'informations sur les arts traditionnels, l'amélioration des conditions de conservation des archives et des manuscrits et le rassemblement d'informations sur les langues, la musique et la dance indigènes.

Un projet, qui a récemment reçu l'appui du Fonds des ambassadeurs, a été la conservation d'une mosquée de Gao, au Mali. Le projet a permis d'aider à préserver les restes d'une mosquée bâtie par l'empereur Kankou Moussa, à son retour du pèlerinage de la Mecque. Conçue par un architecte andalou, la mosquée témoigne des échanges entre le Soudan et les régions méditerranéennes. Le projet comprenait la construction d'un abri de protection, l'installation d'un kiosque d'information et la publication d'une brochure sur l'histoire de ce site.

« L'un des effets les plus importants de ce projet a été une prise de conscience et une fierté accrues, chez la population locale, de l'héritage culturelle malien », a dit Stéphanie Syptak, chargée des affaires publiques à l'ambassade des États-Unis au Mali.

Le Fonds des ambassadeurs a également appuyé la conservation de cours traditionnelles dans le nord du Togo, en 2006. « Ce projet a soutenu la préservation des anciens carreaux et de leur histoire dans le nord du Togo », a dit M. Perschler. « Les cours des maisons étaient traditionnellement pavées de tessons de poterie, pour créer une mosaïque. Des échantillons, datant du 14e siècle avaient été, autrefois, trouvés au Nigéria, au Bénin et au Togo. Mais il ne reste plus que quelques sites au Togo où l'on trouve des exemples de cette tradition, et seulement quelques femmes âgées qui connaissent cet art. »

Un projet fascinant, en 2007, consistait à recueillir et cataloguer 30 histoires folkloriques traditionnelles du Cambodge, dans le cadre du programme de conservation et de restauration Prasat Han Chey, de Phnom Penh, au Cambodge. On n'avait pas fait ce genre d'archivage dans ce pays depuis un demi-siècle. La plupart des raconteurs actuels ont plus de 90 ans, ce qui rend l'effort de préservation de ces fables extrêmement urgent. Grâce à l'aide du Fonds des ambassadeurs, ces récits pourront maintenant être connus d'un auditoire plus vaste parce qu'ils seront publiés en anglais et en Khmer.

Deux mosquées, remontant au milieu du XVIIe et au début du XVIIIe siècles sur l'île de Pemba, en Tanzanie, ont été restaurées en 2006 grâce à un don du Fonds des ambassadeurs. Elles comprennent des éléments très particuliers mêlant l'architecture swahili et perse, et s'étaient dégradées faute d'entretien.

Un projet archéologique important, appuyé par le Fonds des ambassadeurs, consistait en la préservation et l'exposition d'objets d'art du temple Hepu (datant d'environ 200 av. J.-C. à 200 apr. J.-C.) en Chine. À ce jour, le Fonds des ambassadeurs a aidé à soutenir neuf projets en Chine. Les tombes Hepu, de la dynastie Han, se trouvent dans la province de Guangxi. Non seulement a-t-on pu préserver les objets, mais le Fonds a fourni de l'assistance pour protéger le site du pillage. Hepu était devenu un centre urbain en 111 av. J.-C. Cette ancienne ville portuaire avait été une étape clé sur la route de la Soie vers la mer, permettant au commerce maritime de s'épanouir le long des régions côtières du sud de la Chine, jusqu'au Vietnam et au-delà.

En 2005, le Fonds des ambassadeurs a aidé à restaurer et à préserver des exemples précieux d'architecture au Turkménistan. La tour Ak-Sray-Ding se trouve dans la ville de Kunya Urgench, dans le nord du pays, et elle est devenue un site de pèlerinage important de l'Islam sunnite. Près de la tour se trouve le cimetière des saints, où, selon les Turcomans, Dieu accepte les prières.

D'après la légende turcomane, la tour représente le cadeau d'un homme riche à sa fille, qui était décédée dans sa jeunesse. Selon cette légende, la jeune fille serait apparue à son père dans un rêve, lui demandant de lui fabriquer une kejebe - une selle traditionnelle avec dais qui est placée sur le dos d'un chameau pour les cortèges nuptiaux turcomans. Son père aurait construit la tour, qui ressemble à une kejebe, au-dessus de sa tombe.

Cependant, au cours des années 1950, l'expédition Khorezm avait inspecté le site et déterminé qu'il pourrait s'agir du sommet d'une tour de garde pour une ville, à présent sous les décombres. La tour se trouve dans le Dashoguz, la région la plus septentrionale du Turkménistan. Bien qu'en 1947, des architectes russes aient inclus la tour dans une liste de bâtisses historiques à caractère unique, les archéologues n'avaient jamais fait de recherches approfondis sur le site jusqu'à ce que le Fonds des ambassadeurs ait offert son assistance. La tour remonte probablement aux années 11 ou 12 ap. J.-C.

Le Fonds des ambassadeurs a été établi par le Congrès américain en 2001 pour aider les pays à préserver leur patromoine culturel. Les ambassadeurs des États-Unis auprès des pays admis au programme soumettent des propositions de projets lors d'un concours annuel. Les organisations qui s'intéressent à ce programme peuvent contacter la section des affaires publiques de l'ambassade des États-Unis dans tous les pays intéressés. « Les propositions sont soumises à l'automne, et les dons sont faits au printemps », a dit M. Perschler.

Le Fonds des ambassadeurs des États-Unis pour la préservation culturelle a aussi aidé à renforcer l'identité culturelle de chacun des pays participants et à consolider la solidarité dans les collectivités. Par le biais d'une vaste gamme de projets de conservation culturelle, le Fonds des ambassadeurs vise à promouvoir la coopération avec d'autres pays, à réduire le danger de pillage d'objets d'art irremplaçables et à mettre au point des initiatives éducatives de même que des stratégies à long terme de conservation des biens culturels.

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