Élever le niveau de santé dans le monde
07 mai 2009
Grippe A(H1N1) : des scientifiques de divers pays échangent des informations
La téléconférence organisée par l'Organisation mondiale de la santé
Washington - Des scientifiques du monde entier ont participé à une téléconférence au sujet de l'apparition de la grippe due au virus A(H1N1). Organisée sous les auspices de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le 5 mai, c'est la seconde réunion technique internationale depuis que les premiers cas de grippe due à ce virus ont été signalés au Mexique le 18 mars.
On sait encore peu de choses au sujet de la progression rapide de ce virus. L'OMS a indiqué, le 6 mai, que 23 pays avaient signalé officiellement 1.658 cas de grippe A(H1N1) ainsi que 30 décès, dont un second décès qui a été confirmé le 5 mai aux États-Unis.
Les échanges scientifiques, dont les premiers ont eu lieu le 29 avril, et les communications entre les organismes sanitaires de divers pays produisent lentement des informations qui devraient permettre aux responsables de la santé publique de faire face aux débuts de pandémie.
Lors de la conférence de presse qu'il a donnée le 5 mai, le directeur général adjoint de l'OMS, le docteur Keiji Fukuda, a déclaré : « Au cours de la téléconférence, les chercheurs d'un certain nombre de pays ont fait état de ce qu'ils avaient observé et de ce qu'ils comprenaient des informations dont ils disposaient actuellement. Les discussions ont porté principalement sur les cas cliniques de la maladie. »
Les caractéristiques de la grippe A(H1N1)
Les pays continuent à signaler de nouveaux cas, a indiqué le docteur Fukuda. Le Mexique a signalé 822 cas confirmés par des analyses de laboratoire, dont 29 décès. Aux États-Unis, le Centre d'épidémiologie des États-Unis (Centers for Disease Control and Prevention ou CDC) a signalé 642 cas confirmés dans 41 États, 845 cas probables et 2 décès au Texas.
En date du 6 mai, les pays suivants ont signalé des cas confirmés par des analyses de laboratoire, mais aucun décès : l'Allemagne (9), l'Autriche (1), le Canada (165), la Chine (1), la Colombie (1), la Corée du Sud, le Costa-Rica (1), le Danemark (1), l'Espagne, la France (4), le Guatemala, l'Irlande (1), Israël (4), l'Italie (5), la Nouvelle-Zélande (6), les Pays-Bas (1), le Portugal (1), le Royaume-Uni (27), le Salvador (2), la Suisse (1).
L'âge moyen des personnes touchées semble être aux alentours de vingt-cinq ans, ce qui est différent de la grippe saisonnière qui tend à toucher les enfants très jeunes et les personnes très âgées.
Les chercheurs, a dit le docteur Fukuda, ne savent pas encore pourquoi des jeunes ont contracté la grippe A(H1N1), mais une possibilité est que ces jeunes voyageaient au Mexique lorsque le virus A(H1N1) a fait son apparition. Il est possible qu'il se transmette plus tard à des personnes plus âgées ou que les personnes plus âgées aient acquis une certaine immunité contre ce virus soit à cause de grippes antérieures soit pour une autre raison.
Parmi les autres points saillants de cette téléconférence figurent les suivants :
- la période d'incubation du virus A(H1N1) semble être de un à cinq jours comme pour la grippe saisonnière ;
- les personnes contaminées présentent des symptômes semblables à ceux de la grippe saisonnière et donc moins graves que ceux des premières personnes touchées au Mexique. Plusieurs pays ont signalé de graves symptômes chez certains malades, mais les chercheurs ne savent pas encore pourquoi c'est le cas ;
- les virus qui sont étudiés dans divers pays « paraissent être assez semblables ».
La phase d'alerte déclarée par l'OMS est encore au niveau 5, ce qui indique qu'une pandémie est imminente et qu'il est temps que les pays prennent des mesures, les fassent connaître et les appliquent. L'OMS pourrait faire passer cette phase au niveau 6 si la transmission du virus parmi la population devient plus importante.
« À l'heure actuelle, a dit le docteur Fukuda, nous ne pensons pas qu'on observe dans les autres pays la même transmission parmi la population qu'aux États-Unis ou au Mexique. (…) Nous allons continuer de collaborer étroitement avec les pays en cause et tous les autres pays qui signalent des cas pour veiller à ce que nous ayons bien en main la situation. »
L'hémisphère Sud
Les virus de la grippe se développent particulièrement lorsqu'il fait froid. C'est maintenant l'automne, du 10 mars au 31 mai, dans les pays situés dans l'hémisphère Sud, où les températures seront les plus faibles en juillet.
À ce jour, seul un pays de l'hémisphère Sud, la Nouvelle-Zélande, a signalé 6 cas de grippe A(H1N1) confirmés par des analyses de laboratoire. L'OMS suit de près la situation dans ce pays pour ce qui est de la grippe saisonnière et de la grippe A(H1N1).
« À l'heure actuelle, la plupart des cas sont en Amérique du Nord. Il y en a dans des pays européens, asiatiques et sud-américains, mais la plupart se trouvent encore en Amérique du Nord », a fait remarquer le docteur Fukuda.
Des maladies telles que le sida et la tuberculose dans certains pays de l'hémisphère Sud, notamment dans de nombreux pays africains, risquent d'accélérer la progression du virus A(H1N1) et de créer des complications.
On sait que les séropositifs sont plus susceptibles que les personnes en bonne santé d'attraper un certain nombre d'infections, notamment la grippe, a dit le docteur Fukuda en ajoutant que c'était là l'une des raisons de la nécessité de suivre de près la progression de cette maladie.
Les participants à la téléconférence ont parlé également de la manière dont les maladies cardiaques ou pulmonaires chroniques rendaient les personnes qui en étaient atteintes plus susceptibles d'avoir des symptômes beaucoup plus graves pour toutes les formes de grippe.
