Priorités binationales des Grands Lacs quant aux activités scientifiques et aux actions de 2014-2016

L’Article 5, Section 2(c) de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs de 2012 stipule que :

«…les Parties établissent, en consultation avec le Comité exécutif des Grands Lacs, au plus tard six mois après chaque Forum public des Grands Lacs, les priorités binationales scientifiques et priorités binationales quant aux actions à mener pour traiter les menaces actuelles et futures à la qualité de l’eau des Grands Lacs. Les priorités sont établies en fonction d’une évaluation de l’état des Grands Lacs, des commentaires formulés durant le Forum public des Grands Lacs et des recommandations de la Commission.»

En date du 10 mars 2014, les Parties (les gouvernements du Canada et des États-Unis) se sont entendus sur les priorités suivantes pour la période de 2014 à 2016 pour guider leurs efforts relatifs à l’Accord:

Annexes Priorités pour science Priorités pour action
1. Secteurs préoccupants
  • s.o.
  • Concevoir des documents d’orientation relatifs aux secteurs préoccupants afin de fournir des connaissances supplémentaires et des outils en vue d’améliorer et de faire progresser la restauration des secteurs préoccupants et leur radiation de la liste.
  • Élaborer des pratiques ou des mécanismes (tels que les rapports relatifs au plan d’assainissement, les leçons retenues ou les renseignements concernant les altérations d’utilisation bénéfique) pour le partage de l’information entre les collectivités des secteurs préoccupants et un public plus large.
2. Aménagement panlacustre
  • Entreprendre des études de suivi scientifique et des travaux de recherche sur les facteurs de stress et les effets cumulatifs dans les eaux littorales prioritaires des Grands Lacs identifiées lors de l’élaboration du cadre intégré pour les zones côtières.
  • Déterminer et traiter les priorités propres au lac en matière de sciences au moyen des initiatives des sciences coopératives et de surveillance et des processus des plans d’action et de gestion panlacustres. Des travaux sur le terrain scientifiques propres à l’Initiative des sciences coopératives et de surveillance ainsi que des travaux sur le terrain de suivi seront entrepris en 2013 dans le lac Ontario, en 2014 dans le lac Érié, en 2015 dans le lac Michigan, en 2016 dans le lac Supérieur et en 2017 dans le lac Huron.
  • Rédiger la version préliminaire des objectifs relatifs aux écosystèmes des Grands Lacs pour chaque lac qui servira de points de référence pour mesurer l’état et les tendances, comprenant un document d’orientation d’ici juillet 2014 et des objectifs préliminaires pour le lac Érié d’ici juillet 2015.
  • D’ici 2016, établir un cadre de travail intégré qui pourra être utilisé afin d’évaluer, d’identifier les priorités et de guider la gestion des eaux littorales des Grands Lacs.
3. Produits chimiques sources de préoccupations mutuelles
  • Élaborer des méthodes d’analyse afin d’appuyer les besoins relatifs au contrôle, à la surveillance et à la gestion des risques énoncés dans les stratégies binationales concernant les produits chimiques sources de préoccupations mutuelles.
  • Entreprendre les activités de recherche, de contrôle et de surveillance prévues dans les stratégies binationales en vue de combler les lacunes d’information et de répondre aux besoins concernant les produits chimiques sources de préoccupations mutuelles.
  • Coordonner les activités de recherche, de contrôle et de surveillance, afin de pouvoir détecter rapidement la présence de produits chimiques qui pourraient devenir des produits chimiques sources de préoccupations mutuelles.
  • Élaborer des directives et un processus binationaux afin de recenser et de désigner de façon continue les produits chimiques sources de préoccupations mutuelles.
  • Recenser au printemps 2014 le premier ensemble de produits chimiques sources de préoccupations mutuelles proposés.
  • Appliquer les directives et le processus binationaux au premier ensemble de produits chimiques proposés et recommander les produits chimiques sources de préoccupations mutuelles obtenus aux fins d’examen par le Comité exécutif des Grands Lacs (CEGL) à l’automne 2014.
  • Désigner à l’automne 2014 le premier ensemble de produits chimiques sources de préoccupations mutuelles pour les Parties.
  • Au printemps 2015, identifier et évaluer les normes, les objectifs, les critères et les lignes directrices relatifs à la qualité de l’eau, ou, lorsque cela se justifie, élaborer de nouveaux objectifs, normes, critères et lignes directrices relatifs à la qualité de l’eau pour le premier ensemble de produits chimiques sources de préoccupations mutuelles (devra être disponible en ligne).
  • Terminer, d’ici l’été 2015, l’élaboration des stratégies binationales pour le premier ensemble de produits chimiques sources de préoccupations mutuelles.
  • Recenser au printemps 2015 le deuxième ensemble de produits chimiques sources de préoccupations mutuelles proposés.
4. Éléments nutritifs
  • Entreprendre des études scientifiques afin d’appuyer l’établissement des objectifs de concentration en phosphore ainsi que les apports visés et les limites d’apport.
  • Recenser les sources de phosphore ainsi que les bassins versants pour lesquels des mesures doivent être prises en priorité.
  • Améliorer les connaissances concernant la manière dont les espèces aquatiques envahissantes, la dynamique des lacs, les changements climatiques et d’autres facteurs influent sur la concentration en phosphore et la prolifération d’algues.
  • Améliorer les techniques et les méthodes de surveillance permettant de suivre les progrès accomplis par rapport aux objectifs.
  • D’ici 2016, mettre à jour les objectifs de 1987 relatifs à la concentration de phosphore dans le lac Érié et établir de nouveaux objectifs de concentration en phosphore des eaux littorales.
  • D’ici 2016, définir les apports visés de phosphore imposés à chaque pays pour le lac Érié qui sont requis pour atteindre les objectifs relatifs à la concentration de phosphore mentionnés ci-dessus.
  • Évaluer l’efficacité des programmes et des pratiques actuels établis pour gérer les apports en phosphore dans le lac Érié.
  • Élaborer et mettre en œuvre des stratégies de réduction du phosphore et des plans d’action nationaux afin de garantir que les mesures de gestion des apports de phosphore produisent les meilleurs résultats.
5. Rejets provenant des bateaux
  • s.o.
  • Continuer à prévenir et à réduire les menaces liées aux rejets provenant des navires dans les eaux des Grands Lacs.
  • Continuer l’inspection des navires en vue d’examiner les navires battant pavillon étranger conformément au programme de contrôle des navires par l’État du port du Canada et des États-Unis et réguler les navires canadiens et américains naviguant principalement sur les Grands Lacs et la voie maritime du Saint-Laurent en vertu du régime d’inspection des bateaux canadiens.
6. Espèces aquatiques envahissantes
  • Entreprendre l’évaluation écologique des programmes de prévention relatifs aux espèces aquatiques envahissantes.
  • Élaborer et évaluer les technologies et les méthodes de détection précoce des espèces aquatiques envahissantes.
  • Entreprendre la recherche et l’élaboration de technologies et de méthodes relatifs aux efforts de contrôle et d’éradication des espèces aquatiques envahissantes.
  • Déterminer l’effet des habitats et des changements climatiques relatifs à l’établissement des espèces aquatiques envahissantes.
  • Mettre en oeuvre et évaluer les risques d’évaluation relatifs aux espèces, aux voies d’entrée et aux vecteurs des espèces aquatiques envahissantes.
  • D’ici 2015, élaborer et mettre en œuvre des initiatives de détection précoce et d’intervention rapide qui coordonnent des interventions efficaces nationales ou, au besoin, binationales afin de prévenir l’établissement des espèces aquatiques envahissantes dans les Grands Lacs.
7. Habitats et espèces
  • Améliorer la compréhension des habitats et des espèces afin de concevoir une base de référence à partir de laquelle on pourra évaluer les cibles et œuvrer afin d’obtenir des gains nets d’habitat.
  • Étudier les outils et techniques qui peuvent favoriser l’identification des priorités, l’établissement des cibles et la prise de décisions en matière de conservation et de protection des espèces indigènes et de leur habitat.
  • Examiner les moyens d’intégrer les concepts de résilience et de gestion adaptative et les stratégies de mesures d’adaptation liées aux changements climatiques dans le cadre des efforts de conservation et de protection des espèces indigènes et de leur habitat.
  • D’ici 2015, terminer les stratégies binationales de conservation de la diversité biologique pour l’ensemble des lacs, notamment les voies interlacustres.
  • Mettre en œuvre les mesures prioritaires énoncées dans les stratégies de conservation de la diversité biologique au moyen des programmes et des ententes existants.
8. Eaux souterraines
  • Identifier les lacunes dans les données scientifiques ainsi que les besoins en matière de recherche relatifs à l’incidence des eaux souterraines sur les eaux des Grands Lacs.
  • Entreprendre la surveillance de la qualité des eaux souterraines pour les secteurs prioritaires.
  • Analyser les contaminants, tels que les éléments nutritifs, et d’autres facteurs, tels que les changements climatiques, qui influent sur l’incidence des eaux souterraines sur les eaux des Grands Lacs.
  • D’ici 2015, publier un rapport scientifique sur les eaux souterraines reposant sur les données scientifiques disponibles en matière d’eau souterraine afin de comprendre et de gérer les eaux souterraines ainsi que leurs effets sur les eaux des Grands Lacs.
  • Coordonner les activités binationales relatives aux eaux souterraines en vertu de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs (AQEGL) avec les programmes nationaux relatifs aux eaux souterraines afin d’évaluer, de protéger et de gérer les effets des eaux souterraines sur les eaux des Grands Lacs.
9. Répercussions des changements climatiques
  • Compiler les connaissances existantes relatives aux changements climatiques dans les Grands Lacs.
  • Une fois cette compilation effectuée, évaluer et déterminer les besoins essentiels en matière d’information et élaborer des stratégies afin de combler ces lacunes.
  • Répondre aux besoins d’autres annexes de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs afin d’améliorer les connaissances scientifiques en matière de changements climatiques (p. ex. compréhensions des effets positifs et négatifs prévus dans le cadre des scénarios climatiques, suivi des variables climatiques, amélioration des outils utilisés pour l’analyse des changements climatiques).
  • Communiquer et partager les informations relatives aux changements climatiques avec les groupes d’utilisateurs clés dans tout le bassin des Grands Lacs.
  • Affiner les fiches pratiques existantes sur les sommaires et les perspectives climatologiques pour les Grands Lacs grâce à une collaboration binationale améliorée afin de fournir et de diffuser régulièrement des renseignements sur le climat.
10. Sciences
  • s.o.
  • Mettre en œuvre l’Initiative des sciences coopératives et de surveillance qui coordonne la planification, la prestation et la production de rapports sur les sciences selon un cycle quinquennal pour chaque lac.
  • Intégrer les activités scientifiques dans toutes les annexes afin de garantir que les lacunes essentielles de connaissance sont comblées et que les besoins en sciences de l’ensemble de l’Accord sont gérés efficacement.
  • Explorer des options de gestion et de partage des données et des renseignements en vertu de l’Accord.
  • Faciliter l’établissement de rapport et la synthèse, en temps opportun, de l’ensemble des données scientifiques en vertu de l’Accord, particulièrement celles qui se rapportent aux plans d’action et de gestion panlacustres et aux rapports sur l’état des Grands Lacs.
  • En consultation avec les coresponsables de l’annexe, la Commission mixte internationale et d’autres entités, déterminer les domaines d’activité possible en matière d’évaluations scientifiques qui pourraient contribuer aux mesures de gestion et à l’élaboration de la politique. La sélection finale du ou des domaines d’activité sera effectuée par le Comité exécutif des Grands Lacs en consultation avec les coprésidents.

A propos de

Pamela Finlayson, Environment and Climate Change Canada