Partager les connaissances pour promouvoir des sociétés pacifiques et inclusives
L’édition 2020 du Forum sur la fragilité (a), reportée à la suite de la pandémie de COVID-19, s’est déroulée sous la forme de sessions virtuelles en juin et août 2020. Intitulée « Collaborer pour le développement et pour la paix », elle a réuni plus 1 000 participants œuvrant dans les champs du développement, de l’humanitaire, de la diplomatie et de la sécurité.
Parallèlement, dans son rapport Chemins pour la paix : Approches inclusives pour la prévention des conflits violents, la Banque tente de renforcer les interactions entre les processus de développement nationaux et les efforts menés sur le plan de la sécurité, de la diplomatie et de la médiation en vue d’endiguer les conflits et de prévenir les violences. Le rapport met en évidence le rôle de l’exclusion comme principal facteur des conflits violents contemporains, en pointant notamment les motifs de mécontentement des populations privées d’accès au pouvoir, aux ressources naturelles, à la sécurité ou encore à la justice.
Face au défi persistant que représentent les déplacements forcés, la Banque mondiale a lancé en 2017 un rapport intitulé Forcibly Displaced – Toward a development approach supporting refugees, the internally displaced, and their hosts.
Voici un aperçu des activités opérationnelles du Groupe de la Banque mondiale :
Corne de l’Afrique : projet d’aide au développement en réponse aux conséquences des déplacements de population (a)
Ce projet promeut une aide au développement de long terme pour faire face aux difficultés systémiques et structurelles auxquelles sont confrontées les régions accueillant des réfugiés à Djibouti, en Éthiopie et en Ouganda, et dont le dénuement est exacerbé par la présence de ces populations. Il aborde les conséquences des déplacements forcés sous l’angle du développement mais aussi des questions humanitaires et de sécurité, s’efforçant ainsi de couvrir les besoins économiques, sociaux et environnementaux des communautés d’accueil à travers des investissements associés à une assistance technique. Il s’agit également d’aider l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) à trouver des solutions novatrices aux déplacements de population et aux migrations mixtes dans la Corne de l’Afrique (conseils de politique générale, travaux de recherche, renforcement des capacités, gestion des connaissances et partenariats).
Iraq : projet de reconstruction d’urgence (a)
Depuis 20 ans, l’Iraq connaît un recul dramatique de la quasi-totalité des indicateurs de développement humain, la guerre civile et l’insurrection venant aggraver l’indigence déjà patente des services à la population. Ce projet initialement doté de 350 millions de dollars, et complété par un financement additionnel de 400 millions fin 2017, promeut un processus de redressement et de reconstruction sans exclus dans les zones touchées par le conflit, en remettant sur pied les infrastructures endommagées et en rétablissant les services publics.
République centrafricaine : projet Londo (« debout »)
La situation en République centrafricaine, où près d’un quart de la population est déplacée, risque de déstabiliser des pays voisins déjà fragiles. Le projet de la Banque fournira des emplois temporaires aux personnes vulnérables dans l’ensemble du pays, grâce à des travaux publics à forte intensité de main-d’œuvre. Déployé avec succès dans des zones contrôlées par les rebelles, il sert d’exemple pour les efforts de collaboration avec les forces de maintien de la paix et les acteurs humanitaires.
Projet d’appui au pastoralisme et à la stabilité au Sahel et dans la Corne de l’Afrique
Pour les économies du Sahel et de la Corne de l’Afrique, l’activité pastorale est vitale. Depuis peu, ces pays sont victimes d’une instabilité et d’une insécurité grandissantes qui mettent en péril les moyens de subsistance des agriculteurs et des éleveurs. Dans le nord du Sahel et du Sahara, les trafics en tout genre, les vols de bétail et les enlèvements sont en nette recrudescence. Ce projet a pour objectif d’appuyer des activités qui permettront de mieux comprendre l’impact des interventions pastorales sur la réduction des conflits et de financer des programmes de veille des conflits et des dispositifs régionaux d’alerte précoce.
Liban : Programme national de volontariat (a)
Ce programme s’emploie à renforcer la cohésion sociale et l’employabilité des jeunes Libanais âgés de 15 à 24 ans, en les formant aux compétences comportementales et en développant leur engagement citoyen pour améliorer les services à la population. À ce jour, plus de 6 000 jeunes et 120 municipalités, ONG, écoles et universités ont participé de manière directe aux activités du projet, qui bénéficie du soutien du Fonds pour la construction de la paix et de l’État (SPF), du Fonds multidonateurs pour la région MENA et de la vice-présidence Leadership, apprentissage et innovation de la Banque mondiale.
IFC en Iraq : Mass Global Energy Sulimaniya (a)
En Iraq, l’alimentation électrique constitue la première source de préoccupation pour bon nombre d’habitants. Les centrales et les lignes de transport ont un besoin urgent de remise en état, sachant que la demande a explosé dans les régions touchées par la crise des migrants. La faiblesse des cours du pétrole et les tensions sur les finances publiques sur fond d’instabilité sécuritaire dissuadent les investisseurs de lancer des opérations en Iraq, même de courte durée.
La Société financière internationale (IFC), la branche du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, et la Bank Audi du Liban ont décidé de relancer les infrastructures électriques du pays en investissant 375 millions de dollars dans une société locale, Mass Global Energy Sulimaniya, qui devrait ainsi pouvoir construire une nouvelle centrale dans la banlieue de Bagdad et agrandir la centrale existante dans le Kurdistan irakien. Avec les violences commises par le groupe État islamique et la guerre en Syrie, la région a accueilli en peu de temps plus de 1 million de déplacés irakiens et quelques 250 000 Syriens. Tout le pays connaît des coupures de courant et des opérations de délestage quotidiennes. Le renforcement des capacités de production et la réparation des lignes de transport permettront dans une large mesure de satisfaire les besoins impérieux de développement du pays après des décennies de guerre et de sous-investissement.
Plus largement, IFC mobilise actuellement des ressources mixtes et concessionnelles dans le cadre du Guichet de promotion du secteur privé IDA-IFC-MIGA et d’autres dispositifs axés sur l’agro-industrie, le financement des PME, l’infrastructure et l’entrepreneuriat féminin, et s’emploie à étendre les investissements en faveur des pays à revenu intermédiaire touchés par des problèmes de fragilité, conflit et violence tels que les déplacements forcés.
Au cours des trois dernières années, IFC a investi 2,6 milliards de dollars pour son propre compte et mobilisé 9,1 milliards de dollars auprès d’autres sources dans des pays en situation de fragilité, conflit et violence et dans des pays à faible revenu bénéficiant de l'aide de l’IDA. Au cours de l’exercice 2020, ses engagements dans l'ensemble de ces pays se sont élevés à 2,4 milliards de dollars au total (928 millions pour son compte propre et 1,5 milliard mobilisés auprès d’autres sources).
Activités d’IFC en Afrique subsaharienne (a) | Activités d’IFC au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (a)