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28 janvier 2009

M. Obama promet un nouveau partenariat américain avec le Proche-Orient

Une ère nouvelle de diplomatie fondée sur « le respect mutuel et les intérêts communs »

 
Un homme palestinien lit un journal
Un Palestinien se renseigne sur les dernières décisions prises par le nouveau présient des États-Unis.

Washington - Le président Obama affirme que les États-Unis « tendent une main amicale » au Moyen-Orient et au monde musulman dans son ensemble, et souhaitent promouvoir de nouvelles relations fondées fermement sur le respect mutuel et les intérêts communs. « Vous trouverez en face de vous une personne qui vous écoute », a dit M. Obama.

« Ma tâche envers le monde islamique est de communiquer le fait que les Américains ne sont pas votre ennemi. Nous faisons parfois des erreurs. Nous n'avons pas été parfaits », a dit M. Obama, le 26 janvier, lors d'un entretien accordé au réseau de télévision par satellite saoudien, Al-Arabiya, basé à Dubaï - sa première interview depuis son entrée en fonction. « L'Amérique n'est pas née puissance coloniale, et il n'y a aucune raison de ne pas rétablir, aujourd'hui, le même respect et le même partenariat qu'elle avait avec le monde islamique pas plus tard qu'il y a 20 ou 30 ans. »

Alors que M. Obama est entré dans l'histoire comme étant le premier président afro-américain, il est aussi le premier dirigeant des États-Unis à avoir passé plusieurs années de son enfance en Indonésie - le pays qui compte le plus grand nombre de musulmans au monde - une période de sa vie qu'il a décrite dans deux tomes de mémoires, « Rêves de mon père » et « L'audace de l'espoir ».

« Des membres de ma propre famille sont musulmans. J'ai vécu dans des pays islamiques », a dit M. Obama. « Au cours de tous mes séjours dans le monde islamique, j'ai compris que, quelle que soit notre religion - et l'Amérique est un pays de musulmans, de juifs, de chrétiens, de non-croyants - quelle que soit notre religion, en tant qu'êtres humains, nous avons tous des espérances communes et des rêves communs. »

L'entretien télévisé de M. Obama a eu lieu alors qu'il venait de dépêcher son envoyé spécial George Mitchell au Proche-Orient, une décision qui reflète la résolution de son gouvernement d'œuvrer à consolider le cessez-le-feu fragile dans la Bande de Gaza et de renouveler l'engagement de l'Amérique en faveur de la solution à deux États du conflit israélo-palestinien. (Voir : M. Obama dépêche son envoyé spécial George Mitchell au Proche-Orient)

Ancien membre influent du Sénat, facilitateur chevronné de la paix en Irlande du Nord et auteur du rapport publié en 2001, et très respecté, sur la paix au Proche-Orient, M. Mitchell se rend en Égypte, en Israël, en Cisjordanie, en Jordanie et en Arabie saoudite.

« Nous n'allons pas attendre la fin de mon mandat pour nous préoccuper de la paix israélo-palestinienne, nous allons commencer tout de suite », a dit M. Obama. « Je pense qu'il est possible d'envisager un État palestinien (...) géographiquement uni, où les gens soient libres de circuler, qui autorise les échanges commerciaux avec d'autres pays et qui permette la création d'entreprises et de commerces afin d'améliorer les conditions de vie », a déclaré le président Obama.

« Je lui ai demandé de commencer par écouter, car trop souvent, les États-Unis commencent par dicter », a dit M. Obama. « Le but fondamental de tous ces pourparlers et de toutes ces conversations est de savoir si un enfant dans les territoires palestiniens va pouvoir avoir une meilleure vie ; si cet enfant aura un avenir ; et si un enfant en Israël va se sentir en sécurité, sans craindre pour sa vie. Et si nous continuons à nous concentrer sur l'objectif qui est d'améliorer la vie de tous ces enfants, et de nous tourner tous vers l'avenir, et de cesser de penser seulement à tous les conflits et aux tragédies du passé, alors je pense que nous avons la possibilité d'accomplir de réels progrès », a déclaré M. Obama.

Il faudra du temps pour rebâtir le processus de paix et celui-ci requiert également une collaboration diplomatique étroite au sein du Quatuor pour le Proche-Orient, à savoir les États-Unis, la Russie, l'Union européenne et les Nations unies, a dit M. Obama, de même que la volonté d'œuvrer de concert avec les dirigeants arabes pour relever les défis plus généraux auxquels est confronté le Proche-Orient.

« Il nous est impossible de nous préoccuper uniquement du conflit palestino-israélien, sans penser à ce qui se passe en Syrie ou en Iran, au Liban ou en Afghanistan et au Pakistan. Ces questions sont imbriquées », a dit M. Obama. « Ce que nous voulons faire, c'est écouter, nous débarrasser de certains des préjugés qui ont existé jusqu'ici et qui se sont renforcés au cours des dernières années. Et je pense que si nous faisons exactement cela, alors il existe une possibilité d'accomplir au moins certaines percées ».

Mais les actes sont plus éloquents que les paroles, a dit M. Obama. Il a évoqué d'autres décisions immédiatement prises par son gouvernement pour réorienter la politique des États-Unis en faisant avancer le retrait des troupes américaines d'Irak, en reciblant la lutte antiterroriste - notamment par la fermeture du centre de détention de Guantanamo - et en s'efforçant de corriger l'opinion erronée, propagée par des extrémistes, selon laquelle cette lutte contre le terrorisme serait une « guerre contre l'Islam ». (Voir : Le président Obama et la lutte contre le terrorisme - Le nouveau président préconise une lutte qui met l'accent sur les principes chers aux Américains.)

Les États-Unis doivent également « être prêts à parler à l'Iran », a dit M. Obama, promettant que son gouvernement mettrait au point, dans les prochains mois, une charpente directrice pour ces discussions qui devraient porter sur l'éventail des différends de long date entre les deux pays.

« L'Iran s'est comporté de diverses façons qui ne sont pas favorables à la paix et à la prospérité dans la région : leurs menaces contre Israël ; leurs efforts pour se doter d'une arme nucléaire qui pourrait éventuellement déclencher une course aux armements dans la région et conduirait tout le monde à se sentir moins en sécurité ; leur soutien aux organisations terroristes par le passé - aucun de ces comportements n'a été positif », a dit M. Obama. « Et comme je l'ai dit dans mon discours d'investiture, si des pays comme l'Iran sont prêts à desserrer le poing, ils trouveront une main tendue de notre part ».

Quelles actions devrait prendre le président Obama pour tendre la main au monde islamique ? Faites-nous part de vos commentaires sur le blog d'America.gov.

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