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18 mars 2009

Le tsunami de l'océan Indien : l'aide se poursuit

La création de centres d'alerte précoce avance malgré les difficultés.

 
Les systèmes de prévention de tsunamis
Les systèmes de prévention de tsunamis sans les océans Pacifique, Indien, Atlantique et dans les mers Méditerrannée et des Caraïbes.

Washington - Quatre ans après que le tsunami le plus meurtrier de mémoire d'homme eut coûté la vie à 227.898 personnes et fait 1,7 million de déplacés, plusieurs pays de l'océan Indien, avec l'aide des États-Unis et d'autres pays, ont commencé à se doter de moyens qui leur permettront de se prémunir contre de nouvelles attaques de la mer.

Cette tragédie a mobilisé des experts et des fonds internationaux dans le cadre d'une initiative à long terme visant à renforcer voire créer les structures régionales chargées de surveiller les terres et les eaux, d'analyser les données sismiques et les marées, d'avertir les populations en cas de séismes susceptibles de provoquer des tsunamis, et d'établir des plans d'évacuation rapide des populations des zones de danger.

Les premières mesures en ce sens avaient ciblé l'est de l'océan Indien, où certaines régions de l'Indonésie, du Sri Lanka, de la Thaïlande et de l'Inde avaient été éprouvées par le plus fort du séisme et du tsunami de 2004.

Plus récemment, les projets ont porté surtout sur les systèmes d'alerte précoce et sur la mise en place de préparatifs en cas de catastrophe à Maurice et au Mozambique, à l'ouest de l'océan Indien. Prennent part à ces projets des représentants du Centre d'information international sur les tsunamis (ITIC), l'Administration nationale des affaires océanographiques et atmosphériques des États-Unis (NOAA), le Centre d'études géologiques des États-Unis (USGS) et la Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO (IOC).

Sauver des vies

Le lendemain de Noël 2004, au-dessous d'une fosse sous-marine dite Sunda, au large de l'archipel de l'Indonésie, une plaque tectonique massive en a déplacé une autre de manière explosive, provoquant un séisme d'une magnitude de 9,0 et un tsunami qui a touché 14 pays en Asie du Sud et en Afrique de l'Est.

Des vies auraient pu être sauvées si chaque pays avait eu un système complet d'alerte précoce comprenant des avis contre les dangers, des méthodes d'observation des océans, la gestion des données, des prévisions atmosphériques et la dissémination d'avis de danger.

Mais au 26 décembre 2004, un tel système n'existait que dans l'océan Pacifique où la plupart des raz-de-marée se produisent. Le Centre d'alerte contre les tsunamis du Pacifique (PTWC), qui est situé à Hawaï et relève du service météorologique national de la NOAA, avait été établi en 1949 pour lancer des alertes contre les tsunamis et autres dangers.

En 1968, ce centre était devenu le siège opérationnel du Groupe de coordination intergouvernemental pour le système d'alerte aux tsunamis dans le Pacifique de l'IOC. Aujourd'hui, le PTWC est un centre d'alerte intérimaire pour l'océan Indien - en coopération avec l'agence météorologique du Japon - jusqu'à ce que les systèmes d'alerte sur place aient été achevés.

En 2005, l'IOC a pris la tête de la coordination des activités internationales pour établir un système d'alerte au tsunami dans l'océan indien. Le programme des États-Unis pour un système d'alerte au tsunami dans l'océan Indien a fourni un soutien à l'IOC avec un projet à hauteur de 16,6 millions de dollars sur 3 ans, qui a permis de beaucoup améliorer les compétences d'alerte dans la région.

Une marge de sécurité

Les contributions des États-Unis au système régional d'alerte précoce dans l'océan Indien comprennent la modernisation du réseau d'observation sismique, le déploiement de deux bouées sous-marines de détection des tsunamis dites tsunamètres (l'une en Thaïlande et l'autre en Indonésie), l'amélioration des compétences de 5 pays en matière d'analyse des données et de lancement d'alerte, de même que l'amélioration des préparatifs contre les dangers dans les communautés locales.

Le coordonnateur international de la NOAA pour les tsunamis dans la région, David McKinnie, a dit à America.gov : « Nous sommes passés d'une situation où aucun pays n'avait de centre d'alerte à plusieurs pays qui ont tous maintenant la capacité de lancer des alertes nationales. »

Étude des secousses secondaires du séisme du 12 février
Un géologue étudie des secousses secondaires qui ont eu lieu après le séisme du 12 février en Indonésie.

Le programme des États-Unis a également :

• fourni de l'assistance pour améliorer les compétences, un appui technique et de la formation pour les opérations des centres d'alerte nationaux, les communications en cas d'urgence et les systèmes d'alerte rapide dans 4 pays ;

• installé, déployé ou modernisé les éléments de 18 systèmes nationaux de détection des tsunamis et de communications, et amélioré les compétences pour détecter les séismes, déterminer l'emplacement des dangers et lancer des alertes ;

• assuré une formation dans 195 organismes d'Etat, incorporé 399 collectivités aux systèmes d'alerte nationaux et formé plus de 20.000 personnes aux dispositifs de préparation locaux ;

• modernisé ou installé 6 stations d'observations côtières au niveau de la mer et 5 stations sismiques, modernisé des connexions au système international de télécommunications, et formé des opérateurs au Sri Lanka et aux îles Maldives en association avec l'Organisation météorologique mondiale.

« Compte tenu de la difficulté d'établir un ensemble de centres régionaux et nationaux d'alerte aux tsunamis, d'installer de nouveaux instruments scientifiques, et de relever le défi des communications et des préparatifs au niveau local - compte tenu de l'énormité de ce défi, les progrès ont été satisfaisants », a dit M. McKinney.

Et d'ajouter : « Il y a encore beaucoup à faire, comme il y a encore beaucoup à faire aux États-Unis. »

L'île Maurice et le Mozambique

Les pays à l'ouest de l'océan Indien ont été moins éprouvés que ceux de l'est par le tsunami de 2004 mais ils courent encore des dangers par rapport aux séismes et aux tsunamis. En février 2006, par exemple, un tremblement de terre d'une magnitude de 7,0 s'est produit à 215 kilomètres au sud-ouest de Beira, au Mozambique, tuant 4 personnes et blessant 27 autres.

Pour répondre aux besoins de ces pays, le département d'État américain a financé un projet visant à moderniser les systèmes d'alerte aux séismes et aux tsunamis sur l'île Maurice et au Mozambique. Y ont participé des experts du ITIC qui est basé à Hawaï et avait été établi en 1965 par l'IOC, du service météorologique national de la NOAA, de l'IOC et de l'USGS.

« Nos travaux à Maurice visaient à déterminer les domaines où notre aide était le plus nécessaire », a dit à America.gov la directrice de l'ITIC Laura Kong.

Sur cette petite île, le service météorologique fait fonction aussi de centre d'alerte au tsunami. L'ITIC a fourni le logiciel et la formation nécessaires à la surveillance des activités sismiques. Quand il s'est rendu à l'île Maurice en avril, le directeur du centre d'alerte au tsunami de la NOAA en Alaska, Paul Whitmore, a installé EarlyBird, un système de surveillance des tsunamis qui est utilisé dans son centre.

Au Mozambique - qui possède un service météorologique et géologique, un petit réseau pour les activités sismiques et une administration de surveillance des niveaux de l'océan - Mme Kong et ses partenaires ont installé deux éléments d'un logiciel pour la surveillance des séismes et un autre logiciel pour la surveillance des niveaux des océans dit Tide Tool.

« Le danger des tsunamis est plus important au Mozambique, et la bonne nouvelle est qu'ils améliorent actuellement leurs compétences », a dit le sismologue de l'USGS Walter Mooney à America.gov. « Les Mozambicains sont en train d'installer six stations sismiques et essaient d'établir des connexions radio pour pouvoir transmettre les informations en temps réel au centre principal. »

L'ITIC et la NOAA ont fourni aux deux pays de nombreux documents et manuels sur les préparatifs contre les tsunamis que les gouvernements locaux peuvent traduire et utiliser pour la formation de leur personnel et l'éducation des collectivités sur ce danger.

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