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Brochures

Le discours sur l’état de l’Union est profondément ancré dans l’histoire des États-Unis

12 février 2013
Couverture de la brochure montrant le président Obama prononçant un discours.

Télécharger la brochure à droite.

Washington — Lorsqu’il s’adressera aux dirigeants du gouvernement fédéral des États-Unis le 12 février, le président Obama s’acquittera d’une obligation que la Constitution lui impose tout en respectant une tradition établie de longue date par ses prédécesseurs.

La Constitution des États-Unis exige du président qu'il fasse « de temps à autre » un rapport au Congrès sur « l'état de l'Union », une condition inscrite dans la Constitution qui a évolué et est devenue un discours annuel du président, lequel aujourd'hui remplit plusieurs objectifs. Dans son discours, le président fait le point de la situation aux États-Unis et de l'action du pays à l'étranger, recommande un ordre du jour parlementaire pour les mois à venir et explique sa vision personnelle de l'avenir des États-Unis.

Dans son quatrième discours sur l'état de l'Union, on s’attend à ce que le président Obama mette surtout l'accent sur son programme de politique intérieure et à ce qu’il trace aussi les contours des objectifs de politique étrangère de son gouvernement. La concrétisation de la vision offerte par M. Obama dépendra de son habileté à entretenir de bonnes relations avec le Congrès et du degré auquel il réussira à éliminer la fracture idéologique entre républicains et démocrates - une fracture dont il est très conscient. Dans le cas de la 113e législature, la majorité à la Chambre des représentants est passée au parti républicain, tandis que les démocrates conservent la majorité au Sénat.

Comme il l’a fait au cours des années précédentes, le président continuera probablement à plaider pour un changement de ton dans la politique aux États-Unis, pour une approche bipartite en matière de gouvernance et pour la primauté de l’intérêt public sur la promotion des ambitions politiques.

Genèse du message sur l’état de l’Union

Cette tradition remonte à 1790, quand le président George Washington prononça son « Message annuel » au Congrès, qui siégeait alors à New-York, à l’époque la capitale provisoire des États-Unis. Son successeur, John Adams, en fit autant.

Cependant, pour Thomas Jefferson, le troisième président de la nation, une telle manifestation de faste ne convenait pas à une nouvelle République démocratique. Au lieu de prononcer un discours en personne, il remit un message écrit au Congrès, et pendant plus d'un siècle les présidents qui lui succédèrent suivirent son exemple.

Au cours des premières décennies de la République, la plupart de ces messages étaient une simple liste des projets de loi que le président voulait que le Congrès signe, reflétant les sentiments de l'époque et les problèmes pratiques liés à la construction de la jeune nation. Les discours mentionnaient également la situation internationale et la place de l'Amérique dans le monde.

Durant la crise qui, plus que toute autre, menaça l'existence même de l'Union - la guerre de Sécession - Abraham Lincoln écrivit les messages peut-être les plus éloquents et les plus mémorables de tous les messages présidentiels envoyés au Congrès.

« En donnant la liberté à l'esclave, nous avons garanti la liberté de l'homme libre, tout aussi honorables dans ce que nous donnons que dans ce que nous préservons », écrivit le président Lincoln en 1862.

En 1913, le président Woodrow Wilson raviva la pratique de prononcer le message annuel en personne. C'était là une décision opportune car une révolution en matière de médias de masse attendait les États-Unis : bientôt les présidents pourraient s'adresser directement aux Américains chez eux, tout d'abord par le biais de la radio, et ensuite de la télévision.

Lorsque Franklin Delano Roosevelt devint président en 1932, les Américains étaient habitués à entendre leur président à la radio et aussi à le voir et l'entendre dans les salles de cinéma lors des informations précédant la projection du film.

C'est en 1945 que le « message annuel » devint officiellement le « discours sur l'état de l'Union » et la montée en flèche des ventes de postes de radio et de téléviseurs, dans les années 1950, fit du discours une émission attendue. Reconnaissant le pouvoir qu'avait la télévision de retransmettre les paroles du président à un vaste auditoire, le président Lyndon Johnson changea l'heure à laquelle il était habituellement prononcé. Au lieu de la journée, il serait désormais prononcé le soir, lorsque davantage de téléspectateurs pourraient l'entendre.

La réponse de l'opposition est une tradition qui a commencé en 1966 lorsque deux parlementaires républicains, dont M. Gerald Ford, qui devint président par la suite, répondirent par le biais de la télévision au discours sur l'état de l'Union qu'avait prononcé le président Johnson.