Les arts | L'expression des idées et de l'identité

07 juillet 2008

Le Registre du secrétaire d'État honore des propriétés reconnues d'intérêt culturel

Les États-Unis s'efforcent de préserver l'histoire et la beauté des bâtiments qui abritent les ambassades.

 
Agrandissement
Palazzo Margherita
Le Palazzo Margherita à Rome, le siège actuel de l'Ambassade des É.-U. auprès de l'Italie. (Photo Dép. d'État)

Washington - Lorsque l'ambassade des États-Unis à Rome a commencé à sécuriser les alentours du Palazzo Margherita, un immeuble du XVIIe siècle acquis en 1946 pour y installer ses bureaux, des ouvriers ont déterré certains objets anciens, notamment des conduites d'eau en plomb datant de l'Empire romain, originaires d'une villa ayant appartenu au général Sallust, l'un des officiers de Jules César. L'ambassade a engagé un archéologue italien pour enregistrer et préserver ces objets.

À Paris, l'Hôtel Talleyrand, magnifique exemple d'architecture française du XVIIIe siècle acheté par les États-Unis en 1950, a été méticuleusement restauré ces huit dernières années. Grâce à des fonds recueillis surtout auprès de donateurs privés, des peintres, doreurs, tisseurs et sculpteurs français ont pu restaurer l'intérieur de cet immeuble qui a servi de siège au Plan Marshall, programme d'assistance novateur qui a aidé l'Europe à se relever de la Seconde Guerre mondiale.

À Séoul, en Corée du Sud, un bâtiment qui faisait autrefois partie du palais royal Duksoo a été acheté à la famille royale en 1888 et soigneusement préservé et restauré. Il sert actuellement de maison d'hôte à l'ambassade des États-Unis. La population coréenne a reconnu cet immeuble, surnommé « Ancienne légation américaine », comme symbole de liberté contre les agresseurs.

À Manille, aux Philippines, la chancellerie qui héberge l'ambassade des États-Unis a été placée sur le Registre du secrétaire d'État mais a aussi été désignée bâtiment historique par l'Institut historique national des Philippines. Son mât éraflé par des impacts de balles n'a pas été réparé, en témoignage des batailles qui se sont déroulées sur ce terrain pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ces quatre trésors architecturaux comptent parmi les 17 propriétés figurant sur le Registre du secrétaire d'État des propriétés reconnues pour leur valeur culturelle, registre similaire au Registre national des sites historiques conservé au ministère des affaires intérieures et des domaines des États-Unis.

La Fiducie nationale pour la préservation historique a décerné le 3 juin 2008 un prix Restore America Hero au Registre des propriétés reconnues pour leur valeur culturelle à l'occasion d'une cérémonie à tenue la Bibliothèque du Congrès à Washington.

Agrandissement
L'« Ancienne légation américaine »
L'immeuble de l'« Ancienne légation américaine » à Séoul (Corée du sud). (Photo Dép. d'État)

Les prix Restore America Hero récompensent d'importantes contributions à la préservation du patrimoine historique et culturel américain - les immeubles, collections, documents et œuvres d'art qui racontent l'histoire de l'Amérique.

Parmi les bâtiments inscrits sur le registre on trouve Winfield House à Londres ; le palais Schoenborn à Prague (République tchèque) ; l'Ancienne légation à Tanger (Maroc) ; la résidence de l'ambassadeur à Tokyo ; le Palacio Bosch à Buenos Aires (Argentine) ; la résidence de l'ambassadeur à Hanoï (Vietnam) ; la Villa Otium à Oslo (Norvège) ; la chancellerie à New Delhi ; le Centre américain à Alexandrie (Égypte) ; la chancellerie à Athènes (Grèce) ; Truman Hall à Bruxelles (Belgique) ; Byne House à Madrid (Espagne) et l'ambassade des États-Unis à Tirana (Albanie).

Au département d'État, un groupe, le Comité des ressources culturelles, examine les propriétés choisies chaque année pour figurer sur le registre ; celles-ci comprennent des chancelleries, des résidences d'ambassadeurs, des immeubles de bureaux, des appartements réservés au personnel diplomatique, une maison de jardinier et une maison d'hôte. Le comité garde aussi un inventaire des immeubles dont le gouvernement américain est propriétaire ou locataire et explicite les normes et directives de protection.

Le département d'État gère environ 180 propriétés revêtant une importance historique, architecturale ou culturelle, indique Kevin Lee Sarring, architecte des ressources culturelles du département d'État et secrétaire du Comité des ressources culturelles.

Ce sont parfois les ambassades américaines qui proposent que certaines propriétés figurent sur le registre, mais des fonctionnaires de Washington ou d'autres personnes peuvent également le faire, dit M. Sarring à America.gov.

Figurer sur le Registre du secrétaire rend honneur à un site mais il aide aussi le département d'État à gérer et à protéger la propriété, dit M. Sarring. « Pour ce qui est de nous battre pour obtenir des ressources rares, cela nous aide aussi. »

Chaque fois que la mise aux normes de sécurité d'un immeuble peut porter atteinte à son intégrité culturelle, le département d'État et le Bureau des opérations chargé des immeubles à l'étranger appliquent des directives de préservation - notamment les orientations publiées par le ministre des affaires intérieures, la Charte de Venise pour la conservation et la restauration des monuments et des sites et les réglementations et coutumes du pays hôte. L'objectif est de sécuriser ces propriétés sans porter atteinte à leurs qualités intrinsèques.

Le registre du secrétaire d'État est susceptible de s'allonger, dit M. Sarring, qui ajoute que la liste proposée est désormais de 180 propriétés. Le texte complet (PDF, 20 pages) du registre du secrétaire d'État des propriétés ayant une valeur culturelle se trouve sur le site du Département d'État.

Créer un signet avec :    Qu'est-ce que c'est ?