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Côte amalfitaine

Brève description

La bande littorale d'Amalfi est d'une grande beauté naturelle. Elle a été intensivement peuplée depuis le début du Moyen Âge. Elle comporte un certain nombre de villes telles qu'Amalfi et Ravello qui abritent des œuvres architecturales et artistiques particulièrement remarquables. Ses zones rurales témoignent de la faculté d'adaptation de ses habitants qui ont su tirer parti de la diversité du terrain pour le cultiver, depuis les vignobles et les vergers en terrasses sur les pentes basses, jusqu'aux grands pâturages des hautes terres.

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Justification d'inscription

Le Comité a décidé d'inscrire ce site sur la base des critères (ii), (iv) et (v). Avec ses exceptionnelles valeurs culturelles et naturelles issues d’une topographie très accidentée et de l’évolution historique, la côte amalfitaine constitue un exemple exceptionnel de paysage méditerranéen.

Description longue

La Costiera Amalfitana offre un remarquable exemple de paysage méditerranéen. Son intérêt culturel et naturel exceptionnel réside dans sa topographie saisissante et dans son parcours historique. L'aire intéressée comporte 11 231 ha répartis entre quinze communes de la province de Salerne. Sa limite naturelle est la pente méridionale de la péninsule, formée par les monts Lattari qui, s'étendant des monts Picentini à la mer tyrrhénienne, séparent le golfe de Naples de celui de Salerne. Elle consiste en quatre zones côtières principales (Amalfi, Atrani, Reginna Maior, Reginna Minor) et quelques zones secondaires (Positano, Praiano, Certaria, Hercle), avec les villages de hauteur de Scala, de Tramonti et de Ravello, et les hameaux de Conca et de Furore, derrière et au-dessus d'eux.

La présence de l'homme est attestée à Positano dès le paléolithique et le mésolithique, et cette zone a exercé une certaine attraction sur les Romains, à en juger par les villas mises au jour à Positano, Minori et Gallo Lungo. Toutefois, elle ne fut pas densément peuplée avant le Moyen Âge, lorsque la guerre des Goths en fit un lieu de refuge. Amalfi a été fondée au IVe  siècle apr. J.-C. Une colonie romaine créée depuis peu dans la Lucanie voisine ayant subi les assauts des Barbares, ses habitants se déplacèrent dans la zone de collines, fertile et bien irriguée, proche de la Scala actuelle. La première référence à Amalfi, qui remonte à 596, montre qu'il s'agissait alors déjà d'une ville fortifiée, siège d'un évêché. La ville résista aux attaques des Lombards jusqu'en 838, date à laquelle elle fut conquise et pillée par Sicard. Mais la ville déclara son indépendance au lendemain de la mort de celui-ci, survenue l'année suivante. La nouvelle République était gouvernée par un souverain dont le titre devint celui de « doge » en 958. Cette autonomie politique permit à Amalfi de devenir une puissance maritime commerciale entre le début du IXe  siècle et la fin du XIe  siècle, lorsque la puissance maritime de Byzance commença à décroître et qu'un marché libre se développa en Méditerranée. Amalfi possédait un quasi-monopole de commerce dans la mer Tyrrhénienne, avec un vaste réseau de liens, vendant des produits italiens (bois, fer, armes, vin ou fruits) sur les marchés orientaux et achetant en échange des épices, des parfums, des perles, des bijoux, des textiles et des tapis qui étaient revendus en Occident. Le plan de ces sites trahit une profonde influence orientale : les maisons peu espacées, construites sur les pentes de collines escarpées et reliées par un dédale de venelles et d'escaliers rappellent les souks du Levant. Une architecture originale, d'inspiration arabo-sicilienne, naquit et se développa à Amalfi.

Avec le déclin de son importance commerciale en raison de la concurrence de Gênes, de Venise et, surtout, de Pise, et après sa conquête par l'Espagne, Amalfi entra dans une phase de déclin ininterrompu. Le seul changement significatif apporté à son paysage fut le renforcement du système de tours de guet disséminées le long de la côte, et destinées à avertir des incursions turques, et à les contrer. Les villes et les villages de la Costiera Amalfitana se caractérisent par leurs monuments comme la Torre Saracena à Cetara ou la cathédrale romane d'Amalfi et son « cloître du Paradis », qui témoignent d'importantes influences orientales, l'église San Salvatore de' Bireto à Atrani, où étaient élus les doges d'Amalfi, et Ravello avec sa belle cathédrale et sa superbe villa Rufolo.

Les pentes escarpées qui s'élèvent depuis la côte sont couvertes de terrasses aménagées grâce à la construction de murets en pierres sèches, et exploitées pour la culture de citronniers ou d'autres agrumes, arbres fruitiers, oliviers, vignes ou légumes de toutes sortes. Plus loin dans l'intérieur des terres, les collines ont été affectées à la culture laitière fondée sur le mouton, la chèvre, le bétail et le buffle, et dont les origines sont anciennes dans cette zone. Dans certaines parties de la Costiera, le paysage naturel s'est conservé intact, avec très peu d'intervention humaine - et parfois même aucune. On y trouve la flore méditerranéenne traditionnelle : myrte, lentisque, genêt, euphorbe, etc. D'autres zones sont occupées par des essences d'arbres tels que le chêne vert, l'aulne, le hêtre et le châtaignier. D'autres biotopes renferment des fougères, des grassettes, des palmiers nains et des espèces carnivores endémiques. La Costiera abrite également une faune d'une grande richesse. Les aires de hauteur sont sillonnées par des sentiers muletiers caractéristiques (mulattiere), qui sont un trait distinctif de ce paysage. Les nombreux petits torrents forment en certains lieux d'impressionnantes chutes d'eau. Il existe une diversité considérable de paysages, des établissements côtiers aux majestueuses montagnes, en passant par les pentes douces très cultivées et les vastes zones pastorales ouvertes. De plus, le site présente différents « micropaysages » d'un grand intérêt scientifique, résultant de variations topographiques et climatiques, et de saisissantes formations naturelles creusées dans le karst calcaire, au niveau de la mer ou plus en hauteur.

Source : UNESCO/CLT/WHC

Description historique

A Positano, le mur de l'église Santa Maria est orné d'un bas-relief, œuvre d'un artiste anonyme, représentant un renard en train de pêcher. Il s'agit du symbole de la côte amalfitaine et de la relation immuable entre mer et montagne, les deux éléments auxquels le paysage doit son aspect.

La zone proposée pour inscription couvre 11 231 ha répartis entre quinze communes de la Province de Salerne. Sa limite naturelle est la pente sud de la péninsule, constituée par les collines Lattari qui séparent le golfe de Naples du golfe de Salerne en s'étendant des collines de Picentini à la mer Tyrrhénienne.

Administrativement, il s'agit d'une partie de la péninsule amalfitaine, qui correspond presque exactement au territoire de l'ancienne République d'Amalfi. Elle est constituée de quatre bandes littorales principales (Amalfi, Atrani, Reginna Maior, Reginna Minor) auxquelles s'ajoutent des bandes de moindre importance (Positano, Praiano, Certaria, Hercle ), avec les villages montagnards de Scala, Tramonti et Ravello ainsi que les hameaux de Conca et Furore, situés derrière et au-dessus.

Des objets paléolithiques et mésolithiques ont été trouvés dans la grotte de La Porta, à Positano. Comme en attestent les villas de Positano, Minori et Gallo Lungo, la région jouissait de la faveur des Romains. Cette zone est cependant restée peu peuplée jusqu'au début du Moyen Age, lorsque la guerre des Goths en a fait un lieu de refuge.

La fondation d'Amalfi remonte au 4ème siècle avant J.-C. A la suite d'une attaque barbare sur une nouvelle et proche colonie romaine à Lucania, les habitants se déplacent vers la zone de collines, fertile et bien arrosée, autour de la Scala actuelle. La première référence écrite à Amalfi (596) mentionne déjà une ville fortifiée ayant le statut de siège épiscopal. Amalfi résiste aux attaques lombardes jusqu'en 838, date de sa conquête et de son pillage par Sicard. Toutefois, après la mort de ce dernier l'année suivante, la ville, dont la soumission à l'Empire byzantin n'est que symbolique, déclare son indépendance. La nouvelle république est gouvernée par W1 souverain dont le titre deviendra en 958 celui de doge (duc).

Une telle autonomie politique permet à Amalfi de devenir unee puissance maritime commerciale du 9eme siècle à la fin du 11ème siècle, alors que la puissance maritime de Byzance décline et qu'un marché libre se développe. Amalfi jouit quasiment du monopole commercial en mer Tyrrhénienne grâce à son réseau étendu de liaisons. La ville vend des produits italiens (bois, fer, armes, vin, fruits) aux marchés orientaux, auprès desquels elle se procure épices, parfums, perles, bijoux, étoffes et tapis qu'elle revend en Occident.

La culture qui se développe apporte entre autres d'importantes contributions à la législation maritime et à la navigation (le compas nautique a été inventé à Amalfi), grâce à des liens étroits avec l'Orient. L'agencement des établissements qui s'y sont développés témoigne de l'influence orientale, avec ses maisons très rapprochées gravissant les collines escarpées et reliées par W1 dédale d'allées et d'escaliers évoquant les souks du Levant. Une architecture arabo-sicilienne caractéristique trouve sa source à Amalfi et s'y développe. Les liaisons avec l'Orient apportent à la région des techniques nouvelles ou améliorées telles que la taille de la pierre, la fabrication du papier, le tannage, l'élevage du ver à soie et le tissage de la soie ainsi que la production de poterie polychrome émaillée. La laine est elle aussi filée et tissée puis exportée dans toute l'Italie, le corail est ouvragé en de luxueux objets alors que la confection des pâtes alimentaires et la gastronomie se raffinent.

Supplantée commercialement par Gênes, Venise et surtout Pise et conquise par l'Espagne, Amalfi décline inexorablement. Le seul changement notable apporté au paysage est le renforcement du réseau de tours de guet implanté le long de la côte et destiné à avertir des agressions turques et à les contrer.

Les villes et villages de la côte amalfitaine se caractérisent par leurs remarquables monuments architecturaux tels que la Torre Saracena de Cetara, la cathédrale romane d'Amalfi et son « cloître du Paradis », toutes deux fortement imprégnées d'influence orientale, l'église San Salvatore de Birecto, à Atrani, théâtre de l'élection des doges d'Amalfi, et Ravello, avec sa belle cathédrale et la superbe Villa Rufolo.

Depuis les grands de ce monde, qui suivaient le Grand Tour pendant la Renaissance, jusqu'aux visiteurs moins en vue de la fin du 20éme siècle, la côte a toujours attiré les touristes. Nombreux sont les visiteurs écrivains ayant composé le panégyrique de ses qualités, alors que des générations d'artistes l'ont décrite sous différentes formes. Ils sont attirés par l'architecture et les beautés naturelles telles que la magique Grotta dello Smeraldo, le profond fjord de Furore et les magnifiques plages.

A 1' intérieur des terres, les pentes escarpées s'élevant depuis le littoral, sont couvertes de terrasses, garnies de murs de pierre sèche et consacrées à la culture d'agrumes et autres fruits, d'olives, de vigne et de toutes sortes de légumes. En s'enfonçant plus profondément, on trouve des collines affectées à 1'agriculture laitière, activité dont les racines régionales sont anciennes et reposent sur les moutons, les chèvres, les bovins et autres buffles.

Dans certaines parties de la côte, le paysage naturel est resté intact et ne porte que peu ou pas de traces d'intervention humaine. Ce paysage abrite la flore méditerranéenne typique, myrte, lentisque, genêt, euphorbe, etc., espèces capables de supporter l'aridité et le vent prévalant dans une grande partie de la zone. On rencontre ailleurs des essences d'arbres tels que le chêne vert, l'aulne, le hêtre et le châtaignier. Les autres biotopes abritent des espèces tropicales telles que fougères, grassettes et palmiers nains ainsi que des espèces carnivores endémiques. Trois réserves naturelles ont été établies en raison de cette végétation, qui doit son immense diversité à l'irrégularité topographique locale associée à la proximité de la mer.

La côte est également riche en termes de vie sauvage. Le grand corbeau comme le faucon pèlerin y résident, de même que le renard, la martre et l'otarie. La grande diversité d'habitats qu'offre la région se traduit par la présence d'espèces d'insectes extrêmement variées.

Les zones montagneuses plus élevées sont remarquables par leurs caractéristiques sentiers de mules (mulattiere), W1 élément notable du paysage. Non contents de constituer W1 moyen de communication entre les villages et autres peuplements éparpillés, ces sentiers représentaient également un moyen efficace de récupération et canalisation des eaux de pluie. Après le déclin de la République d'Amalfi, ils étaient aussi très empruntés par les contrebandiers. On trouve de nombreux ruisseaux qui, par endroits, suscitent d'impressionnantes chutes d'eau. Ils fournissaient l'énergie nécessaire aux premières manufactures de papier et de fer, dont les vestiges sont très répandus.

Il y a donc une très grande diversité de paysages, allant des peuplements côtiers aux majestueuses hautes montagnes en passant par les pentes douces très cultivées et les vastes zones pastorales ouvertes: On trouve également des « micro-paysages » d'un grand intérêt scientifique et procédant des variations topographiques et climatiques, ainsi que d'étonnantes formations karstiques naturelles, aussi bien au niveau de la mer que plus en altitude.

Source : évaluation des Organisations consultatives