Innovation | Les idées au service de l'humanité
12 septembre 2008
Les sports de l'avenir
Mike Vogel
La participation à des sports et à des activités physiques est, depuis plus d'un siècle, une partie importante de la vie américaine. Durant cette période, les équipements sportifs et les sports eux-mêmes ont considérablement évolué et se sont améliorés. Mais les Américains ne se reposent pas sur leurs lauriers. Ils continuent de trouver des manières de rendre leurs équipements et leurs jeux meilleurs, plus sûrs, plus écologiques et plus intéressants pour leurs adeptes.
Aux X Games, l'innovation est la norme
Tous les ans, les X Games continuent de pousser l'enveloppe des compétitions sportives traditionnelles en introduisant de nouvelles disciplines excitantes tout en essayant de minimiser leur impact sur l'environnement. En janvier 2008, les 12e X Games d'hiver vont faire participer les fans dans la mesure où ils pourront noter certains événements en direct par SMS.
Les X Games sont la plus importante compétition mondiale de skateboard (planche à roulettes), mais ils ont considérablement élargi leur portée et incluent maintenant le BMX, (sport cycliste dans lequel les pilotes font des figures acrobatiques sur des vélos dont les roues sont plus petites ou plus grandes que celles des vélos ordinaires), les sports aquatiques, le snowboard (surf des neiges), les rallyes automobiles, le saut à l'élastique, le sky surf, l'escalade de colonnes de glace, et nombre d'autres disciplines extrêmes. Le public augmente tous les ans et les jeux sont maintenant couverts en permanence par les réseaux de télévision ESPN et ABC, et par les antennes en ligne et sans fil de ESPN.
Les 12e X Games d'hiver au Colorado vont inclure pour la première fois le Snowmobile Speed and Style (Motoneige : vitesse et style) qui combine le free-style et la vitesse du Snocross. Les concurrents rivalisent de vitesse et d'habileté sur une piste comportant des sauts et des obstacles ; ils sont notés sur la base de la difficulté des figures qu'ils exécutent et du temps qu'ils mettent à faire le tour de la piste. Un concours de Big Air - où les athlètes essaient de sauter le plus haut possible dans le cadre de leur discipline - a été ajouté aux compétitions de ski et de surf des neiges. Il ne compte que quatre concurrents par rencontre et la notation de chaque parcours sera interactive : le vote par SMS des fans comptera pour la moitié de la note de chaque concurrent, l'autre moitié sera attribuée par les analystes annonçant la compétition en direct à la télévision.
Connus à l'origine sous le nom de « Extreme Games » (Jeux extrêmes), les X Games sont rapidement devenus un événement mondial et un phénomène de marketing d'une ampleur que leurs créateurs étaient loin d'imaginer.
Les « Extreme Games » ont vu le jour en 1993 lorsque les directeurs du réseau de télévision ESPN ont décidé d'inviter des athlètes du monde entier à concourir, tous les deux ans, dans une série de sports d'été. Les premiers jeux ont été organisés en Nouvelle-Angleterre en 1995 et comptaient 27 compétitions dans neuf catégories de sports.
Devant l'enthousiasme des spectateurs, des sponsors et des athlètes, ESPN a décidé de faire des jeux un événement annuel. Ils ont été rebaptisés X Games en 1996 et sont devenus un événement semestriel avec l'introduction des sports d'hiver en 1997. Les premiers X Games d'hiver ont été télévisés dans près de 200 pays et dans 21 langues différentes, et ont aussi été repris par la maison mère d'ESPN : ABC.
Les X Games sont devenus verts en 2004 avec l'introduction de la « X Games Environmentality (XGE) », programme global qui introduit une fonction environnementale dans tous les aspects de la planification des jeux. Les XGE cherchent à minimiser l'impact des jeux sur l'environnement en prônant la réduction des déchets, l'utilisation de ressources renouvelables, l'achat de produits respectueux de l'environnement et la prévention de la pollution.
Moins de vingt ans après leur lancement, les X Games sont un succès mondial chez les athlètes, les sponsors et les spectateurs, et une branche majeure de la marque ESPN.
sports « esthétiques »
En matière de sports, l'ingéniosité ne s'arrête pas à l'équipement et à la technologie : elle va jusqu'aux disciplines elles-mêmes. Selon Annie Lok qui écrit pour le Columbia News Service, une poignée de nouveaux sports « hybrides » ou « esthétiques » commence à apparaître dans le paysage sportif.
Tom Russotti, étudiant de troisième cycle de l'université de Rutgers, a conçu le « Whiffle hurling », version plus douce du hurling, le sport national irlandais rapide et violent. Joué avec des buts de football, des battes creuses en plastique et des balles blanches en plastique évidées - utilisées pour jouer au Whiffleball - Russotti a inventé son jeu lorsqu'il a appris que le jeu d'origine était trop violent pour les novices. Il chauffe les battes pour les aplatir et leur donner la forme du matériel original : grâce à cette modification, le whiffle hurling conserve l'intensité du sport irlandais mais est moins dangereux pour les nouveaux joueurs.
Le Texan Eric Heiberg a inventé le « mojo kickball » comme forme d'exercice. C'est un jeu qui ressemble un peu au kickball - panachage de baseball et de football joué dans de nombreux cours de gymnastique des lycées américains - avec des éléments de dodgeball (jeu qui ressemble au « ballon prisonnier »), autre sport favori des classes de gymnastique. Le mojo Kickball se joue avec six balles, les lanceurs envoient la balle à leurs équipiers et les joueurs marquent des points à la troisième base.
Le polo à vélo a également fait son apparition dans plusieurs villes américaines et il diffère des autres sports esthétiques en ce qu'il exige un plus grand degré de dextérité physique : les joueurs doivent être capables de conserver leur équilibre à bicyclette lorsque leurs adversaires arrivent à toute vitesse sur eux en brandissant des maillets de polo afin de conserver le contrôle d'une balle de hockey.
L'un des grands avantages des sports esthétiques est que des personnes de diverses capacités athlétiques peuvent s'y adonner et jouer ensemble. Heilberg n'était pas passionné des sports ultra-compétitifs, et lui et Russotti cherchaient des activités sportives plus axées sur le plaisir que sur la compétition. Toutes ces innovations donnent aux individus des occasions d'avoir une activité physique différente des sports établis auxquels nous sommes habitués.
Technologie pour la tête
Au cours des 20 dernières années, le terme de « commotion cérébrale » s'est peu à peu généralisé dans le langage des sports à tous les niveaux. Les anciens joueurs de sports de contact tels que le football américain et le hockey disent avoir joué en dépit de « maux de tête » persistants pendant leur carrière sans réaliser la gravité de ce qui était peut-être des commotions non diagnostiquées.
Les progrès réalisés en matière d'équipements de protection peuvent maintenant contribuer à atténuer ces inquiétudes chez les athlètes. Riddell Sports Group, un fabricant d'équipements sportifs basé dans l'Illinois, a conçu une ligne de casques de football américain équipés de détecteurs qui mesurent la sévérité des chocs et peuvent aider à détecter d'éventuelles commotions cérébrales.
Dotée de la technologie Head Impact Telemetry System (HITS, système de télémesure des chocs crâniens), la garniture de chaque casque comprend 6 accéléromètres. Conçus par Simbex LLC, une société basée dans le New Hampshire, ces détecteurs mesurent l'emplacement, la force, la durée et la direction de chaque choc. Les données sont transmises en direct à un ordinateur imperméable installé sur la touche et surveillé par une équipe médicale. Le personnel peut suivre les données en continu, mais de toute façon un bip se fait entendre lorsqu'un des détecteurs enregistre une collision d'une force supérieure à certains paramètres prédéterminés.
À ce moment, le profil du joueur peut être visionné sur l'écran de l'ordinateur et l'équipe médicale peut voir les antécédents médicaux des impacts qu'il a pu recevoir pendant l'entraînement et les matchs précédents.
Avant le début de la saison, chaque joueur passe un test informatisé de 25 minutes qui enregistre le comportement de base de son cerveau. Lorsque le système de détecteurs prévient le personnel médical qu'il y a risque de blessure crânienne, celui-ci refait passer le test et compare les résultats avec le comportement de base.
Les commotions cérébrales à répétition sont un des risques jusqu'à présent cachés des sports de contact et les lésions de chaque nouvelle commotion viennent s'ajouter aux précédentes. La technologie HITS permet de faire en sorte que les joueurs bénéficient du temps de rétablissement voulu après un choc susceptible de causer une commotion.
Le matériel devient écologique
Près de 40 ans après la première Journée de la terre célébrée en 1970, les consommateurs sont plus conscients de la valeur écologique des choix qui leur sont proposés sur les marchés. Les articles de sport et de mise en forme comptent parmi les récents produits de consommation plus respectueux de l'environnement.
Beaucoup de planches de surf étaient recouvertes de résines de polyester nuisibles pour l'environnement et nocives pour les ouvriers qui les appliquaient. En conséquence, certains fabricants ont récemment conçu des résines époxydes et des matériaux composites naturels. Les planches ainsi traitées ne sont pas seulement plus respectueuses de l'environnement, mais elles sont aussi plus résistantes aux chocs que celles en polyester.
Les ballons de football et autres utilisés dans les compétitions de haut niveau sont traditionnellement fabriqués avec une vessie en caoutchouc recouverte de polyuréthane ou de cuir synthétique. Mais les récoltes répétées et fréquentes de latex peuvent entraîner la disparition de forêts. Le fabriquant de ballons Fair Trade Sports de Seattle fabrique des vessies et des peaux de couverture conformes aux normes du Conseil de bonne gestion forestière (FSC). Le certificat du FSC garantit que le caoutchouc vient de forêts gérées rationnellement en application des règles internationales.
Des millions d'enfants font de la planche à roulettes et les plus assidus cassent au moins une planche par an. Au lieu d'utiliser du bois, les fabricants tels que Comet, Habitat, Loaded Boards et Sector 9 construisent maintenant des planches « vertes » en fibres de bambou ou de chanvre. Beaucoup de skateurs trouvent que ces planches sont plus performantes, plus résistantes et plus souples.
Calfee Design utilise aussi le chanvre et le bambou pour fabriquer des bicyclettes écologiques. Cette société fabrique des vélos de course haut de gamme en fibres de carbone depuis 20 ans, mais elle a commencé à en construire en bambou il y a une dizaine d'années. Elles sont un peu plus lourdes que celles en fibres de carbone, mais elles absorbent mieux les chocs et les vibrations. Venture Snowboard, installé ans le Colorado, utilise du bois, du bambou, du coton biologique et du chanvre cultivés de manière durable pour fabriquer ses planches.
Tant que la performance et la solidité ne sont pas sacrifiées, les consommateurs semblent prêts à adopter des équipements fabriqués avec des produits respectueux de l'environnement. .
Mike Vogel, auteur et rédacteur, a publié plusieurs articles sur le hockey, le baseball, l'alimentation et la musique. Il vit dans le Maryland.
Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la politique du gouvernement des États-Unis.
