eJournal USA: Perspectives économiques

Le monde doit mettre fin en priorité
au travail des enfants

Steven Law

revue électronique


Sommaire
Avant-propos
Introduction
Le monde doit mettre fin en priorité au travail des enfants
L'abolition du travail des enfants: un impératif moral et un problème de développement
La lutte contre la traite des enfants à l'échelle mondiale
L'action du Congrès contre l'exploitation des enfants par le travail
Comprendre le travail des enfants : tendances, formes et causes
Le travail des enfants au Brésil : l'action décisive des pouvoirs publics
Kids in Need : la solution d'une ONG
Les moyens de lutte contre le travail des enfants : la méthode de l'industrie d'articles de sport
Bibliographie
Sites Internet
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Des enfants bangladais chauffent et mélangent du caoutchouc dans une fabrique de ballons de Kamrangir Char
Des enfants bangladais chauffent et mélangent du caoutchouc dans une fabrique de ballons de Kamrangir Char (Bangladesh). Pavel Rahman, AP/WWP

Des millions d'enfants dans le monde sont pris au piège de travaux abrutissants et d'une valeur économique minime qui leur permettent tout juste de survivre, mais qui compromettent la créativité et le potentiel de vastes groupes de futurs travailleurs. Si l'objectif immédiat consiste à soustraire les enfants aux pires formes de travail, d'autres interventions sont nécessaires pour garantir que les enfants et leur famille disposent de moyens de subsistance véritables et durables qui empêchent les enfants de retomber dans des situations dangereuses et dans l'exploitation.

Les États-Unis jouent un rôle de premier plan dans la lutte internationale contre l'exploitation des enfants par le travail et dans la promotion de l'instruction des enfants qui ont cessé de travailler. Ils sont le principal bailleur de fonds du Programme international pour l'abolition du travail des enfants de l'Organisation internationale du travail (OIT). Depuis 1995, ils ont versé environ 255 millions de dollars dans le cadre de projets d'assistance technique. Le renforcement de capacités est un aspect essentiel de la viabilité à long terme des projets de lutte contre le travail des enfants. Lorsque les capacités des dirigeants et des institutions à l'échelle nationale et locale sont renforcées, l'action nationale contre le travail des enfants a de meilleures chances de succès.

M. Steven Law est vice-ministre du travail des États-Unis.

Chroniqueur du quotidien The New York Times, Thomas Friedman a écrit un livre passionnant intitulé The World is Flat (Le monde est plat), dans lequel il montre que les mutations dues aux technologies, les circuits mondiaux d'approvisionnement et la délocalisation des emplois ont « aplati » le monde moderne. Ces phénomènes ont considérablement réduit le prix de revient de nombreux biens et services, mais ont aussi accru l'importance des investissements en matière de valorisation des ressources humaines : il faut veiller à ce que les travailleurs actuels et futurs reçoivent la formation dont ils ont besoin pour pouvoir faire face à la concurrence dans une économie mondiale de plus en plus complexe.

Financement de projets éducatifs

Depuis l'année budgétaire 2001, le ministère du travail des États-Unis a accordé une aide financière d'environ 148 millions au titre de projets éducatifs (EI) destinés à lutter contre le travail des enfants. Cette aide est distribuée dans le cadre d'un appel d'offres auprès de diverses organisations locales et internationales.

Les projets EI visent à accroître l'accès à l'enseignement primaire des enfants qui travaillent et des enfants à risque, ainsi qu'à améliorer la qualité et l'utilité de l'enseignement. De nombreux pays dans lesquels le travail des enfants est très fréquent se heurtent également à un manque de moyens qui a des répercussions sur l'accès à l'enseignement et sur la qualité de l'enseignement. Dans ces pays, non seulement de nombreuses familles n'ont pas les moyens d'acheter des uniformes ou des manuels scolaires pour leurs enfants, mais certaines régions pâtissent également d'un manque d'écoles dans des zones reculées, d'un nombre élevé d'élèves par enseignant, d'une forte proportion d'enseignants non qualifiés ou sous-qualifiés et de conditions matérielles inadéquates dans les écoles. Les projets EI favorisent l'amélioration de l'accès à l'enseignement et de la qualité de l'enseignement grâce à une aide financière dans les domaines suivants : repas scolaires, formation des enseignants, matériel pédagogique et formation technique, entre autres.

Il est tragique de constater que plus de 200 millions d'enfants n'ont aujourd'hui aucun espoir de bénéficier de cette économie mondiale dynamique parce qu'ils sont pris au piège d'une situation dégradante et sans issue : le travail des enfants. Bon nombre de ces enfants, qui ont entre 5 et 14 ans, travaillent dans des conditions relevant de l'exploitation, notamment après avoir été enlevés par des groupes armés pour servir de soldats ou en étant vendus dans le cadre de l'exploitation sexuelle à des fins commerciales et exposés à des risques et à des maladies extrêmement graves. Des centaines de millions d'enfances sont brisées par des travaux abrutissants d'une valeur économique minime qui permettent tout juste de survivre et qui compromettent la créativité et le potentiel de vastes groupes de futurs travailleurs.

Le rôle du gouvernement des États-Unis

La lutte contre le travail des enfants a pris une nouvelle dimension en 1999 avec l'adoption de la convention no 182 de l'Organisation internationale du Travail sur les pires formes de travail des enfants. La convention recense les pires formes de travail des enfants, qui comprennent la servitude pour dettes, le trafic des stupéfiants, la prostitution et d'autres travaux qui font peser de lourdes menaces sur la santé, la sécurité et le bien-être des enfants. Elle exige des États qui l'ont ratifiée qu'ils prennent des mesures immédiates et réelles pour supprimer ces formes de travail des enfants sur leur territoire. Le gouvernement des États-Unis a joué un rôle actif dans l'adoption de la convention et, en date de mars 2005, 153 pays l'avaient ratifiée ; il s'agit là de la ratification la plus rapide d'une convention de l'OIT en ses 82 ans d'existence.

Avant même l'adoption de la convention no 182, les États-Unis avaient commencé à prendre d'importantes mesures en vue de mettre fin au travail des enfants. Le Programme international de lutte contre le travail des enfants (ICLP) du ministère du travail des États-Unis a été créé en 1993 en vue d'étudier ce problème dans le monde et d'en rendre compte. Au fil des ans, ce programme a permis d'approfondir les connaissances des questions ayant trait au travail des enfants, et sa gamme d'activités s'est très fortement développée. Les recherches et les comptes rendus sur le travail des enfants dans le monde au service de la politique étrangère, de la politique commerciale et des programmes de développement des États-Unis restent les principales fonctions de ce programme. La sensibilisation de la population des États-Unis au travail des enfants dans le monde est également aujourd'hui une composante importante de ce programme. Par exemple, en mai 2003, la ministre du travail, Mme Elaine Chao, a accueilli des représentants de divers pays à une conférence intitulée « Les enfants sous les tirs croisés : prévention et réinsertion des enfants soldats  », qui a attiré l'attention sur la situation scandaleuse des enfants soldats dans les conflits armés.

C'est peut-être dans le cadre des projets d'assistance technique internationale du ministère du travail que l'on a obtenu les résultats les plus spectaculaires. Depuis 1995, l'ICLP a financé, dans environ 70 pays et à concurrence de 400 millions de dollars, des projets d'assistance technique visant à sauver des enfants des pires formes de travail, à assurer leur réinsertion sociale et à leur fournir des possibilités d'instruction.

Une petite fille travaille dans une briqueterie
Une petite fille travaille dans une briqueterie, dans les environs de Bogota (Colombie).
© Marcelo Salinas

La nécessité d'interventions efficaces

Pour venir à bout du travail des enfants, il faut bien comprendre les facteurs qui forcent les enfants à effectuer des formes de travail inadéquates, ainsi que les interventions efficaces adaptées à tel ou tel contexte socioculturel et économique particulier. Du fait de la complexité du problème, la plupart des projets du ministère du travail font appel à de multiples interventions intégrées. La volonté de soustraire les enfants aux pires formes de travail est au cœur de chaque projet, mais d'autres interventions sont nécessaires pour garantir que les enfants et leur famille disposent de solutions véritables et viables qui empêchent les enfants de retomber dans des situations dangereuses et dans l'exploitation.

L'expérience du ministère du travail confirme que seules des approches globales de la lutte contre le travail des enfants sont susceptibles de donner des résultats satisfaisants à long terme. Chaque intervention efficace s'appuie sur des recherches approfondies. C'est pourquoi le programme ICLP finance plusieurs projets visant à déterminer la fréquence et la nature du travail des enfants dans le monde. Ces projets donnent aux pouvoirs publics, aux organisations internationales et au public des données quantitatives et qualitatives fiables portant sur la nature et l'étendue du travail des enfants ainsi que sur ses liens avec l'éducation, le sexe et d'autres facteurs. La collecte de données constitue également une base à partir de laquelle on peut préparer d'autres interventions et évaluer leur efficacité.

L'Initiative de Winrock International
au Pérou

L'une des subventions les plus importantes de l'ICLP en matière d'éducation est accordée à l'organisation non gouvernementale Winrock International, dont le siège est aux États-Unis, pour mettre en œuvre son projet Innovations communautaires de réduction du travail des enfants par l'éducation (projet CIRCLE). Dans le cadre de ce projet, Winrock collabore avec des associations locales pour proposer des stratégies novatrices visant à prévenir ou à abolir au moyen de l'enseignement le travail des enfants. À Cajamarca (Pérou), il collabore avec l'Asociacion Mujer Familia (AMF), association sans but lucratif qui milite en faveur des droits des femmes et des enfants.

Avec l'appui de CIRCLE, l'AMF met en œuvre un projet de réduction du travail domestique des enfants. À Cajamarca, les enfants employés comme domestiques travaillent souvent plus de 14 heures par jour, 7 jours par semaine, pour être logés et nourris ou pour toucher un salaire minime. Ces enfants sont à la merci de mauvais traitements et vont rarement à l'école.

Pour atteindre ses objectifs, l'AMF a recours à diverses formes d'intervention : activités de sensibilisation afin d'informer la population du travail domestique des enfants, ateliers destinés aux enseignants et au personnel des écoles et visant à améliorer la qualité de l'enseignement, formation technique et cours particuliers, ainsi que mécanismes de surveillance dans les écoles et les collectivités en vue d'éviter que les enfants ne soient employés comme domestiques.

Les activités de sensibilisation du projet sont particulièrement novatrices. Par exemple, pour informer les autorités, les parents, les employeurs et d'autres catégories de la population des dangers du travail des enfants et des avantages de leur scolarisation, l'AMF diffuse une émission de radio deux fois par semaine. Cette émission permet aux enfants de parler de leur expérience et de leur point de vue sur le travail domestique. Après les premières émissions, on a observé que la population était devenue plus consciente du problème que constituait le travail domestique des enfants.

L'intégration au sein des projets d'activités de sensibilisation de la population constitue un autre aspect important des programmes destinés à mettre fin au travail des enfants. Par exemple, une campagne de sensibilisation visant à informer les parents, les organisations locales, les responsables locaux et les médias des dangers que présente le travail des enfants et de ses effets négatifs à long terme sur l'économie locale peut contribuer à convaincre la population et favoriser le succès du projet.

De toute évidence, l'offre d'un enseignement de qualité est l'une des interventions les plus efficaces. Une fois que les enfants ont été soustraits à la situation dans laquelle ils travaillaient, un enseignement de base constitue une porte de sortie et leur donne les compétences et connaissances nécessaires à l'obtention d'un emploi non dangereux et mieux rémunéré à l'avenir. En collaboration avec les enfants, le personnel du projet du ministère du travail détermine leurs besoins éducatifs, par exemple en matière d'éducation de type scolaire, d'éducation non traditionnelle ou de formation technique. Ces diverses possibilités sont importantes : si certains enfants qui ont arrêté de travailler sont prêts à aller à l'école, d'autres peuvent avoir besoin de passer un certain temps dans un cadre éducatif de transition, non scolaire, avant d'intégrer le système officiel. Quel que soit le type d'intervention, les projets suivent l'inscription des enfants à des programmes éducatifs et l'achèvement de ces programmes. De nombreux projets portent non seulement sur la participation scolaire des enfants, mais également sur la qualité de l'enseignement. Parmi les interventions visant à améliorer la qualité de l'enseignement figurent la formation d'enseignants, l'élaboration de matériel pédagogique et de nouvelles méthodes de présentation du matériel.

Au-delà de l'éducation

Outre l'éducation, de nombreux enfants ont besoin de services de réinsertion, par exemple de soins médicaux, d'un apport alimentaire et de conseils psychologiques une fois que le travail a cessé. Selon les besoins des bénéficiaires, les projets peuvent fournir des services de réinsertion dans le cadre de visites familiales ou établir des centres résidentiels où les enfants peuvent vivre et recevoir des soins, en phase de transition.

La création d'un mécanisme de surveillance du travail des enfants est un autre aspect essentiel de nombreux projets du ministère du travail. La pauvreté et les us et coutumes concourent souvent à replonger les enfants dans l'exploitation par le travail, et une véritable surveillance peut signaler aux responsables de projet qu'il est nécessaire de mener d'autres interventions.

Généralement, le besoin d'un revenu familial supplémentaire est une cause courante du travail des enfants et il faut, pour que les enfants cessent de travailler, que les familles aient d'autres moyens de subvenir à leurs besoins. Pour cette raison, l'assistance technique financée par le ministère du travail tient compte des besoins familiaux, et non pas seulement des besoins de l'enfant qui travaille, et vise à répondre à ces besoins par d'autres formes d'activités rémunératrices, comme l'acquisition de compétences par des membres de la famille ou des projets de microfinancement permettant aux familles de tirer un revenu suffisant d'activités commerciales.

Une autre intervention consiste à modifier les méthodes de production dangereuses qui sont parfois répandues dans une branche d'activité employant des enfants. Par exemple, le travail à domicile, pratique qui consiste à donner à des personnes du travail, comme de la couture ou de l'assemblage, à faire à domicile, est fréquent dans les villages ou quartiers pauvres. Cette pratique favorise dans certains cas le travail des enfants dans des conditions dangereuses car il est alors plus probable que les enfants travaillent aux côtés de leurs parents et qu'il soit quasiment impossible de surveiller les conditions d'hygiène et de sécurité de ce travail. La fabrication de produits composés de produits chimiques dangereux ou de matériaux explosifs, comme des feux d'artifice, est un type de travail à domicile particulièrement dangereux. Pour lutter contre cette pratique, les projets bénéficiant du soutien du ministère du travail consistent par exemple à affecter des fonds à la construction d'ateliers sûrs ou à informer la population des avantages à long terme que présentent la construction et l'entretien de lieux de travail sûrs.

En dernier lieu, le renforcement de capacités est une stratégie essentielle à la viabilité à long terme des projets de lutte contre le travail des enfants. En renforçant les capacités des dirigeants et des institutions à l'échelle nationale et locale, nous pouvons accroître la probabilité que la lutte contre le travail des enfants se poursuive sans assistance extérieure. Dans le cadre du renforcement de capacités, certains projets opèrent en étroite coopération avec les autorités nationales en vue d'élaborer une politique nationale relative au travail des enfants, de contribuer à l'élaboration de stratégies et de plans d'action nationaux dans ce domaine et d'intégrer la question du travail des enfants à d'autres politiques nationales, ayant par exemple trait à la réduction de la pauvreté, à l'éducation et à l'aide aux sinistrés.

Un partenariat stratégique

Deputy Secretary Law meets with students
M. Law écoute des élèves d'une école de Kanchipuran (Inde), dont le financement est assuré par le ministère du travail des États-Unis. La plupart des élèves travaillaient auparavant dans des ateliers à domicile de production de la soie. Joel Grimes, ministère du travail des États-Unis.

Afin de mettre fin à l'échelle mondiale aux pires formes de travail des enfants, le ministère du travail des États-Unis collabore fréquemment avec l'OIT dans le cadre du Programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC) de cette dernière, dont il est le principal donateur, ayant versé environ 255 millions de dollars au titre de projets d'assistance technique depuis 1995. Lancé en 1991, l'IPEC vise à supprimer progressivement le travail des enfants en renforçant les moyens dont disposent les pays intéressés pour remédier au problème et en créant un mouvement mondial de lutte. Les projets financés par l'IPEC portent sur les enfants qui travaillent dans des conditions dangereuses et sur les groupes particulièrement vulnérables, tels que les enfants de moins de 12 ans et les adolescentes. Du fait de son statut d'organisation internationale affiliée à l'ONU, l'OIT peut par l'intermédiaire de son programme collaborer à la fois avec les pouvoirs publics et avec les employeurs de différents pays.

L'IPEC contribue à mettre en œuvre les projets d'assistance technique du ministère du travail des États-Unis en s'inspirant de plusieurs modèles. Les programmes nationaux apportent une assistance technique aux pays qui sont déterminés à faire de l'abolition du travail des enfants une politique nationale. Les programmes sectoriels portent sur des activités dangereuses et sur des régions qui nécessitent une attention urgente et des ressources spécialement affectées à cette fin. Les programmes assortis de délais visent à intégrer la lutte contre le travail des enfants aux stratégies nationales en faveur de la réduction de la pauvreté et de l'éducation et à supprimer certaines des pires formes de travail des enfants dans des délais allant de 5 à 10 ans. De nombreux projets de l'IPEC apportent entre autres une assistance technique visant à aider les pays intéressés à élaborer des plans d'action contre le travail des enfants et d'autres mesures nationales concernant les enfants qui travaillent. Dans tous les cas, l'IPEC collabore avec des organisations locales qui connaissent la réalité sur le terrain.

Vers un meilleur avenir

Le ministère du travail des États-Unis a mis en place de solides bases en matière de recherches, de pratiques optimales, de partenariats internationaux et de campagnes multilatérales visant à abolir les pires formes de travail des enfants. Nos partenaires opérationnels, dont l'IPEC, des organisations non gouvernementales et des groupes confessionnels, ont mis sur pied des stratégies innovatrices, efficaces et viables en vue de combattre le travail des enfants. Ensemble, nous donnons aux enfants et à leur famille l'espoir d'un avenir meilleur et nous aidons les pays et les collectivités à se doter d'une main-d'œuvre mieux à même de répondre aux défis de l'économie mondiale dynamique d'aujourd'hui.

Le travail des enfants
dans le secteur de la pêche aux Philippines

Aux Philippines, pays qui compte plus de 7.000 îles, la pêche est un aspect très important de l'activité économique du pays. Le taux de pauvreté étant élevé et la population nombreuse, il est courant que les enfants travaillent dans le secteur de la pêche dans des conditions dangereuses. Certains d'entre eux plongent dans l'eau pendant près de 8 heures d'affilée la nuit pour faire aller les poissons dans les filets, tandis que d'autres partent en en haute mer durant 6 à 10 dix mois, pendant lesquels ils plongent jusqu'à 15 mètres de profondeur sans matériel de protection. Ces enfants risquent entre autres de s'abîmer les tympans, d'être blessés lors de chutes, d'être attaqués par des requins ou mordus par des serpents ou encore de se noyer.

Dans le cadre de son programme assorti de délais, l'IPEC (OIT) s'emploie à retirer les enfants des équipages de pêche et à leur fournir des soins médicaux et des conseils psychologiques et un appui éducatif, par exemple une alphabétisation de base, une formation en dehors du cadre scolaire traditionnel et des fournitures scolaires. La mise en place de mécanismes viables de surveillance du travail des enfants est l'une des grandes priorités du projet. Ce projet a constitué des équipes de surveillance composées de membres du personnel du projet de l'IPEC et des organismes publics des Philippines, comme la direction des ressources halieutiques et aquatiques, les gardes-Côtes et le ministère du travail et de l'emploi. Ces équipes effectuent des inspections sans préavis des navires de pêche et des villages dans lesquels les enfants sont souvent recrutés.

Les municipalités sont encouragées à assurer la protection des enfants ayant cessé de travailler et à entreprendre des activités de surveillance. Le personnel du projet a transféré avec succès les fonctions de surveillance aux organismes locaux et élaboré des méthodes uniformes d'inspection des équipages de navire à l'intention des autorités locales.

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