01 février 2007

Des scientifiques américains et égyptiens luttent contre les maladies

Une faible résistance aux antiviraux est détectée chez des victimes égyptiennes du virus de la grippe aviaire.

 
Des chercheurs de l'unité de la marine forment des collaborateurs libyens
Des chercheurs de l'unité de la marine forment des collaborateurs libyens au Caire aux techniques d'identification des virus. (NAMRU)

Nous donnons ci-après le premier d'une série d'articles consacrée à l'Unité numéro 3 de recherche médicale de la Marine des États-Unis basée au Caire, en Égypte.

Washington - Alors que les pathogènes, anciens et naissants, passent facilement d'un pays à l'autre sur des insectes, des animaux ou des gens, semant la maladie et la mort, un petit groupe de scientifiques américains et égyptiens est en train d'établir une ligne de front médicale dans l'ensemble du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord et de l'Asie du Sud-Ouest contre tout un éventail de maladies allant du paludisme à la grippe aviaire en passant par diverses fièvres et le VIH/sida.

Dans une enceinte de 1,2 hectare située à l'est du Caire, une équipe de scientifiques de la Marine et de l'Armée de terre des États-Unis, des civils américains, des scientifiques et des techniciens égyptiens, ainsi que des sous-traitants constituent le personnel de l'Unité numéro 3 de recherche médicale de la Marine des États-Unis (NAMRU-3), créée il y a 60 ans.

Sa mission directe est de soutenir le personnel militaire des États-Unis dans la région en étudiant les virus, les maladies intestinales et les vecteurs de maladies tels que les tics et les moustiques, et en organisant une veille sanitaire dans la région.

Les scientifiques se livrent également à des activités qui ne sont pas liées directement à l'ordre de mission de la NAMRU : ils font en sorte d'être de bons voisins en faisant profiter les citoyens des pays de la région des bienfaits de la science et de la recherche médicale.

« Nous considérons que la santé publique est un bon outil diplomatique », a déclaré le commandant de la NAMRU-3, le capitaine Bruce Boynton, lors d'un entretien récemment accordé à l'USINFO au Caire. « Et ce n'est pas seulement parce que nous représentons les États-Unis. Les maladies étudiées à la NAMRU-3 intéressent les responsables de la santé publique, et faire de bonnes choses pour les gens rapproche les pays et les peuples. »

La NAMRU-3 dépend du Commandement de la recherche et du développement médical de la Marine des États-Unis, situé dans le Maryland. Ses antennes à l'étranger comprennent la NAMRU-2 à Djakarta (Indonésie) ; un détachement à Manille (Philippines) ; et un détachement de l'Institut naval de recherche médicale à Lima (Pérou).

De bons voisins

Les scientifiques de la NAMRU-3 collaborent étroitement avec le ministère égyptien de la santé et de la population, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), l'Institut national de la santé des États-Unis (NIH), le Centre d'épidémiologie des États-Unis (CDC) et de nombreuses organisations non gouvernementales.

À la NAMRU-3, le département de la recherche virale est le laboratoire de référence pour le Bureau régional de la Méditerranée orientale de l'OMS. Les scientifiques de la NAMRU-3 ont confirmé l'identité des virus de la grippe isolés par les laboratoires nationaux, mis au point et distribué des réactifs de référence aux virus (substances utilisées dans une réaction chimique visant à détecter et mesurer d'autres substances), préparé du matériel de formation, organisé des ateliers, offert des formations poussées au travail de laboratoire, collaboré à des études spéciales de veille sanitaire et effectué des recherches pour améliorer les méthodes de surveillance du virus de la grippe.

Les techniciens de la NAMRU-3 analysent et étudient la composition génétique des virus afin de les identifier, processus important du point de vue de la mise au point de vaccins et de thérapies. Ils examinent également le matériel génétique des virus de la grippe, y compris la souche hautement pathogène H5N1 du virus de la grippe aviaire, et diffusent leurs données au sein de la communauté scientifique de façon que les chercheurs du monde entier puissent en profiter.

Par exemple, on a détecté chez deux malades égyptiens, le 18 janvier, une mutation génétique du virus H5N1 qui, dans des tests de laboratoire, était associée à une résistance modérée au médicament antiviral oseltamivir (Tamiflu).

Les deux patients en question, une jeune fille de 16 ans et son oncle de 26 ans qui habitaient dans la même maison, dans une province du nord du Caire, avaient été traités à l'oseltamivir pendant deux jours avant le prélèvement des échantillons médicaux. Malgré tous les efforts des médecins, la jeune fille est morte le 25 décembre 2006, et son oncle quelques jours plus tard, le 28 décembre. Sur les 267 cas d'infection au H5N1 rapportés dans le monde depuis 2003, 18 étaient localisés en Égypte.

Dans un premier temps, la veille sanitaire organisée en Égypte et l'analyse virologique réalisée rapidement au Laboratoire central de la santé publique au Caire ont permis de faire le diagnostic qui a été par la suite confirmé par la NAMRU-3 et deux centres collaborant avec l'OMS aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Selon l'OMS, il n'y a aucune preuve permettant d'affirmer que la résistance à l'oseltamivir est largement répandue en Égypte ou ailleurs.

Former les formateurs

« L'une de nos principales activités en tant que laboratoire régional de référence concernant la grippe humaine ou la grippe aviaire, a expliqué le commandant de la Marine Marshall Monteville, chef du Programme de recherche sur les maladies virales et les zoonoses à la NAMRU-3, consiste à offrir une formation dans nos locaux aux scientifiques et techniciens de la région. Ensuite, nous envoyons une équipe sur le terrain afin de les former dans leurs propres laboratoires (...) et nous leur rendons visite de temps en temps pour nous assurer que tout va bien. »

Une telle précision dans la formation est une question de garantie de qualité, a-t-il précisé.

« Nous voulons nous assurer qu'ils font les choses correctement dans leurs laboratoires. Lorsqu'ils nous envoient des spécialistes aux fins de formation, nous formons, en fait, les formateurs. Nous voulons donc nous assurer qu'ils enseignent à leur tour correctement. Et puis ils deviennent nos collaborateurs, donc c'est une bonne pratique. »

(Les articles du "Washington File" sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/francais/)

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