Communiqué de presse 5 juillet 2006 Contacts presse : Laetitia Gouffé-Benadiba (InVS) 01 41 79 67 08 Elsa Vidal (InVS) 01 41 79 69 59 Le Psas-9 publie ses résultats concernant les relations entre températures, ozone et mortalité dans neuf villes françaises pendant la vague de chaleur de l’été 2003 Le Programme de Surveillance Air et Santé (PSAS-9)* - coordonné par l’Institut de veille sanitaire – publie dans la revue scientifique internationale « Environmental Health Perspectives » un article1 présentant l’analyse des effets de la pollution atmosphérique photo-chimique pendant la vague de chaleur de l’été 2003 dans neuf villes françaises (Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rouen, Strasbourg et Toulouse).
A la suite de la vague de chaleur de l’été 2003, l’objectif du programme** était d’actualiser les relations estimées antérieurement entre la pollution atmosphérique photo-chimique, dont l’ozone est un indicateur, et le risque de décès à court terme2. En effet, pendant la vague de chaleur de l’été 2003, des niveaux élevés de ce polluant ont été observés en France, conjointement à de fortes températures. Dans cet article, les auteurs présentent des résultats concernant l’impact sanitaire de l’ozone pour la période du 3 au 17 août 2003, période majeure de la vague de chaleur : pour les neuf villes, 379 décès supplémentaires sont ainsi attribuables à la pollution observée, par comparaison à la même période des trois années précédentes. Pour la même période, l’excès de risque de mortalité lié conjointement à la température et à l’ozone ainsi que la part relative de chacun des deux facteurs dans cet effet conjoint ont été estimés. Les résultats diffèrent selon les villes. Pour les agglomérations où la surmortalité a été importante lors de la vague de chaleur (Paris et Lyon), l’ozone a joué un rôle minoritaire par rapport à celui des températures dans l’impact sanitaire (respectivement 7,3 et 2,6 %). Dans les autres villes, les résultats sont plus hétérogènes : l’ozone a un effet minoritaire (moins de 35 %) dans deux villes (Bordeaux et Rouen), majoritaire (plus de 75 %) dans deux autres (Strasbourg et Toulouse) et comparable (entre 40 et 60 %) à celui des températures dans les trois autres villes (Lille, Le Havre et Marseille). Ces résultats dépendent des niveaux atteints dans chaque ville par les deux facteurs étudiés mais également des risques estimés localement. Par ailleurs, il semble que l’effet des températures sur la mortalité persiste entre 2 et 3 jours. Ainsi, parmi les neuf villes considérées, il existe une hétérogénéité importante, non seulement pour ce qui concerne l’ampleur de la surmortalité attribuable à l’effet conjoint de l’ozone et des températures pendant la vague de chaleur de l’été 2003, mais également pour ce qui concerne la part relative de ces deux facteurs. Ces résultats confirment par ailleurs l’importance non négligeable des effets de la pollution atmosphérique photo-chimique rencontrée en milieu urbain en termes de santé publique. Programme de Surveillance Air et Santé 9 villes (PSAS-9). Vague de chaleur de l’été 2003 : relations entre température, pollution atmosphérique et mortalité dans neuf villes françaises (le
rapport complet avec son résumé est disponible sur le site http://www.invs.sante.fr)
(1) http://www.ehponline.org/members/2006/8328/8328.pdf
Deux rapports (et synthèses) ont été publiés antérieurement par le programme PSAS-9, en 1999 et 2002 respectivement. Ils portaient sur les relations à court terme entre la pollution atmosphérique urbaine et des indicateurs de l’état de santé de la population : mortalité, admissions hospitalières. Des évaluations de l’impact sanitaire à court terme de la pollution atmosphérique urbaine avaient été réalisées.
(2)Le croisement des variations journalières d’indicateurs ‘‘santé’’ et d’indicateurs ‘‘pollution’’ permet de déterminer des relations exposition/risque, exprimées en pourcentage d’augmentation du risque de mortalité à court terme et pour une augmentation de 10 µg/m3 par jour des niveaux d’indicateur
de pollution.
|