jump to the content
  •  

Skellig Michael

Brève description

L'ensemble monastique accroché, probablement depuis le VIIe siècle, sur les pentes abruptes de l'îlot rocheux de Skellig Michael, à une dizaine de kilomètres au large des côtes sud-ouest de l'Irlande, témoigne de l'extrême exigence des premiers chrétiens irlandais. L'isolement de Skellig Michael a jusque très récemment découragé les visiteurs, favorisant ainsi un état de préservation exceptionnel.

Aurore © Leonard Sheil Plus d'images ...

Justification d'inscription

Le Comité a décidé d'inscrire le bien proposé sur la base des critères (iii) et (iv), considérant la valeur universelle exceptionnelle du site qui est à bien des égards un exemple remarquable d'installation religieuse primitive sur un rocher pyramidal en plein océan, préservé grâce à son remarquable environnement. Ce site illustre mieux qu'aucun autre les extrêmes d'un christianisme monastique caractéristique d'une grande partie de l'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de l'Europe.

Description longue

Skellig Michael est un exemple remarquable et, à bien des égards, unique, de lieu sacré précoce établi sur une île pyramidale, et préservé grâce à son remarquable environnement. Il illustre, mieux que tout autre site, l'organisation des communautés monastiques chrétiennes typique de la plus grande partie de l'Afrique du Nord, du Proche-Orient et de l'Europe.

L'île de Skellig Michael se trouve à 11,6 km au large de Bolus Head, l'extrémité occidentale de la péninsule d'Iveragh, dans le comté de Kerry. Une faille de grès grossier du dévonien a créé une dépression en U connue aujourd'hui sous le nom de « vallée du Christ » ou de « selle du Christ », 130 m au-dessus du niveau de la mer, au centre de l'île ; elle est dominée par deux pics, dont celui du nord-est s'élève à 185 m de hauteur, et celui de l'ouest/sud-ouest à 218 m. La roche est profondément érodée, compte tenu de sa position exposée, mais elle ne connaît pratiquement pas le gel. Le débarquement dans l'île est possible par trois points, en fonction de l'état de la mer. De là, des volées de marches mènent aux principaux vestiges monastiques, qui sont situés sur un replat de la corniche orientée nord/sud sur la façade nord-est de l'île ; l'ermitage se trouve sur le pic méridional, le plus abrupt.

L'accès au monastère depuis la « selle du Christ » mène à une terrasse longue et étroite. Une porte ouverte dans son mur postérieur donne accès à une volée de marches qui mène à une vaste enceinte, elle-même terrassée et subdivisée ; le niveau inférieur renferme l'enclos monastique, qui comporte une église, des oratoires, des cellules, un souterrain et de nombreuses croix et stèles gravées de croix. Le quartz blanc utilisé pour paver l'espace entre les édifices donne à l'ensemble une allure de village.

Le grand oratoire présente une forme traditionnelle en carène de navire renversée, avec une porte ouverte dans son mur ouest. Construit en pierre de taille, il est rectangulaire à sa base mais passe progressivement, en s'élevant, à la forme ovale ; l'intérieur de sa coupole allongée s'achève par une file de grands blocs de pierre. Le petit oratoire, dont on pense qu'il est plus récent, est plus soigneusement construit. Non loin de là se trouvent les seuls vestiges d'une cellule en forme de ruche, qui servait de commodités. La cellule A, la plus vaste des six cellules, avait probablement une fonction communautaire ; plusieurs d'entre elles ont des renfoncements et des pierres saillantes destinés à ranger les objets. Le plan de ces cellules varie (carré, rectangulaire, en D), et plusieurs d'entre elles ont conservé leur dallage d'origine.

L'église Saint-Michel est rectangulaire, à la différence des oratoires, et comportait à l'origine un toit de chaume. Elle présente deux phases de construction : la petite église en pierres liées au mortier a été agrandie plus tard en utilisant des blocs de grès beaucoup plus massifs.

On ignore la date de fondation du monastère construit sur cette île. Selon la tradition, il a été fondé par saint Fionan au VIe  siècle ; cependant, les plus anciens documents qui le mentionnent sont de la fin du VIIIe  siècle. Il a été consacré à saint Michel entre 950 et 1050. Il était traditionnel de construire une nouvelle église pour célébrer une consécration, et cette date correspond bien au style architectural de la plus ancienne partie de l'église actuelle, connue sous le nom d'église Saint-Michel. Le site a été occupé en permanence jusqu'à la fin du XIIe  siècle, lorsque la dégradation générale des conditions climatiques augmenta la force et la fréquence des tempêtes autour de l'île et força la communauté à se réfugier sur le continent. Toutefois, une forme de présence monastique y fut maintenue, comme dépendance de l'abbaye de Ballinskelligs. L'église fut agrandie dans le courant du XIIe  siècle, et les anciens édifices restaurés. Les lettres pontificales continuèrent à être adressées au prieur de l'abbaye de Ballinskelligs en tant que « Prieur augustin de Saint-Michel, Roche (= Skellig) ».

En 1578, lorsque la reine Élisabeth Ire d'Angleterre ferma Ballinskelligs à la suite de la rébellion du comte de Desmond, sous la protection duquel l'abbaye se trouvait, l'île passa de l'ordre augustin à John Butler. Toutefois, bien que le monastère ait été supprimé depuis longtemps, l'île demeura un but de pèlerinage. Vers 1826, le propriétaire vendit l'île à la Corporation pour la préservation et l'amélioration du port de Dublin (devenue ensuite la Commission des phares irlandais), qui construisit deux phares en direction de l'Atlantique.

Source : UNESCO/CLT/WHC

Description historique

La date de fondation du monastère sur l'île n'est pas connue. On dit qu'il fut fondé par saint Fionan au 6ème siècle, mais les premiers écrits qui attestent son existence datent de la fin du 8ème siècle. Il fut dédié à saint Michel entre 950 et 1050. C'était la coutume de construire une nouvelle église pour célébrer une consécration, et cette date correspond au style architectural de la plus ancienne partie de l'église actuelle appelée saint Michael.

Le monastère fut occupé en permance jusqu'à la fin du 12ème siècle, puis une détérioration du climat déchaîna les éléments et contraignit la communauté à quitter l'ile. Toutefois, une présence monastique fut maintenue, en annexe de l'abbaye de Ballinskelligs. L'église fut agrandie au 12ème siècle et les bâtiments plus anciens furent entretenus. Le prieur de l'abbaye de Ballinskelligs continua de recevoir les communications papales adressées au "prieur augustin de la Roche ( = Skellig) de Saint-Michel".

Lorsqu'en 1578 la reine Elisabeth Ière d'Angleterre a dissous l'abbaye de Ballinskelligs, en représailles à la rébellion du comte de Desmond, sous la protection duquel était placée l'abbaye, la propriété de l'ile passa de l'ordre des Augustins à John Butler. Toutefois, l'ile demeura un lieu de pèlerinage. Autour de 1826, le propriétaire de l'époque, John Butler de Warterville, vendit l'ile à la Corporation pour la préservation et l'amélioration du Port de Dublin (plus tard nommée Commission des phares irlandais), qui construisit deux phares sur la côte ouest. Ces phares furent rendus accessibles par l'amélioration du débarcadère et l'aménagement à la dynamite d'une route dans l'à-pic des falaises sud et ouest de l'ile En 1880, l'ile fut reprise par l'OPW (Office of Public Works) qui, depuis, est responsable de l'entretien et de la préservation des constructions de l'île.

Source : évaluation des Organisations consultatives