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Discours Ambassadeur Jackson

Forum minier parrainé par la Banque mondiale

Hôtel Hilton, Yaoundé | Le 31 mai 2012 | 12h30

Enjeux et Opportunités de Développement Minier : le Défi de la Gouvernance
Transparence dans les Industries extractives

Mot d’Introduction par S.E.M. Robert P. Jackson

Excellences, Mesdames et Messieurs les ministres,
Excellences, Mesdames et Messieurs et les Ambassadeurs et Hauts Commissaires,
M. Binkert, Directeur des Opérations de la Banque mondiale,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

Bonjour,

C’est un réel plaisir pour moi de participer à ce forum minier. Le Cameroun est sur le point de devenir un grand producteur de minerais ; nombre de ses projets semblent avoir cessé d’être des aspirations à long terme pour devenir des réalisations à moyen terme. Le fer, la bauxite, le cobalt et le diamant pourraient assez rapidement devenir de précieuses sources de revenus. L’exploitation de l’or, quoiqu’artisanale, est déjà une source de revenus pour le Cameroun. En fait, j’ai un collègue du Département d’Etat à ce forum qui explore les voies et moyens de réduire l'utilisation du mercure dans l'extraction artisanale de l'or à petite échelle.

Le thème de cette session, à savoir, la transparence dans les industries extractives, est d'un intérêt particulier pour moi, pour le gouvernement des Etats-Unis, et pour les entreprises américaines qui travaillent ou souhaitant travailler dans le secteur minier camerounais. Les Etats-Unis ont longtemps encouragé et soutenu l'adhésion du Cameroun à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) ; nous espérons sincèrement que le Cameroun en deviendra bientôt un membre. Nous jouons également un rôle de premier plan dans le Processus de Kimberley (PK). Le Cameroun ayant pris des dispositions l’année dernière pour son adhésion à ce processus, nous espérons que cette adhésion deviendra effective dès le mois prochain.

Comme beaucoup d'entre vous le savent, le Premier ministre Philemon Yang a signé, en novembre 2011, un décret portant création d’un système de certification du Processus de Kimberley en République du Cameroun. Par ailleurs, le ministre des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique, monsieur Emmanuel Bonde, m'a rassuré sur l'attachement du Cameroun au Processus. Les Etats-Unis détiennent cette année la présidence du PK et nous organisons la « réunion intersessions » du 4 au 7 juin à Washington. L'ordre du jour de cette année, qui est très étoffé, portera entre autres sur des questions liées à la réforme, à l'application des principes, et au développement. Il est prévu des séances spéciales consacrées à la mise en œuvre du processus, qui seront d’une grande importance tant pour les pays participant au PK depuis sa fondation que pour les pays candidats comme le Cameroun, qui pourront ainsi bénéficier de conseils permettant de comprendre comment fonctionne le système. Nous avons sollicité l’apport des Participants et des Observateurs sur le sujet de la réforme, notamment par le biais d'un questionnaire. J’espère que le Cameroun saisira cette importante occasion pour faire entendre sa voix. Je me réjouis que le Cameroun ait envoyé des experts en RDC, pays qui préside le Comité de participation. Je me félicite également que le ministre Bonde soit disposé à conduire la délégation camerounaise à la Réunion intersessions. Cela permettra au Cameroun de marquer des pas en direction de sa participation. Après la réunion intersessions, la Banque mondiale, de concert avec l'USAID et d'autres organisations, tiendra une conférence sur le développement, notamment à l’intention de tous les participants et observateurs du Processus de Kimberley. Il sera question, au cours de cette conférence, de débattre de la façon dont le Processus peut appuyer le développement, et nous espérons que le Cameroun y prendra part. Le Cameroun doit désormais suivre tous ces développements et concrétiser son adhésion.

Pour ce qui est de l'ITIE, je sais que le Cameroun demeure résolu à assurer sa validation et devenir un « pays conforme ». J’apprécie à sa juste valeur l’appui fourni par le ministre des Finances, Monsieur Alamine Ousmane Mey. Le Conseil de l'ITIE a récemment renouvelé, pour dix huit mois, le statut du Cameroun en tant que pays « proche de la conformité ». J'espère bien que le Cameroun va redoubler d’efforts. Le troisième rapport ITIE du Cameroun, publié en août 2010, est le tout premier à contenir des informations sur le secteur minier. Le plus important pour le pays, à cet égard, c'est de mieux présenter ses rapports sur les revenus tirés des industries extractives. Les recettes pétrolières, maintenant celles issues du gaz, et bientôt les recettes minières, doivent être transparentes, traçables et non-agrégées.

L'adhésion à l'ITIE et au Processus de Kimberley, en dépit des critères stricts, n'est cependant pas une fin en soi. Elle reflète un attachement continu à la transparence et à la bonne gouvernance, c'est à dire, la volonté de démontrer au peuple camerounais et au monde entier que les ressources naturelles du Cameroun sont développées, extraites, transformées, utilisées et / ou exportées d’une manière conforme aux normes internationales. J'espère bien qu’un jour, la transparence du secteur bois et de l'agriculture commerciale sera également à l’ordre du jour.

La transparence étant une qualité essentielle, je suis impatient de connaître les points de vue de ce panel sur la promotion de la transparence dans le secteur des industries extractives au Cameroun. Invariablement, la première question que les grands investisseurs me posent souvent est celle de savoir comment la gouvernance, la transparence et la corruption affectent l'économie et le climat des affaires. J'aimerais bien pouvoir répondre à ces investisseurs potentiels que le Cameroun est un pays participant à l’ITIE et au processus de Kimberley. Cela aura pour avantage, d’une part, d’attirer davantage d'investisseurs et de promouvoir l'activité économique, et d’autre part, de prouver que le Cameroun a à cœur de gérer au mieux son large potentiel de ressources naturelles pour le bien de son peuple, et ne permet pas que ces ressources soient détournées ou utilisées à des fins inefficaces, voire criminelles.

Je vous remercie de votre aimable attention.