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27 juin 2011: Par-delà la frontière – Extraits d’une allocution prononcée par l’ambassadeur Jacobson devant l’American Chamber of Commerce, section régionale de l’Ouest, à Calgary (Alberta)
 

Le 8 juin 2011

Accords commerciaux canado-américains

Nous sommes toujours heureux d'organiser des missions commerciales parce que celles-ci nous permettent de célébrer les extraordinaires relations commerciales qu'entretiennent les entreprises canadiennes et américaines.

J'annonce aujourd'hui un certain nombre d'ententes qui, ensemble, totalisent environ 2,5 milliards de dollars.

  • La société General Electric de Fairfield, au Connecticut, participe à un partenariat avec l'Université de l'Alberta et l'initiative Alberta Innovates – Technology Futures dans le cadre d'un projet de captage du carbone chapeauté par la Climate Change and Emissions Management Corporation. Cette équipe recourt aux nanotechnologies afin de réduire les émissions de CO2 associées à l'extraction de pétrole lourd et à son processus de traitement.
  • La société Parsons basée à Pasadena, en Californie, a conclu une entente de partenariat public-privé avec le ministère des Transports du Québec en vue de concevoir, de construire, de financer, d'exploiter et d'entretenir une portion du parachèvement de l'autoroute 25. Non seulement s'agit-il de la première initiative en PPP pour le gouvernement du Québec, mais le projet de l'autoroute 25 s'est vu décerner une médaille d'argent par le Conseil canadien pour les partenariats public-privé afin de souligner ce type de financement novateur.
  • La société Parsons figure également parmi l'une des trois entreprises chargées de concevoir et de construire la portion nord-ouest de la promenade Anthony-Henday, un projet de construction d'un tronçon de 21 kilomètres faisant partie d'un boulevard périphérique à Edmonton, en Alberta. Le ministre albertain des Transports a déjà décerné à ce projet le Prix d'excellence du Ministre 2009, en reconnaissance de l'innovation technologique.
  • La société Bucyrus International située à South Milwaukee, au Wisconsin, a récemment vendu des pelles excavatrices électriques aux compagnies Syncrude Canada, Suncor Energy et Shell Canada.
  • La société GIW Industries basée à Grovetown, en Géorgie, a mis la main sur d'importants contrats visant à fournir à Shell Canada des pompes à boue à la fine pointe de la technologie.
  • L'usine nord-américaine de Michelin située à Lexington, en Caroline du Sud, représente le principal fournisseur de pneus destinés au matériel lourd de terrassement utilisé dans certains projets énergétiques et d'infrastructure en Alberta.
  • La filiale canadienne de la société Babcock & Wilcox Company (Babcock & Wilcox Canada) a réussi à décrocher un contrat de la SaskPower en vue de concevoir, de fabriquer, de fournir et d'assembler d'importantes composantes de l'unité no 3 de la centrale de Boundary Dam exploitée par la SaskPower à Estevan, en Saskatchewan. La rénovation de la chaudière de l'unité no 3 de cette centrale fait partie intégrante du processus visant à prolonger la durée de vie utile de l'usine et à permettre la capture de CO2, et ce, dans le cadre du projet-pilote intégré de capture et de stockage du carbone mis en œuvre par SaskPower (Integrated Carbon Capture and Storage Demonstration Project).

Relations canado-américaines : par-delà la frontière

Le Canada et les États-Unis sont compagnons de route depuis déjà très longtemps. Ensemble, nous avons progressé à titre d'amis en temps de paix, et à titre d'alliés en temps de guerre. Nous nous sommes réunis pour commercer, pour partager nos idées ou pour résoudre des problèmes. Et nous nous tournons désormais vers un nouvel objectif.

Le président Reagan définissait de façon mémorable la frontière canado-américaine, qu'il considérait comme le point de rencontre entre deux grands amis véritables, et non comme une ligne de démarcation. Or, nos frontières jouent à ce titre un rôle primordial dans la consolidation de nos économies respectives et de notre sécurité.

Les défis économiques et financiers des dernières années nous ont rappelé combien nous avons besoin l'un de l'autre, et à quel point notre partenariat et nos échanges commerciaux sont mutuellement profitables.

En février dernier, le président Obama et le premier ministre Harper annonçaient deux ententes historiques:

  • la déclaration « Par-delà la frontière »; et
  • la mise sur pied d'un Conseil de coopération en matière de réglementation, pour faciliter l'harmonisation de la réglementation entre nos deux pays.

Ensemble, ces initiatives représentent un grand pas en avant, soit une vision commune en vue d'accroître la sécurité et la compétitivité économique.

Échanges commerciaux canado-américains

Nous savons tous que le Canada et les États-Unis constituent l'un pour l'autre le plus important partenaire commercial. Nous savons aussi que nos relations commerciales sont les plus importantes que deux pays n'aient jamais entretenues.

Permettez-moi toutefois de vous citer quelques autres statistiques qui vous donneront une meilleure idée de l'ampleur des relations commerciales entre nos deux pays.

  • En 2010, les exportations des États-Unis à destination du Canada ont atteint 248,8 milliards de dollars, soit davantage que les exportations combinées des États-Unis vers la Chine, le Japon, la Corée du Sud et Singapour.
  • En 2010, les exportations américaines à destination de l'Alberta (soit 12 milliards de dollars) représentaient le double des exportations des États-Unis vers la Russie.
  • En 2010, les exportations des États-Unis vers le Québec (soit près de 18 milliards de dollars) avoisinaient les exportations américaines totales à destination de l'Inde au cours de la même période.
  • En 2010, les exportations américaines à destination de l'Ontario surpassaient les exportations combinées des États-Unis vers le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine.

Aussi importants nos échanges commerciaux soient-ils, nos deux gouvernements ont néanmoins décidé qu'il valait mieux prendre des mesures pour les consolider davantage.

Périmètre de sécurité

Le XXIe siècle contient son lot de menaces qui prennent souvent naissance loin de nos frontières. Pendant ce temps, nous cherchons par ailleurs à contribuer à la prospérité future en réduisant les irritants qui minent les échanges commerciaux cruciaux qu'entretiennent nos deux pays.

Il nous faut penser « par-delà la frontière » pour pouvoir cibler et enrayer les menaces dès que possible et le plus loin des frontières possible. Cela nécessite l'adoption d'une approche multidimensionnelle en matière de sécurité, qui réinvente la frontière pour qu'elle ne soit plus notre première ligne de défense, mais bien la dernière. La portée de cette approche doit s'élargir au-delà de notre littoral pour nous permettre de confronter et de neutraliser d'éventuelles menaces avant qu'elles n'atteignent l'Amérique du Nord.

Pour y parvenir et ainsi mieux protéger la vie de nos citoyens, il faudra travailler ensemble pour améliorer la collecte de renseignements. Il faudra aussi concevoir de nouvelles technologies de contrôle et accroître la communication de renseignements entre les organismes d'application de la loi. Nous avons de meilleures chances d'y arriver en collaborant plus étroitement, ce qui implique peut-être l'adoption d'une approche axée sur la protection du périmètre en mettant l'accent sur les frontières et outre frontière.

Toutefois, la sécurité n'est pas le seul enjeu. Nous devrons aussi améliorer notre efficacité aux frontières. Il nous faudra ainsi trouver des moyens de favoriser la libre circulation des biens sécuritaires et des personnes bien intentionnées. Cela impliquera une collaboration en vue de remplacer les infrastructures vieillissantes par des installations modernes capables de répondre à l'afflux que nous connaissons aujourd'hui et auquel nous serons confrontés demain.

Il faudra par ailleurs tabler sur nos programmes pour voyageurs dignes de confiance et prendre aussi d'autres mesures pour aider les gens – les gens honnêtes – à traverser les frontières plus rapidement.

Enfin, il faudra trouver un angle nouveau et plus percutant pour réduire les barrières commerciales qui se maintiennent à cause d'une réglementation incongrue, que l'on pourrait décrire par « la tyrannie des petites différences ».

Coopération en matière de réglementation

Mentionnons qu'un sondage mené plus tôt cette année révélait qu'une vaste majorité de Canadiens et de Canadiennes (soit 84 %) sont d'accord avec les mesures visant à harmoniser la réglementation avec celle des États-Unis.

Les différences existant entre certaines mesures de réglementation et certaines pratiques dans nos pays respectifs s'expliquent raisonnablement : au Canada, les étiquettes sont nécessairement bilingues, et c'est le système métrique qui est applicable. Il n'en demeure pas moins que bon nombre d'autres volets devront quand même être adaptés. Permettez-moi de vous citer un seul exemple.

À l'heure actuelle, lorsque des marchandises en provenance d'outre-mer transitent par le Canada avant d'être acheminées aux États-Unis, celles-ci sont inspectées en territoire canadien. Elles sont ensuite contrôlées à nouveau en territoire américain.

La plupart d'entre nous seront probablement d'accord pour dire qu'il serait plus sensé de n'inspecter les marchandises qu'une seule fois (peut-être au point d'embarquement), ce qui permettrait la libre circulation de ces biens entre les deux pays.

Il serait ainsi possible de gagner du temps sans sacrifier pour autant la sécurité. Or, comme je l'ai évoqué, les choses ne sont pas si simples. C'est pourquoi il s'avère si important que la situation, cette fois-ci, soit prise en main par le président Obama et le premier ministre Harper.

Ainsi, dans le cadre de l'initiative « Par-delà les frontières », les deux gouvernements ont procédé à la mise sur pied de processus interinstitutions à l'échelle de l'administration gouvernementale en vue d'élaborer un plan d'action. Il s'agit d'une liste d'objectifs précis assortie d'échéanciers et de résultats escomptés.

Ce faisant, le président et le premier ministre ont fixé un but, une cible. Par le biais du plan d'action, nous nous appliquons maintenant à dessiner le parcours pour y arriver, et à préparer ces démarches primordiales.

En ce qui concerne la coopération en matière de réglementation, les travaux sont déjà en cours des deux côtés de la frontière afin de déterminer de trois à cinq principaux champs d'intérêt susceptibles de bénéficier de la coopération en matière de réglementation au cours des deux prochaines années.

La toute première rencontre du Conseil de coopération en matière de réglementation s'est tenue le 1er juin dernier, à Washington. Le Conseil a donné lieu à des échanges fructueux et ses membres se préparent désormais en vue de réunions avec les intervenants concernés des deux côtés de la frontière.

Donc, malgré la pause imposée par les élections fédérales au Canada, nous faisons du progrès et nous mettons les choses en place.

Nous avons organisé :

  • des séances d'information avec des groupes du secteur agricole;
  • des séances de consultation avec les intervenants du secteur de l'automobile; et
  • des tables rondes avec le secteur de l'énergie.

Au cours des prochaines semaines, nous rencontrerons diverses associations de commerce et nous tiendrons des exercices de réflexion axés sur les petites entreprises. Nous entendons également rencontrer des groupes de travailleurs, de consommateurs et d'environnementalistes.

Transparence, responsabilité et protection de la vie privée

Tant les Canadiens que les Américains saisissent l'importance de nos relations sur le plan économique, et comprennent les impératifs de sécurité visant à combattre les menaces dès leur point d'origine. Certains ont toutefois soulevé des questions et des préoccupations, et j'aimerais ici en traiter sans détour.

D'abord, j'ai noté avec un certain amusement que la déclaration « Par-delà les frontières » avait notamment été dépeinte comme le résultat de « pourparlers secrets ».

Or, la réalité toute simple est que la rencontre entre le président et le premier ministre ne constituait pas un aboutissement, mais bien une amorce. Les leaders ont brossé le portrait grossier de l'accord, c'est-à-dire les buts à atteindre et une certaine vision de son état final. Les travaux qui ont cours à l'heure actuelle visent à déterminer comment y parvenir et quel en sera le cheminement. Il s'agit de travaux importants : il nous faut cerner les défis auxquels nous faisons face tout en respectant la souveraineté et les intérêts nationaux de chacun des pays.

Je sais que, par le passé, certaines initiatives « ambitieuses » du même acabit ont échoué. Toutefois, nous ne souhaitons pas que cela se reproduise. De fait, il nous aurait été facile de rassembler en hâte quelque chose d'apparemment correct, mais d'irréaliste. Cette fois-ci, nous prenons plutôt notre temps pour bien remplir notre mandat. Cette façon de faire est motivée par la volonté d'entendre ce qu'ont à dire les intervenants, d'une part, et d'assurer la transparence et la responsabilité, d'autre part.

Par ailleurs, j'aimerais préciser autre chose, et ce, le plus clairement possible. La vie privée, les droits de la personne, l'équité des procédures : voilà des concepts aussi importants aux yeux des Américains que des Canadiens. Ils seront respectés et protégés précisément parce qu'ils ont de la valeur pour ceux et celles qui habitent de part et d'autre de la frontière.

Je pense que le président Obama s'est bien exprimé en déclarant que « le Canada et les États-Unis ne réussiront probablement pas un arrimage parfait sur chacune des mesures en ce qui concerne la façon de jongler avec les questions de sécurité ou encore avec les enjeux associés à la vie privée ou à la transparence. Il n'en demeure pas moins que l'arrimage est certainement plus réussi qu'entre n'importe quels autres pays sur la planète ». [traduction]

Et voilà de quoi il en retourne : élargir les horizons communs que nous partageons déjà. Ni l'un ni l'autre pays n'aura à abandonner ses règles ou ses valeurs; ni l'un ni l'autre n'aura à sacrifier quelque élément identitaire.

Nous prenons en considération les intérêts des États-Unis tout autant que ceux du Canada pour établir le parcours à adopter. Il se peut que ça soit un peu plus long, mais le jeu en vaut la chandelle.

Du reste, il ne sera pas question de lois communes en matière d'immigration ni de violation de la souveraineté. À cet égard, la déclaration s'avérait tout à fait claire :

« Cette déclaration reconnaît [...] le droit souverain de chaque pays d'agir de manière indépendante dans son propre intérêt et conformément à ses lois. »

En définitive, nous ne cherchons pas à changer le Canada, puisque nous vous apprécions tels que vous êtes. C'est pourquoi nous cherchons à collaborer plus étroitement afin de favoriser l'atteinte des objectifs que nous avons déjà en commun, soit améliorer la sécurité, consolider nos économies et créer davantage de nouveaux emplois. Nous entendons travailler dans ces domaines où nos intérêts convergent précisément.

En matière d'information et d'activités relatives au renseignement, chacun des pays décidera des éléments à communiquer ou non, puisque chacun des pays s'est engagé à protéger et à respecter la vie privée et les droits individuels.

Travailler ensemble : les prochaines étapes des relations bilatérales

Au fil des ans, nos deux pays ont réussi à forger et à maintenir des partenariats significatifs. Notre accord de libre-échange a favorisé la capacité de chacune des nations d'entrer en concurrence et de prospérer partout dans le monde. Nos efforts à titre de partenaires de l'OTAN nous ont réunis pour faire face aux dangers qui menacent notre sécurité collective. Le NORAD, notre commandement conjoint pour la défense, a montré les avantages de la communication de renseignements et a réellement mis en lumière la nature unique de nos relations. Celles-ci cherchent à protéger des intérêts communs, tout en respectant les droits inhérents à chaque pays à titre de nations souveraines.

En travaillant ensemble, il est possible d'en faire davantage pour contrer de telles menaces. Il est aussi possible d'en faire davantage pour la défense de l'Amérique du Nord. En travaillant ensemble, nous pouvons, par la même occasion, faciliter la libre circulation des biens sécuritaires et des gens bien intentionnés.

Évidemment, il s'agit là d'un processus. Toutefois, plus vite nous nous mettrons à l'œuvre, plus vite nous y parviendrons. De même, plus vite nous atteindrons nos objectifs, plus vite nous pourrons donner toute notre mesure.

Comme vous le savez peut-être, une maison de sondage cherche à connaître chaque année l'opinion des Américains au sujet des autres pays : « favorable », « défavorable », « jamais entendu parler »… Vous voyez le genre.

Année après année, un seul et même pays réussit à se hisser tout en haut de la liste; année après année, 90 % des Américains perçoivent chaleureusement et favorablement notre ami et notre allié : le Canada.

À vrai dire, il semble que les Canadiens et les Canadiennes aient accompli ce que l'on a longtemps cru impossible : réussir à rassembler 9 Américains sur 10 autour d'un même argument. Ces statistiques et ce statut privilégié ont cependant un fondement qui va bien au-delà de l'anecdote et de la curiosité.

L'un des écrits les plus connus du grand auteur américain Ralph Waldo Emerson traite de l'amitié. On y parle de la puissance et des défis inhérents à l'amitié.

« Lorsqu'ils existent vraiment, écrit Emerson à propos des liens d'amitié, ce ne sont ni des fils de verre, ni des fleurs de givres, mais bien ce que nous connaissons de plus solide. »

C'est sur ces solides assises que l'on peut bâtir le progrès, qu'il est possible d'opérer des améliorations et de consolider d'étroits liens d'amitié.

Pendant mon séjour au Canada, j'ai acquis une grande compréhension – et une grande appréciation – du partenariat que nous avons construit ensemble. Chacun de nos pays est souverain et indépendant, et en quête d'une sécurité accrue et d'une prospérité florissante. Chacun de nos pays prend part aux relations commerciales les plus importantes et les plus fructueuses qui soient, et qui s'étendent le long d'une frontière considérée comme un point de rencontre pour le commerce. De fait, notre frontière est le symbole d'affinités de longue date et représente le point de convergence de perspectives d'avenir encore meilleures qu'aujourd'hui.

Ensemble, nos pays ont su faire naître la prospérité. Ensemble, nous avons fait progresser la liberté, ici et ailleurs dans le monde. Dès lors, notre frontière commune ne doit jamais nous diviser : elle doit nous unir.

Le Canada et les États-Unis constituent deux nations indépendantes, c'est-à-dire des alliés, des amis et des membres de la famille. Bref, nos deux nations ont chacune un passé remarquable, et ont maintenant devant elles une route vers un avenir prometteur.

 

Le 8 juin 2011

Accords commerciaux canado-américains

Nous sommes toujours heureux d'organiser des missions commerciales parce que celles-ci nous permettent de célébrer les extraordinaires relations commerciales qu'entretiennent les entreprises canadiennes et américaines.

J'annonce aujourd'hui un certain nombre d'ententes qui, ensemble, totalisent environ 2,5 milliards de dollars.

  • La société General Electric de Fairfield, au Connecticut, participe à un partenariat avec l'Université de l'Alberta et l'initiative Alberta Innovates – Technology Futures dans le cadre d'un projet de captage du carbone chapeauté par la Climate Change and Emissions Management Corporation. Cette équipe recourt aux nanotechnologies afin de réduire les émissions de CO2 associées à l'extraction de pétrole lourd et à son processus de traitement.
  • La société Parsons basée à Pasadena, en Californie, a conclu une entente de partenariat public-privé avec le ministère des Transports du Québec en vue de concevoir, de construire, de financer, d'exploiter et d'entretenir une portion du parachèvement de l'autoroute 25. Non seulement s'agit-il de la première initiative en PPP pour le gouvernement du Québec, mais le projet de l'autoroute 25 s'est vu décerner une médaille d'argent par le Conseil canadien pour les partenariats public-privé afin de souligner ce type de financement novateur.
  • La société Parsons figure également parmi l'une des trois entreprises chargées de concevoir et de construire la portion nord-ouest de la promenade Anthony-Henday, un projet de construction d'un tronçon de 21 kilomètres faisant partie d'un boulevard périphérique à Edmonton, en Alberta. Le ministre albertain des Transports a déjà décerné à ce projet le Prix d'excellence du Ministre 2009, en reconnaissance de l'innovation technologique.
  • La société Bucyrus International située à South Milwaukee, au Wisconsin, a récemment vendu des pelles excavatrices électriques aux compagnies Syncrude Canada, Suncor Energy et Shell Canada.
  • La société GIW Industries basée à Grovetown, en Géorgie, a mis la main sur d'importants contrats visant à fournir à Shell Canada des pompes à boue à la fine pointe de la technologie.
  • L'usine nord-américaine de Michelin située à Lexington, en Caroline du Sud, représente le principal fournisseur de pneus destinés au matériel lourd de terrassement utilisé dans certains projets énergétiques et d'infrastructure en Alberta.
  • La filiale canadienne de la société Babcock & Wilcox Company (Babcock & Wilcox Canada) a réussi à décrocher un contrat de la SaskPower en vue de concevoir, de fabriquer, de fournir et d'assembler d'importantes composantes de l'unité no 3 de la centrale de Boundary Dam exploitée par la SaskPower à Estevan, en Saskatchewan. La rénovation de la chaudière de l'unité no 3 de cette centrale fait partie intégrante du processus visant à prolonger la durée de vie utile de l'usine et à permettre la capture de CO2, et ce, dans le cadre du projet-pilote intégré de capture et de stockage du carbone mis en œuvre par SaskPower (Integrated Carbon Capture and Storage Demonstration Project).

Relations canado-américaines : par-delà la frontière

Le Canada et les États-Unis sont compagnons de route depuis déjà très longtemps. Ensemble, nous avons progressé à titre d'amis en temps de paix, et à titre d'alliés en temps de guerre. Nous nous sommes réunis pour commercer, pour partager nos idées ou pour résoudre des problèmes. Et nous nous tournons désormais vers un nouvel objectif.

Le président Reagan définissait de façon mémorable la frontière canado-américaine, qu'il considérait comme le point de rencontre entre deux grands amis véritables, et non comme une ligne de démarcation. Or, nos frontières jouent à ce titre un rôle primordial dans la consolidation de nos économies respectives et de notre sécurité.

Les défis économiques et financiers des dernières années nous ont rappelé combien nous avons besoin l'un de l'autre, et à quel point notre partenariat et nos échanges commerciaux sont mutuellement profitables.

En février dernier, le président Obama et le premier ministre Harper annonçaient deux ententes historiques:

  • la déclaration « Par-delà la frontière »; et
  • la mise sur pied d'un Conseil de coopération en matière de réglementation, pour faciliter l'harmonisation de la réglementation entre nos deux pays.

Ensemble, ces initiatives représentent un grand pas en avant, soit une vision commune en vue d'accroître la sécurité et la compétitivité économique.

Échanges commerciaux canado-américains

Nous savons tous que le Canada et les États-Unis constituent l'un pour l'autre le plus important partenaire commercial. Nous savons aussi que nos relations commerciales sont les plus importantes que deux pays n'aient jamais entretenues.

Permettez-moi toutefois de vous citer quelques autres statistiques qui vous donneront une meilleure idée de l'ampleur des relations commerciales entre nos deux pays.

  • En 2010, les exportations des États-Unis à destination du Canada ont atteint 248,8 milliards de dollars, soit davantage que les exportations combinées des États-Unis vers la Chine, le Japon, la Corée du Sud et Singapour.
  • En 2010, les exportations américaines à destination de l'Alberta (soit 12 milliards de dollars) représentaient le double des exportations des États-Unis vers la Russie.
  • En 2010, les exportations des États-Unis vers le Québec (soit près de 18 milliards de dollars) avoisinaient les exportations américaines totales à destination de l'Inde au cours de la même période.
  • En 2010, les exportations américaines à destination de l'Ontario surpassaient les exportations combinées des États-Unis vers le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine.

Aussi importants nos échanges commerciaux soient-ils, nos deux gouvernements ont néanmoins décidé qu'il valait mieux prendre des mesures pour les consolider davantage.

Périmètre de sécurité

Le XXIe siècle contient son lot de menaces qui prennent souvent naissance loin de nos frontières. Pendant ce temps, nous cherchons par ailleurs à contribuer à la prospérité future en réduisant les irritants qui minent les échanges commerciaux cruciaux qu'entretiennent nos deux pays.

Il nous faut penser « par-delà la frontière » pour pouvoir cibler et enrayer les menaces dès que possible et le plus loin des frontières possible. Cela nécessite l'adoption d'une approche multidimensionnelle en matière de sécurité, qui réinvente la frontière pour qu'elle ne soit plus notre première ligne de défense, mais bien la dernière. La portée de cette approche doit s'élargir au-delà de notre littoral pour nous permettre de confronter et de neutraliser d'éventuelles menaces avant qu'elles n'atteignent l'Amérique du Nord.

Pour y parvenir et ainsi mieux protéger la vie de nos citoyens, il faudra travailler ensemble pour améliorer la collecte de renseignements. Il faudra aussi concevoir de nouvelles technologies de contrôle et accroître la communication de renseignements entre les organismes d'application de la loi. Nous avons de meilleures chances d'y arriver en collaborant plus étroitement, ce qui implique peut-être l'adoption d'une approche axée sur la protection du périmètre en mettant l'accent sur les frontières et outre frontière.

Toutefois, la sécurité n'est pas le seul enjeu. Nous devrons aussi améliorer notre efficacité aux frontières. Il nous faudra ainsi trouver des moyens de favoriser la libre circulation des biens sécuritaires et des personnes bien intentionnées. Cela impliquera une collaboration en vue de remplacer les infrastructures vieillissantes par des installations modernes capables de répondre à l'afflux que nous connaissons aujourd'hui et auquel nous serons confrontés demain.

Il faudra par ailleurs tabler sur nos programmes pour voyageurs dignes de confiance et prendre aussi d'autres mesures pour aider les gens – les gens honnêtes – à traverser les frontières plus rapidement.

Enfin, il faudra trouver un angle nouveau et plus percutant pour réduire les barrières commerciales qui se maintiennent à cause d'une réglementation incongrue, que l'on pourrait décrire par « la tyrannie des petites différences ».

Coopération en matière de réglementation

Mentionnons qu'un sondage mené plus tôt cette année révélait qu'une vaste majorité de Canadiens et de Canadiennes (soit 84 %) sont d'accord avec les mesures visant à harmoniser la réglementation avec celle des États-Unis.

Les différences existant entre certaines mesures de réglementation et certaines pratiques dans nos pays respectifs s'expliquent raisonnablement : au Canada, les étiquettes sont nécessairement bilingues, et c'est le système métrique qui est applicable. Il n'en demeure pas moins que bon nombre d'autres volets devront quand même être adaptés. Permettez-moi de vous citer un seul exemple.

À l'heure actuelle, lorsque des marchandises en provenance d'outre-mer transitent par le Canada avant d'être acheminées aux États-Unis, celles-ci sont inspectées en territoire canadien. Elles sont ensuite contrôlées à nouveau en territoire américain.

La plupart d'entre nous seront probablement d'accord pour dire qu'il serait plus sensé de n'inspecter les marchandises qu'une seule fois (peut-être au point d'embarquement), ce qui permettrait la libre circulation de ces biens entre les deux pays.

Il serait ainsi possible de gagner du temps sans sacrifier pour autant la sécurité. Or, comme je l'ai évoqué, les choses ne sont pas si simples. C'est pourquoi il s'avère si important que la situation, cette fois-ci, soit prise en main par le président Obama et le premier ministre Harper.

Ainsi, dans le cadre de l'initiative « Par-delà les frontières », les deux gouvernements ont procédé à la mise sur pied de processus interinstitutions à l'échelle de l'administration gouvernementale en vue d'élaborer un plan d'action. Il s'agit d'une liste d'objectifs précis assortie d'échéanciers et de résultats escomptés.

Ce faisant, le président et le premier ministre ont fixé un but, une cible. Par le biais du plan d'action, nous nous appliquons maintenant à dessiner le parcours pour y arriver, et à préparer ces démarches primordiales.

En ce qui concerne la coopération en matière de réglementation, les travaux sont déjà en cours des deux côtés de la frontière afin de déterminer de trois à cinq principaux champs d'intérêt susceptibles de bénéficier de la coopération en matière de réglementation au cours des deux prochaines années.

La toute première rencontre du Conseil de coopération en matière de réglementation s'est tenue le 1er juin dernier, à Washington. Le Conseil a donné lieu à des échanges fructueux et ses membres se préparent désormais en vue de réunions avec les intervenants concernés des deux côtés de la frontière.

Donc, malgré la pause imposée par les élections fédérales au Canada, nous faisons du progrès et nous mettons les choses en place.

Nous avons organisé :

  • des séances d'information avec des groupes du secteur agricole;
  • des séances de consultation avec les intervenants du secteur de l'automobile; et
  • des tables rondes avec le secteur de l'énergie.

Au cours des prochaines semaines, nous rencontrerons diverses associations de commerce et nous tiendrons des exercices de réflexion axés sur les petites entreprises. Nous entendons également rencontrer des groupes de travailleurs, de consommateurs et d'environnementalistes.

Transparence, responsabilité et protection de la vie privée

Tant les Canadiens que les Américains saisissent l'importance de nos relations sur le plan économique, et comprennent les impératifs de sécurité visant à combattre les menaces dès leur point d'origine. Certains ont toutefois soulevé des questions et des préoccupations, et j'aimerais ici en traiter sans détour.

D'abord, j'ai noté avec un certain amusement que la déclaration « Par-delà les frontières » avait notamment été dépeinte comme le résultat de « pourparlers secrets ».

Or, la réalité toute simple est que la rencontre entre le président et le premier ministre ne constituait pas un aboutissement, mais bien une amorce. Les leaders ont brossé le portrait grossier de l'accord, c'est-à-dire les buts à atteindre et une certaine vision de son état final. Les travaux qui ont cours à l'heure actuelle visent à déterminer comment y parvenir et quel en sera le cheminement. Il s'agit de travaux importants : il nous faut cerner les défis auxquels nous faisons face tout en respectant la souveraineté et les intérêts nationaux de chacun des pays.

Je sais que, par le passé, certaines initiatives « ambitieuses » du même acabit ont échoué. Toutefois, nous ne souhaitons pas que cela se reproduise. De fait, il nous aurait été facile de rassembler en hâte quelque chose d'apparemment correct, mais d'irréaliste. Cette fois-ci, nous prenons plutôt notre temps pour bien remplir notre mandat. Cette façon de faire est motivée par la volonté d'entendre ce qu'ont à dire les intervenants, d'une part, et d'assurer la transparence et la responsabilité, d'autre part.

Par ailleurs, j'aimerais préciser autre chose, et ce, le plus clairement possible. La vie privée, les droits de la personne, l'équité des procédures : voilà des concepts aussi importants aux yeux des Américains que des Canadiens. Ils seront respectés et protégés précisément parce qu'ils ont de la valeur pour ceux et celles qui habitent de part et d'autre de la frontière.

Je pense que le président Obama s'est bien exprimé en déclarant que « le Canada et les États-Unis ne réussiront probablement pas un arrimage parfait sur chacune des mesures en ce qui concerne la façon de jongler avec les questions de sécurité ou encore avec les enjeux associés à la vie privée ou à la transparence. Il n'en demeure pas moins que l'arrimage est certainement plus réussi qu'entre n'importe quels autres pays sur la planète ». [traduction]

Et voilà de quoi il en retourne : élargir les horizons communs que nous partageons déjà. Ni l'un ni l'autre pays n'aura à abandonner ses règles ou ses valeurs; ni l'un ni l'autre n'aura à sacrifier quelque élément identitaire.

Nous prenons en considération les intérêts des États-Unis tout autant que ceux du Canada pour établir le parcours à adopter. Il se peut que ça soit un peu plus long, mais le jeu en vaut la chandelle.

Du reste, il ne sera pas question de lois communes en matière d'immigration ni de violation de la souveraineté. À cet égard, la déclaration s'avérait tout à fait claire :

« Cette déclaration reconnaît [...] le droit souverain de chaque pays d'agir de manière indépendante dans son propre intérêt et conformément à ses lois. »

En définitive, nous ne cherchons pas à changer le Canada, puisque nous vous apprécions tels que vous êtes. C'est pourquoi nous cherchons à collaborer plus étroitement afin de favoriser l'atteinte des objectifs que nous avons déjà en commun, soit améliorer la sécurité, consolider nos économies et créer davantage de nouveaux emplois. Nous entendons travailler dans ces domaines où nos intérêts convergent précisément.

En matière d'information et d'activités relatives au renseignement, chacun des pays décidera des éléments à communiquer ou non, puisque chacun des pays s'est engagé à protéger et à respecter la vie privée et les droits individuels.

Travailler ensemble : les prochaines étapes des relations bilatérales

Au fil des ans, nos deux pays ont réussi à forger et à maintenir des partenariats significatifs. Notre accord de libre-échange a favorisé la capacité de chacune des nations d'entrer en concurrence et de prospérer partout dans le monde. Nos efforts à titre de partenaires de l'OTAN nous ont réunis pour faire face aux dangers qui menacent notre sécurité collective. Le NORAD, notre commandement conjoint pour la défense, a montré les avantages de la communication de renseignements et a réellement mis en lumière la nature unique de nos relations. Celles-ci cherchent à protéger des intérêts communs, tout en respectant les droits inhérents à chaque pays à titre de nations souveraines.

En travaillant ensemble, il est possible d'en faire davantage pour contrer de telles menaces. Il est aussi possible d'en faire davantage pour la défense de l'Amérique du Nord. En travaillant ensemble, nous pouvons, par la même occasion, faciliter la libre circulation des biens sécuritaires et des gens bien intentionnés.

Évidemment, il s'agit là d'un processus. Toutefois, plus vite nous nous mettrons à l'œuvre, plus vite nous y parviendrons. De même, plus vite nous atteindrons nos objectifs, plus vite nous pourrons donner toute notre mesure.

Comme vous le savez peut-être, une maison de sondage cherche à connaître chaque année l'opinion des Américains au sujet des autres pays : « favorable », « défavorable », « jamais entendu parler »… Vous voyez le genre.

Année après année, un seul et même pays réussit à se hisser tout en haut de la liste; année après année, 90 % des Américains perçoivent chaleureusement et favorablement notre ami et notre allié : le Canada.

À vrai dire, il semble que les Canadiens et les Canadiennes aient accompli ce que l'on a longtemps cru impossible : réussir à rassembler 9 Américains sur 10 autour d'un même argument. Ces statistiques et ce statut privilégié ont cependant un fondement qui va bien au-delà de l'anecdote et de la curiosité.

L'un des écrits les plus connus du grand auteur américain Ralph Waldo Emerson traite de l'amitié. On y parle de la puissance et des défis inhérents à l'amitié.

« Lorsqu'ils existent vraiment, écrit Emerson à propos des liens d'amitié, ce ne sont ni des fils de verre, ni des fleurs de givres, mais bien ce que nous connaissons de plus solide. »

C'est sur ces solides assises que l'on peut bâtir le progrès, qu'il est possible d'opérer des améliorations et de consolider d'étroits liens d'amitié.

Pendant mon séjour au Canada, j'ai acquis une grande compréhension – et une grande appréciation – du partenariat que nous avons construit ensemble. Chacun de nos pays est souverain et indépendant, et en quête d'une sécurité accrue et d'une prospérité florissante. Chacun de nos pays prend part aux relations commerciales les plus importantes et les plus fructueuses qui soient, et qui s'étendent le long d'une frontière considérée comme un point de rencontre pour le commerce. De fait, notre frontière est le symbole d'affinités de longue date et représente le point de convergence de perspectives d'avenir encore meilleures qu'aujourd'hui.

Ensemble, nos pays ont su faire naître la prospérité. Ensemble, nous avons fait progresser la liberté, ici et ailleurs dans le monde. Dès lors, notre frontière commune ne doit jamais nous diviser : elle doit nous unir.

Le Canada et les États-Unis constituent deux nations indépendantes, c'est-à-dire des alliés, des amis et des membres de la famille. Bref, nos deux nations ont chacune un passé remarquable, et ont maintenant devant elles une route vers un avenir prometteur.