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Le Mois de l'histoire afro-américaine évoque les luttes et les triomphes des Noirs aux É.-U.

Par Louise Fenner | Rédactrice | 19 janvier 2012
Un homme tenant un enfant et examinant un autobus (AP Images)

Un homme et son fils regardent le car à bord duquel Rosa Parks a refusé de céder son siège en 1955, un moment historique du mouvement des droits civiques.

Washington - Chaque année en février, le Mois de l'histoire afro-américaine met en évidence les luttes et les triomphes de millions d'Américains face à de terribles obstacles - à savoir l'esclavage, les préjugés et la pauvreté -, et leurs contributions à la vie culturelle et politique des États-Unis.

Selon le Bureau de recensement des États-Unis, les Afro-américains représentent environ 14 % de la population, ce qui fait d'eux le deuxième groupe minoritaire du pays, derrière les Hispaniques.

L’élection de Barack Obama, le premier président afro-américain du pays, continue de conférer un sens particulier au Mois de l’histoire afro-américaine.

Lors du discours qu'il a prononcé après sa prestation de serment le 20 janvier, le président Obama a souligné le caractère historique de cette prestation en déclarant : « Un homme dont le père, il y a moins de soixante ans, n'aurait peut-être pas été servi dans un restaurant local peut aujourd'hui se tenir debout devant vous pour prononcer le serment le plus sacré. »

Honorer les réalisations des Afro-américains

C'est en 1926 que Carter Woodson, un historien renommé, a institué la Semaine de l'histoire des Noirs. Il avait choisi la deuxième semaine de février afin que cette semaine coïncide avec les anniversaires d'Abraham Lincoln et de Frederick Douglass.

Le président Gerald Ford a décidé d'étendre cette semaine à un mois en 1976, année du bicentenaire du pays. À cette occasion, il a exhorté les Américains à « saisir l'occasion de rendre hommage aux réalisations des Américains de race noire dans tous les domaines, qui sont trop souvent ignorées ».

Fils d'anciens esclaves de Virginie, Carter Woodson s'était rendu compte que les difficultés et les réalisations des Américains d'origine africaine étaient passées sous silence ou déformées. Il a alors fondé l'Association pour l'étude de la vie et de l'histoire des Noirs américains (Association for the Study of African American Life and History ou ASALH), qui publie une revue et qui décide chaque année le thème du Mois de l'histoire afro-américaine.

Cette année, le Mois de l’histoire afro-américaine a pour thème Les femmes noires dans la culture et l’histoire des États-Unis. « Dans les églises, les groupes communautaires, les sociétés littéraires, les associations d’étudiantes et les organisations de défense de l’intérêt public, les Afro-Américaines ont toujours formé la clé de voûte de la vie organisée des Noirs, mais leurs efforts sont souvent passés inaperçus parmi le public, ce qui fait que leur histoire est malheureusement méconnue », note l’ASALH.

Selon John Fleming, président de l'ASALH de 2007 à 2009 et directeur émérite du Museum Center de Cincinnati, le fait que le président Obama ait eu un père noir né au Kénya et une mère blanche née aux États-Unis « continue de refléter la contribution des Africains et des Européens à l'histoire des États-Unis depuis le tout début ».

Le Mois de l'histoire afro-américaine, estime-t-il, doit porter à la fois sur les aspects positifs et négatifs de l'expérience vécue par les Noirs. « La lutte est évidemment un thème récurrent depuis le tout début de notre histoire. Avant d'être capturés en Afrique, nous n'étions pas des esclaves. Et si l'esclavage a fait partie de notre histoire pendant deux cent cinquante ans, nous avons quelque cent cinquante années de liberté dont nous devons traiter. »

M. Fleming a souligné qu'il avait constaté des progrès considérables sur de nombreux fronts. Toutefois, a-t-il ajouté, « il subsiste certains problèmes graves qu'il faut régler, notamment celui des marginaux permanents dans les zones urbaines. Nous ne semblons pas être en mesure de mettre fin au cycle de la pauvreté », par exemple dans le delta du Mississippi. Selon le Bureau de recensement, 27 % des Afro-Américains vivent dans la pauvreté, contre 13 % pour l’ensemble de la population.

« C'est en février que l'histoire afro-américaine attire le plus d'attention, a dit M. Fleming, et je pense que c'est l'occasion de souligner qu'elle devrait être étudiée toute l'année. »

En 2003, le président Bush a promulgué une loi portant création du Musée national de l’histoire et de la culture afro-américaines, qui fera partie de la Smithsonian Institution et qui sera situé sur le Mall national [l’esplanade centrale de la capitale], près du monument de Washington.

Chaque année, le président des États-Unis marque le Mois de l'histoire afro-américaine par une proclamation et une célébration à la Maison-Blanche. Les États et les villes organisent leurs propres célébrations dans tout le pays, et les médias présentent des sujets liés à l'histoire des Américains d'origine africaine.

Lire aussi « L'essor des musées de l'histoire et de la culture afro-américaines » et consulter le site du Bureau de recensement des États-Unis sur son site Internet (en anglais).

On trouvera une mine de renseignements sur l'ASALH sur son site Internet (en anglais).

(Les articles du site «IIP Digital» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html)

Close-up of Carter G. Woodson (AP Images)

Carter G. Woodson, fondateur du Mois de l'histoire afro-américaine