L’opération Active Endeavour est la seule opération antiterroriste de l’OTAN relevant de l’article 5 qui a été lancée immédiatement après les attentats du 11-Septembre pour soutenir les États-Unis. Elle vise donc un double objectif : démontrer la solidarité de l’OTAN et sa détermination à lutter contre le terrorisme, et contribuer à détecter et à décourager les activités terroristes en Méditerranée.
Les forces de l’OTAN ont ainsi interpellé plus de 100 000 navires marchands, et visité quelque 155 bâtiments suspects. La présence de l’OTAN en Méditerranée de l’Alliance dans le cadre de ces opérations maritimes de lutte contre les activités terroristes et la sensation accrue de sécurité que cette présence induit, ont profité à l’ensemble du trafic maritime dans le détroit de Gibraltar. L’OTAN contribue à assurer la sécurité des mers, à protéger le trafic maritime et à contrôler les navires suspects. Cette opération permet en outre à l’OTAN de renforcer ses relations avec les pays partenaires, en particulier avec ceux qui participent au Dialogue méditerranéen.
Assurer la sécurité des mers et protéger le trafic maritime
Il est essentiel pour la sécurité de l’OTAN de maintenir ouvertes les routes maritimes commerciales très fréquentées de la Méditerranée et de les protéger.
Rien qu’en termes d’énergie, quelque 65% du pétrole et du gaz naturel consommés en Europe occidentale transitent chaque année par la Méditerranée, et d'importants pipelines relient la Libye à l'Italie et le Maroc à l'Espagne. C'est pourquoi les navires de l'OTAN procèdent, de manière systématique, à des reconnaissances préalables des routes maritimes dans les goulets d'étranglement ainsi que dans les passages et les ports importants de l'ensemble du bassin méditerranéen.
Poursuivre et contrôler les navires suspects
Depuis avril 2003, l’OTAN visite systématiquement les navires suspects. Ces visites coopératives se déroulent avec l’accord du commandant de bord et de l’État du pavillon, et sont conformes au droit international.
Concrètement, les navires marchands traversant la Méditerranée orientale peuvent être interpellés par des unités navales de l’OTAN qui patrouillent dans ces eaux, et invités à préciser leur identité et leur activité. Les informations obtenues sont ensuite transmises à la fois au Commandant de composante maritime alliée de Naples (Italie), et au Centre OTAN pour la navigation commerciale, à Northwood (Royaume-Uni). Si le moindre élément semble inhabituel ou suspect, des équipes de 15 à 20 personnes montent à bord pour vérifier les documents et la cargaison. Sinon, les personnels OTAN peuvent aussi communiquer ces informations aux autorités de police compétentes à l’escale suivante du navire. Le navire suspect est alors suivi jusqu’à ce qu’une autorité appropriée prenne les mesures nécessaires, ou jusqu’à ce qu’il entre dans les eaux territoriales d’un pays.
Avantages inattendus
Bien que son mandat soit limité à la dissuasion et à la détection des activités en rapport avec le terrorisme, l'opération Active Endeavour a eu un effet tangible sur la sécurité et la stabilité en Méditerranée, ce qui s'est avéré bénéfique pour les activités commerciales et économiques.
Les navires et les hélicoptères de l’OTAN sont également intervenus à plusieurs reprises pour porter secours à des civils bloqués sur des plates-formes pétrolières ou des navires en perdition. C'est ainsi qu’en décembre 2001, 84 ouvriers ont été évacués d'une plate‑forme en proie à des vents violents et à une mer démontée. En janvier 2002, des femmes et des enfants ont été hélitreuillés d'un navire en détresse qui transportait quelque 250 réfugiés, le personnel de l'OTAN prêtant également main forte pour réparer la coque endommagée.
L'opération Active Endeavour a servi de cadre au volet maritime de l’aide fournie par l’OTAN au gouvernement grec à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques qui se sont tenus en août et septembre 2004. Des unités de surface des Forces navales permanentes, soutenues par des avions de patrouille maritime et des sous‑marins, ont ainsi assuré, dans le cadre de la force opérationnelle Endeavour, des opérations de surveillance et une présence, et elles ont effectué des visites coopératives de navires dans les eaux internationales autour de la péninsule grecque, en coordination avec la Marine et les garde-côtes grecs.
Coopération plus étroite avec les pays partenaires
La présence accrue de l'OTAN en Méditerranée a également renforcé le programme de coopération en matière de sécurité associant l'Alliance et sept pays de la région méditerranéenne au sens large – Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Maroc, Mauritanie et Tunisie. Ce programme, créé en 1995 et baptisé Dialogue méditerranéen, a pour vocation de contribuer à la sécurité et à la stabilité régionales et de permettre à l’OTAN et à ses partenaires de mieux se comprendre.
Préoccupés eux aussi par la menace terroriste, les pays participant au Dialogue méditerranéen coopèrent déjà avec l’OTAN dans le cadre de l'opération Active Endeavour, notamment en communiquant des renseignements sur les navires suspects naviguant dans leurs eaux territoriales.
Des mécanismes renforcés de coordination et de coopération sont en cours d'élaboration.