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Discours Ambassadeur Jackson

Commémoration de l’Indépendance des États-Unis

Mercredi, le 29 juin 2011.

Allocution prononcée par l’Ambassadeur Robert P. Jackson

Excellence, Monsieur le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux;
Excellences, Messieurs les Ministres d’État;
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ministres;
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales;
Distingués invités;
Chers compatriotes américains;
Mesdames, Messieurs.

Bonsoir et merci de vous joindre à nous pour célébrer le 235e anniversaire de la Déclaration de l’Indépendance des États-Unis d’Amérique.

En plus de l'indépendance de notre nation, nous commémorons aujourd'hui le cinquantième anniversaire du Corps de la Paix des États-Unis. À cette occasion, plus de 50 des 180 volontaires du Corps de la Paix ont quitté les quatre coins du Cameroun pour se joindre à nous ce soir ici à Yaoundé.

Avant de vous en dire davantage au sujet du Corps de la Paix au Cameroun, qu’il me soit permis de remercier cinq membres du personnel de l'Ambassade des États-Unis qui, arrivés en fin de séjour, quitteront bientôt le Cameroun pour de nouvelles missions. Il s’agit notamment de Richard Johannsen, notre Conseiller aux Affaires publiques; Yoham Zary, notre Officier de liaison de la Défense; Justin Nicholson, notre Officier de génie de sécurité; Major Kaiwan Walker, l'un de nos officiers coopérants militaires; et du sergent-chef Linh Luong, l’un des membres du Détachement des Marines. Messieurs et Madame, je vous remercie pour l’œuvre accompli au Cameroun et vous souhaite bonne chance dans vos missions à venir.

Il y a 50 ans, lorsque le Cameroun s’apprêtait à se réunifier et à franchir les dernières étapes vers son affranchissement des tutelles britannique et française, le président John Fitzgerald Kennedy (JFK) proposait une vision singulière du monde aux Américains et aux autres peuples de la planète. Le programme spatial qui a porté l'homme sur la lune, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et le Corps de la Paix font partie de son fabuleux héritage.

Adepte de l'autonomie, le président Kennedy pensait aussi que les Américains devraient forger des partenariats avec ceux qui ont eu moins de chances qu’eux. Le 14 octobre 1960, s’adressant à 5 000 étudiants de l'Université du Michigan dans un discours de campagne improvisé, Kennedy, qui était alors Sénateur, les interpella à consacrer chacun deux années de sa vie au service des populations du monde en développement. L'idée fit son bonhomme de chemin et, le 1er mars 1961, c’est-à-dire quelques semaines seulement après son investiture, le président Kennedy signa un décret portant création du Corps de la Paix.

Aujourd’hui, 50 ans plus tard, plus de 200.000 Américains ont été des volontaires du Corps de la Paix dans 139 pays. Ici au Cameroun, plus de 3.000 volontaires du Corps de la Paix ont travaillé depuis l’arrivée du premier contingent le 13 septembre 1962. Cent quatre vingt (180) Américains sont actuellement présents dans les 10 régions du pays, où ils travaillent comme des volontaires, ou subissent une formation pour devenir des volontaires.

Ils interviennent notamment dans quatre secteurs: l'éducation, la santé communautaire, l'agroforesterie, et le développement de petites entreprises. Cette année, nous allons ajouter un cinquième secteur, le développement de la jeunesse, et renforcer le rôle du Corps de la Paix dans la prévention du VIH/SIDA. Nos volontaires sont appuyés par une équipe de plus de 40 Camerounais repartis entre le siège du Corps de la Paix ici à Yaoundé et l’Agence régionale de Garoua. Deux autres agences régionales seront bientôt ouvertes à Ngaoundéré et Bamenda.

Les volontaires présents au Cameroun à l’heure actuelle sont âgés de 23 à 70 ans. Ils s'engagent pour un minimum de deux années de volontariat après une période de formation dans le pays. Ils ne perçoivent aucun salaire, bénéficiant juste d’une allocation mensuelle qui leur permet de subvenir à leurs besoins en termes d’hébergement, de nourriture et de transport. Ils vivent et travaillent dans des localités proposées par les partenaires camerounais et les communautés. Aucun volontaire américain ne vit à Yaoundé, ni à Douala. Au terme de leur mission au Cameroun, la plupart des volontaires rentrent aux États-Unis où ils deviennent médecins, avocats, experts en santé publique, enseignants, spécialistes de l'informatique, diplomates, scientifiques, entrepreneurs, ou chercheurs. Certains, comme les deux directeurs associés du Corps de la Paix, choisissent de rester au Cameroun.

Le Corps de la Paix est une organisation de proximité. Il s’intéresse au développement de la personne humaine plutôt qu’aux ressources matérielles. Faisant porter l’effort sur le renforcement de capacités et la viabilité des acquis à long terme, les volontaires aident les Camerounais à identifier ce qui est important, à mettre à profit leur propre savoir-faire, et à développer de nouvelles compétences pour pouvoir améliorer leur sort. Le Corps de la Paix place le développement humain au centre de son action, la démarche consistant à apprendre à pêcher à celui qui a faim, plutôt que de lui donner un poisson.

Permettez-moi maintenant de vous parler de deux de nos volontaires du Corps de la Paix.

L’un a 30 ans. Il vit à Bamenda et sillonne l’ensemble de la Région du Nord-Ouest, en compagnie du Délégué régional de l'Éducation de base, pour éduquer les futurs enseignants camerounais sur l'importance de la communication par Internet et sur l’enseignement des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les établissements scolaires. Au début de cette année, il a entrepris une tournée d’un mois, avec un inspecteur régional de l'Éducation de base, aux fins d’animation d’un séminaire sur la promotion de l'enseignement des TIC dans les écoles normales d’instituteurs. Au total, plus de 2.000 futurs enseignants et directeurs d’écoles ont ainsi été formés en un mois. Ce volontaire, qui a prolongé son séjour camerounais de deux à trois ans, quittera le pays à la fin du mois de juillet. Avant de s’engager comme volontaire du Corps de la Paix, il était directeur de création associé dans une entreprise de design. Il a l’intention, à son retour au États-Unis, d’exercer dans le design créatif, notamment dans la gestion de la chaîne graphique 3D. Il s’appelle Gabe Albin. Gabe, merci d’avoir fait partie des volontaires du Corps de la Paix au Cameroun.

L’autre volontaire a 47 ans. Elle vit à Maroua et travaille à l'émancipation des filles et des femmes, notamment avec l'une des principales organisations de la société civile de l’Extrême Nord. Ils encadrent au total 136 GIC agricoles dans la région, enseignant à des centaines de petits agriculteurs les fondamentaux de la pratique agricole (planification et budgétisation) dont ils ont besoin pour vendre les produits de rente. Son projet de rêve est de pouvoir contribuer à introduire le concept de «cuisine communautaire» à Maroua, ce qui permettrait aux agriculteurs d’y apporter leurs produits et échanger sur l'assainissement et les techniques de cuisson. Avant de s’engager comme volontaire du Corps de la Paix, elle était directrice nationale des ventes dans une entreprise de production d'aliments biologiques aux États-Unis. Elle a pour intention, à la fin de sa seconde année de volontariat au Cameroun, de poursuivre sa passion pour la promotion de la sécurité alimentaire dans les pays en développement. Les sauterelles frites constituent le repas organique le plus délicieux qu’elle a consommé durant son séjour camerounais (Ces sauterelles lui rappellent les « Cheetos », déclare-t-elle). Elle s’appelle Lynne Wilkie. Lynne, merci d’avoir fait partie des volontaires du Corps de la Paix au Cameroun.

Ầ tous les volontaires du Corps de la Paix ici présents : S'il vous plaît, levez les mains afin que nous puissions vous reconnaître. Au nom du peuple des États-Unis d'Amérique, je vous remercie d’avoir travaillé au Cameroun.

Mesdames et messieurs, chaque volontaire du Corps de la Paix est une incarnation de l'esprit de volontariat que la société américaine valorise tant. Chaque année, plus de 63 millions d'Américains effectuent collectivement plus de 8 milliards d'heures de bénévolat. En totalisant toutes ces heures de bénévolat, on aboutit à 925 000 années de volontariat chaque année! Un adulte sur quatre Américains effectue du bénévolat de façon régulière.

Aux quatre coins de l’Amérique, et partout où se trouvent des Américains, des Américains se portent volontaires pour nourrir les affamés, aider les personnes âgées, encadrer les enfants, lutter contre les incendies, travailler dans les musées et les bibliothèques, entraîner les équipes sportives de jeunes, riposter aux catastrophes naturelles, fournir des soins médicaux et dentaires, et distribuer de l’aide humanitaire à l'étranger.

C'est cet esprit de bénévolat que le président Kennedy voulait mettre en valeur en créant le Corps de la Paix il y a 50 ans. C’est également cet esprit qu’il entendait promouvoir en prononçant ces paroles célèbres lors de son investiture le 20 janvier 1961: «Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous - demander ce que vous pouvez faire pour votre pays.»

Avant de clore mon propos, je voudrais adresser mes sincères remerciements aux entités qui ont rendu ces festivités possibles, notamment: l’AES-Sonel, Beneficial Life Insurance, Les Brasseries du Cameroun, COTCO, Deloitte, General Electric, l’Hôtel Hilton, Hydromine, KEMAL Trading, Kosmos Energy, LeBus, Le Meridien, la Fondation Muna, Noble Energy, Geovic Cameroun, Schlumberger, Tidewater, and United Groupe USA.

Tout en reconnaissant que de nombreux membres du personnel de cette Mission on œuvré sans relâche pour la réussite de cet événement – et je dis merci à chacune et à chacun - je tiens à adresser publiquement mes remerciements à Janel Heird and Kendra Morgan.

Mesdames et Messieurs, je vous remercie une fois encore d’être avec nous pour commémorer l'Indépendance des États-Unis, le cinquantième anniversaire du Corps de la Paix, l'esprit de volontariat, et la poursuite des relations d’amitié et de compréhension mutuelle entre les peuples des États-Unis d'Amérique et de la République du Cameroun.

Mes chers compatriotes américains, joyeux anniversaire de l'indépendance.

Levons nos verres à la coopération constante entre les États-Unis d'Amérique et la République du Cameroun, et en l’honneur du Corps de la Paix et du volontariat.

Merci de votre aimable attention.