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Discours Ambassadeur Jackson

Cérémonie de lancement de l’ARK Jammers Connection Cameroun

Hôtel Hilton, Le 23 juin 2011

Discours de S.E.M. Robert P. Jackson,
Ambassadeur des États-Unis d’Amérique

Excellence Monsieur le Ministre des Relations Extérieures,
Monsieur le Président du Conseil de l’ARK Jammers Connection, Inc.,
Monsieur le Président de l’ARK Jammers Connection, Inc.,
Monsieur le Président de l’ARK Jammers Connection Cameroun,
Éminents Co-orateurs,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs.

C'est un grand plaisir pour moi de me retrouver ici avec vous aujourd'hui, à la faveur du lancement de l’ARK Jammers Connection Cameroun 2011.

Comme nous le savons tous, en décembre dernier, environ 50 Américains d'origine africaine ont visité ce beau pays à l’initiative de l’ONG ARK Jammers. Cette visite ayant connu un grand succès, je voudrais aujourd'hui souligner  l’importance du rôle que l’héritage culturel et la diaspora jouent pour promouvoir la compréhension mutuelle entre les Américains et les Camerounais.

L’héritage culturel peut se définir comme un ensemble d'éléments tangibles et d’attributs intangibles caractéristiques d'un groupe ou d’une société, hérités des générations passées, maintenus dans le présent, et légués aux générations futures. Font partie de l’héritage culturel, entre autres, les bâtiments, les monuments, les livres, les œuvres d'art, les artefacts, la musique, le folklore, les traditions, la langue et le savoir. L’héritage culturel est souvent unique et irremplaçable, la responsabilité de sa conservation incombant à la génération actuelle.

L’héritage culturel de chaque groupe humain est à la fois une marque d’identité et un facteur de différenciation. La diversité culturelle de l'humanité est, par conséquent, un moyen permettant de connaître l'autre. Elle contribue à favoriser la reconnaissance et la compréhension mutuelles. L’héritage culturel doit donc être protégé et préservé. En effet, le pluralisme culturel, notamment la diversité des croyances et des pratiques religieuses, est tout aussi important pour la survie de l'humanité que la biodiversité.

Cela étant, les artefacts et les attributs culturels ne peuvent pas, de façon autonome, se rendre à des endroits ou des pays étrangers pour inspirer le dialogue et la compréhension mutuelle. Les héritages culturels ne se rencontrent que si les êtres humains le veulent. Face à l’autre, l’être humain réagit souvent en ces termes : « Vous êtes différent de moi, mais vous êtes comme moi, parce que vous avez une culture comme moi. » Cette reconnaissance de ce que les philosophes appellent « l’essence commune » ouvre la voie à l’expression des valeurs telles que l'affinité, l'harmonie, la confiance et l'empathie.

À juste titre, les Américains d'origine africaine se réclament de l’héritage culturel américain et déclarent, à haute et intelligible voix, comme le disait l’écrivain américain Langston Hughes : « Moi aussi, je suis Américain ». Par ailleurs, beaucoup d'Afro-Américains se réclament aussi fortement de l’héritage culturel du continent africain, même si cet héritage n’existe plus que sous forme de réminiscences, en raison notamment de l'histoire tumultueuse de leur transfert en Amérique. Et ces Afro-Américains ont le regard tourné vers l’Afrique, à la recherche de leurs racines. Écoutez ce que le réalisateur Spike Lee déclara à la suite de son test d'ADN :

«Les images de l'Afrique que nous recevons sont souvent limités et négatives. Il n'est donc pas surprenant que les Afro-Américains n'aient pas de lien positif avec le continent. Maintenant, grâce à l'ADN, les Afro-Américains peuvent enfin découvrir de quelle région de l'Afrique leurs ancêtres sont originaires. Ce fût une révélation pour ma famille et moi de pouvoir finalement découvrir une partie de notre généalogie ».

Je crois savoir que Spike Lee souhaite faire partie d'un groupe comprenant plusieurs personnalités afro-américaines d’envergure, qui ont l'intention de venir au Cameroun dans le cadre de la prochaine visite de l’ARK Jammers Connection.

Le président américain, Barack Obama, comprend également le rôle important que joue l’héritage  culturel pour établir notre  identité et déterminer en quoi notre passé nous affecte. En fait, il a écrit un livre sur le sujet, qui a d'abord paru en 1995, avant son entrée dans le monde de la politique. Certains d'entre vous ont peut être lu ce livre, intitulé « Les Rêves de Mon Père », qui est depuis devenu un best-seller, se classant premier dans la liste des meilleures ventes du New York Times. Dans sa quête pour comprendre son passé et pouvoir déterminer comment ce passé l’a façonné, Barack Obama a écrit sur son enfance et sur les histoires que lui racontaient sa mère et les parents de cette dernière. Mais, comme il l’a relevé dans l'introduction de son livre, « Des années plus tard seulement, après que, assis près de sa tombe, j'eus parlé à mon père à travers la terre rouge de l'Afrique, je pus me retourner et reconsidérer ces histoires ».

Au cours des dernières décennies, les immigrants africains  aux États-Unis sont également devenus un mécanisme d’échanges interculturels non négligeable. Aujourd’hui, la diaspora camerounaise des États-Unis, forte de 500 000 membres, reste véritablement « africaine »" dans sa culture tout en s'efforçant d'acquérir rapidement autant de culture américaine que possible. Ces Africains sont aussi un excellent moyen pour le renforcement de la compréhension mutuelle, des liens culturels, éducatifs et économiques entre l'Afrique et les États-Unis, notamment parce ce qu'ils peuvent expliquer les deux cultures à ceux qui connaissent moins l'une ou l'autre.

Avec la conception et la mise en œuvre de son Ancestry Reconnection Program (Programme de retour aux Sources), ARK Jammers entre dans l’histoire comme agent de promotion de la compréhension mutuelle entre le Cameroun et les États-Unis. Je tiens à saluer cette initiative.

J'ai hâte de voir ARK Jammers Connection Cameroun connaître un succès éclatant en 2011.

Je vous remercie de votre aimable attention.