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Discours Ambassadeur Jackson

Conférence sur le thème : Elaborer et proposer des aliments à fort impact

Hôtel Hilton de Yaoundé, Cameroun | Le 19 avril 2012 | 09h00

Organisé par l’Initiative mondiale pour la valorisation du soja en santé humaine
En partenariat avec Imperial Food Company et Foreign Agricultural Service

Excellence M. le Ministre, Distingués Invités, et Chers Collègues,

Bonjour.

Permettez-moi, avant tout propos, de remercier l’Initiative mondiale pour le soja en santé humaine, qui a bien voulu parrainer la présente conférence. Je salue l'occasion qui m’est donnée de souligner l’importance que les États-Unis attachent à la sécurité alimentaire au Cameroun, ainsi que la contribution de ce pays aux efforts visant à faire reculer durablement la faim et la malnutrition chronique.

Comme je l'ai appris au cours de mon séjour ici, l'agriculture camerounaise n'est pas seulement l'épine dorsale de l'économie ; elle est une corne d'abondance riche en spécialités gastronomiques. Les fruits tropicaux, les légumes frais, le poisson, le thé et le poulet sont tous parmi les meilleurs que j’ai eu à consommer. Le poivre de Penja et le miel d'Oku sont des produits agricoles haut de gamme, et les Camerounais devraient en être fiers. L'agriculture camerounaise est également la base d'une chaîne de valeur importante. Les plantations de cacao, de palmiers et de caoutchouc ainsi que les fermes de café alimentent de nombreuses industries tant au Cameroun qu’à travers le monde. Ce pays est vraiment riche en agriculture.

Et pourtant, selon une récente étude publiée par l'Institut national de la statistique, 33% des enfants camerounais âgés de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique. La malnutrition est un problème grave ayant une incidence sur la façon dont les enfants se développent, la façon dont les adultes vivent et travaillent, et sur l'espérance de vie. Je sais depuis un certain temps que l'Extrême-Nord du Cameroun fait face à une grave pénurie alimentaire cette année, en raison notamment de la faiblesse des précipitations, entre autres facteurs. Son Excellence le Président Biya a raison de rappeler avec insistance que l'agriculture est un secteur vital pour l'avenir du Cameroun.

Les États-Unis ont récemment recentré leurs efforts sur la sécurité alimentaire, faisant ainsi cas de la nécessité non seulement de trouver suffisamment de nourriture pour les gens, mais aussi, de mettre à leur disposition les types d’aliments qu’il leur faut. Comme vous le savez tous, une alimentation saine comprend un large éventail de composantes, dont des fruits et des légumes, des céréales et des protéines. Elément crucial dans tout régime alimentaire sain, la protéine peut s’avérer onéreuse. La viande, les œufs, le poisson, et les produits laitiers sont tous d’excellentes sources de protéines, mais ces denrées ne sont pas facilement disponibles, ni accessibles au plus grand nombre de Camerounais.

C'est pourquoi je me réjouis de savoir que l'Initiative mondiale pour le soja en santé humaine travaille sans relâche pour proposer des protéines à prix abordables, notamment sous forme de produits à base de soja. Le soja est un moyen rentable par lequel l’on peut s’assumer que les gens, indépendamment de leurs âges, ont accès à la protéine dont ils ont besoin. Le soja peut produire 5 à 10 fois plus des protéines par hectare que les terres utilisées à des fins de production laitière et jusqu'à 15 fois plus de protéines par hectare que les terrains consacrés à la production de viande. Plus important encore, en valorisant le soja comme source de protéines, on en stimule la demande, aidant ainsi directement les paysans camerounais qui produisent déjà 8.500 tonnes de soja chaque année.

Mais la lutte contre la faim et la malnutrition ne saurait être menée uniquement de l'extérieur. Comme nous le savons, les stratégies de sécurité alimentaire les plus efficaces sont élaborées par ceux-là même qui sont plus proches des problèmes - et non par des gouvernements étrangers ou des institutions distantes de milliers de kilomètres. S'attaquer au problème de la malnutrition au Cameroun exige une stratégie locale adaptée aux conditions locales. Et je suis ravi de savoir que les Camerounais eux-mêmes ont choisi la protéine de soja comme moyen pour lutter contre la faim et améliorer la sécurité alimentaire. Un groupe de femmes dirigé par Mme Victorine Demengam était à la recherche d'un moyen pour améliorer le statut nutritionnel des pauvres ici à Yaoundé. Elles ont découvert qu’avec le soja, elles pouvaient proposer des protéines bon marché à de nombreuses personnes. Ces femmes ont maintenant mis en place une entreprise fournissant plus de 40 types de produits à base de soja. Elles contribuent ainsi à l'amélioration de la nutrition et au développement économique.

Bien que de nombreuses personnes au Cameroun travaillent sans relâche comme Madame Demengam pour faire une différence, beaucoup trop d’enfants et d’adultes demeurent malnutris. L'aide alimentaire directe n’est qu’une solution à court terme. Elle ne permet pas de construire le genre d'économie résiliente susceptible de garantir une sécurité alimentaire à long terme. En 2010, les États-Unis ont apporté au Cameroun des dons directs de nourritures totalisant 1,8 millions de dollars, et environ 9 millions de dollars au titre d’autres formes d'aide alimentaire. Monétisée, une grande partie de cette aide a servi à améliorer l’efficacité des exploitations et des plantations, acheter du matériel agricole moderne, et tenir les paysans au courant des dernières techniques agricoles.

Les États-Unis sont disposés à en faire davantage. Je suis heureux d'annoncer aujourd'hui que par l’entremise du programme Food for Education, nous mettrons 16 millions de dollars à la disposition de familles camerounaises au cours des 3 prochaines années. Faisant fond sur les résultats positifs de ce programme dans le Nord-Ouest, nous contribuerons à l’amélioration de la nutrition et de l'éducation des enfants dans l'Extrême Nord du Cameroun, notamment à travers toute une gamme de formules : déjeuners quotidiens, rations à emporter, soins de santé pour les écoliers, éducation à la santé, jardins scolaires, latrines et renforcement des capacités des collectivités locales. Nous estimons que la mise en œuvre du programme Food for Education dans le Nord-Ouest du Cameroun a bénéficié directement à plus de 45.000 enfants d'âge scolaire et enseignants.

Je suis également très heureux d'annoncer que, après une absence de près de deux décennies, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) est en voie de retour au Cameroun. Un conseiller en développement et un expert en santé, tous d’origine américaine, vont bientôt rejoindre l'équipe de l'ambassade. Cet engagement accru aux côtés du Cameroun reflète le soutien croissant des États-Unis pour le développement en Afrique, ainsi que notre détermination renforcée à soutenir le Cameroun dans les domaines de la santé, de la sécurité alimentaire, de la gouvernance et de l'environnement.

Pour nourrir le Cameroun, on a besoin d’une croissance économique dynamique et soutenue. L’agriculture représentant 70% de l'économie camerounaise, toute croissance qui se veut durable doit impliquer le secteur agricole. Ainsi, le thème « Elaborer et proposer des aliments à fort impact » intervient à point nommé pour le Cameroun. Je me réjouis de constater que des entreprises américaines mettre en place des installations intervenant à l'intersection entre l'agriculture et l'industrie. Les usines de transformation d’aliments, à l’instar de l’usine à pâtes d’Imperial Foods Company et de l’usine de transformation de cacao du Groupe Archer Daniels Midland, qui sont basées à Douala, constituent d’excellents moyens d'ajouter de la valeur aux produits agricoles. Au lieu d'exporter des matières premières, les usines de transformation locales seront en mesure d'employer et de former des travailleurs, de proposer des produits permettant de lutter contre la malnutrition, et d'encourager d'autres entreprises à s’engager dans des opérations de valeur ajoutée. Ce type d’opérations et l’attention portée à l’éducation sont autant de facteurs de développement durable qui vont permettre aux Cameroun d’inscrire la lutte contre la faim et la malnutrition dans la durée.

Nous savons qu’une population bien nourrie et en bonne santé est un élément majeur pour une économie prospère. Je note avec fierté que les États-Unis prennent la sécurité alimentaire très au sérieux et travaillent en partenariat avec le Cameroun pour promouvoir une croissance économique durable, notamment par le truchement de l’agriculture et des industries connexes. Je suis convaincu qu’avec des programmes intéressants tels que l'Initiative mondiale pour le soja en santé humaine, qui se déploie aux côtés de partenariats internationaux comme le programme Food for Education, les Camerounais seront en mesure de bâtir un avenir durable et bien nourri.

Je vous remercie de votre aimable attention.