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22 avril 2009

La Bibliothèque numérique mondiale renferme des trésors culturels de toute la planète

La Bibliothèque du Congrès, l'UNESCO et d'autres partenaires ont collaboré à ce projet ambitieux.

 
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Un manuscrit mésoaméricain de 1531.
La BNM comprend des manuscrits mésoaméricains qui racontent en images l'histoire du Mexique. Celui-ci date de 1531.

Washington - La Bibliothèque numérique mondiale (BNM) offre un accès gratuit sur la Toile à des trésors culturels importants, intéressants et rares des quatre coins de la planète.

Depuis le 21 avril, une vaste collection multilingue de manuscrits, de cartes, de livres rares, d'enregistrements sonores, de films, de gravures, de photographies et d'autres matériels culturels et historiques est disponible sur le site Internet de la BNM. Ce n'est que le début d'un projet ambitieux qui vise à partager le contenu des bibliothèques et des établissements culturels du monde entier.

Le site Internet de la BNM est consultable en sept langues, permettant aux usagers de faire des recherches et de lire les descriptions du contenu en anglais, en arabe, en chinois, en espagnol, en français et en russe - les langues officielles des Nations unies - plus en portugais. Tout le matériel est présenté dans sa langue d'origine. Liés à certains éléments, on trouvera aussi des vidéos présentant le point de vue de spécialistes.

Plus de deux douzaines de bibliothèques du monde entier ont contribué à la collection qui compte 1.200 textes et images numérisés actuellement disponibles. Parmi les trésors qu'on peut consulter : des ouvrages de calligraphie en arabe, en persan, en chinois et en japonais datant du VIIIe au XIXe siècles ; des premiers métrages filmés par les frères Lumière en France en 1897 et 1898, et par Thomas Edison aux États-Unis en 1899 ; et l'Évangile de Miroslav, un manuscrit serbe enluminé créé aux environs de 1180.

La Bibliothèque numérique mondiale a été inaugurée le 21 avril au siège de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) à Paris - quatre ans après que ce projet eut été proposé par James Billington, le responsable de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis.

M. Billington avait préconisé un site Internet qui « rassemblerait en un seul endroit ce qu'il y a de plus intéressant et de plus important dans les diverses cultures du monde entier ».

« Ce projet a pour point de mire ces objets culturels, rares et uniques, qui sont enfermés dans les plus importantes bibliothèques du monde : un os d'oracle de la Chine, des estampes anciennes du Japon, des manuscrits scientifiques du monde arabe, la lettre de Christophe Colomb annonçant les découvertes qu'il avait faites dans le Nouveau Monde », a expliqué M. Billington.

En augmentant la quantité et la diversité du matériel culturel disponible sur Internet - et en le rendant accessible dans les langues d'origine - la Bibliothèque numérique mondiale vise « à améliorer l'entente internationale entre les différentes cultures », a souligné M. Billington.

Réduire la fracture numérique

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Portrait photographique de Thereza Christina Maria, Impératrice du Brésil
La galerie de la BNM offre aussi une collection de photographies de l'impératrice brésilienne Thereza Christina Maria du XIXe siècle.

L'UNESCO et la Bibliothèque du Congrès ont tous deux souligné un autre objectif important de ce projet, à savoir contribuer à réduire la fracture numérique entre les pays.

L'accès universel à l'information et aux connaissances est un principe fondamental de l'UNESCO, a affirmé Abdul Waheed Khan, sous-directeur général pour la communication et l'information de cet organisme onusien.

« Il y a des centaines de milliers de bibliothèques », a-t-il dit. « Une fois que vous les renforcez par la numérisation, vous créez alors des possibilités presque illimitées d'accès à l'information et aux connaissances pour tous. »

Quand un prototype de la BNM avait été présenté en 2007, M. Billington avait déclaré que de nombreux pays devraient bâtir de meilleures compétences techniques et humaines pour pouvoir avoir accès aux matériels numérisés et y en ajouter. « Cela fait partie du défi et c'est un défi que nous sommes heureux de relever », avait-il affirmé.

Le prototype de la BNM avait été mis au point par la Bibliothèque du Congrès, l'UNESCO et cinq autres partenaires - la bibliothèque d'Alexandrie en Égypte, la bibliothèque nationale du Brésil, la bibliothèque nationale d'Égypte, la bibliothèque nationale de Russie, et la bibliothèque de l'État russe.

La BNM a actuellement 32 partenaires, comprenant les institutions qui y ont apporté du matériel culturel, des fonds et une assistance technique ou autre. La BNM espère que la participation à ce projet s'élargira pour inclure tous les États membres de l'UNESCO.

Quand le prototype de la BNM avait été rendu public, Rafaat Hilal, de la Bibliothèque et archives nationales d'Égypte, avait appelé à la participation de tous, « notamment des pays du Proche-Orient, du monde arabe en général et de l'Afrique ». Il avait ajouté que la collaboration universelle visant à mettre la culture de chaque pays à la portée des peuples représentait « la raison d'être de la Bibliothèque numérique mondiale ».

Lors de la cérémonie organisée pour le lancement de la BNM le 21 avril, le directeur général de l'UNESCO Koïchiro Matsuura a dit que ce site offrait « une plate-forme précieuse pour la libre circulation de l'information, la solidarité internationale, la célébration de la diversité culturelle et l'édification de sociétés du savoir », ajoutant « qu'avec des projets comme celui-là, le potentiel socio-culturel des technologies numériques pourra s'exprimer pleinement ».

Furui Zhan, le chef des collections de la Bibliothèque nationale de Chine - l'une des partenaires de la BNM -  a déclaré que « l'esprit d'égalité et d'ouverture harmonieuse est mis en relief par la création de cette bibliothèque numérique mondiale » et que l'institution qu'il dirige est prête à travailler en étroite coopération avec la BNM.

M. Billington a qualifié le lancement de la BNM de première étape sur la voie de la création d'un site Internet offrant un vaste éventail de ressources culturelles dans le but « d'approfondir notre compréhension des autres ». Il a encouragé en particulier les jeunes à utiliser la BNM pour « profiter par le biais des nouveaux médias de ce qu'il y a de mieux dans la culture traditionnelle ».

La Bibliothèque numérique mondiale est désormais en ligne : http://www.wdl.org/fr/

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