naveid-1tl.gif (3881 bytes)
trans.gif (803 bytes)Current Issue | Upcoming Issue | Past Issue | Search | Home (1779 bytes)
nav-date.gif (1525 bytes)

 

 

Les populations de primates sauvages dans la recherche des maladies infectieuses émergentes: le chaînon manquant ?

Nathan D. Wolfe,* Ananias A. Escalante,† William B. Karesh,‡ Annelisa Kilbourn,‡ Andrew Spielman,* and Altaf A. Lal†
*Harvard School of Public Health, Boston, Massachusetts, USA; †Centers for Disease Control and Prevention, U.S. Public Health Service, Chamblee, Georgia, USA; ‡Wildlife Health Sciences, Wildlife Conservation Society, Bronx, New York, USA.

Les populations de primates sauvages, source d'information inexplorée sur les maladies infectieuses émergentes, pourraient détenir de précieux indices sur l'origine et l'évolution de certains agents pathogènes majeurs. Les primates peuvent servir de réservoir pour les agents pathogènes humains. De par leur appartenance à divers habitats biologiques, ils représentent des sentinelles dans la surveillance des agents pathogènes émergents; ils servent également de modèle dans le cadre de la recherche fondamentale sur la dynamique de la transmission naturelle. Etant donné que les maladies infectieuses émergentes représentent un danger pour les espèces de primates menacées et en voie d'extinction, l'étude de ces maladies dans les populations de primates peut bénéficier des efforts réalisés dans le cadre de la défense de l'environnement, de même qu'elle pourrait apporter le chaînon manquant entre les études en laboratoire et la nécessité reconnue de détecter la maladie, l'identifier et la surveiller le plus précocement possible.

S'accommoder des analyses d'erreurs en comparaison et groupement d'empreintes moléculaires

Hugh Salamon,* Mark R. Segal,* Alfredo Ponce de Leon,† and Peter M. Small‡
*University of California, San Francisco, California, USA; †Instituto Nacional Nutrición, Zubriran, Mexico City, Mexico; and ‡Stanford University Medical Center, Stanford, California, USA

Les études d'épidémiologie moléculaire des maladies infectieuses reposent sur les comparaisons des génotypes des agents pathogènes qui généralement abouissent à des groupements schématiques de fragments d'ADN (empreintes d'ADN). Nous utilisons un système de génotypage très sophistiqué, une analyse du polymorphisme génétique par RFLP basée sur IS6110 de Mycobacterium tuberculosis, afin de mettre au point une méthode informatique qui automatisera la comparaison d'un grand nombre d'empreintes. Etant donné que les erreurs dans les mesures de longueur de fragments sont proportionnelles à la longueur des fragments et en corrélation pour des fragments d'une même ligne de migration, une méthode d'alignement et de comptage, compensant les variations entre les lignes, permet de compter d'une façon fiable les fragments appareillés entre les lignes. Les résultats d'une méthode en deux temps, que nous avons mise au point dans le but de grouper les empreintes identiques, sont très proches de ceux obtenus à partir de 1335 empreintes de M. tuberculosis en utilisant un appareillement visuel assisté par ordinateur. Les méthodes de comparaison et groupement automatisés bien documentées et validées vont étendre grandement les champs d'application de l'épidémiologie moléculaire.

Problèmes juridiques et résistance aux antibiotiques antimicrobiens

David P. Fidler
Indiana University School of Law, Bloomington, Indiana, USA

Afin d'être efficace contre le développement de la résistance aux antibiotiques antimicrobiens, une stratégie de santé publique se doit d'acquérir des connaissances analytiques juridique et scientifique. Cet article décrit quelques problèmes juridiques qui se posent à partir des efforts actuels menés contre la résistance antimicrobienne et souligne l'interdépendance entre la loi et la santé publique dans le cadre de ces efforts.

Agents pathogènes des rickettsies et arthropodes vecteurs

Abdu F. Azad* and Charles B. Beard†
*University of Maryland School of Medicine, Baltimore, Maryland, USA; and †Centers for Disease Control and Prevention, Atlanta, Georgia, USA

Les rickettsioses sont des causes importantes de maladie et de décès de par le monde. Elles existent principalement en foyers endémique et enzootique, qui de temps a autre donnent lieu à des épidémies isolée ou saisonnière. Les agents pathogènes des rickettsies sont spécialisés dans la survie intracellulaire obligatoire chez le vertébré hôte et l'invertébré vecteur. Alors que les études portent essentiellement sur le vertébré hôte, l'arthropode vecteur a souvent un rôle plus important dans l'entretien naturel de l'agent pathogène. Par conséquent, la coévolution des rickettsies avec les arthropodes est à l'origine de nombreuses caractéristiques de la relation hôte-agent pathogène qui sont uniques parmi les maladies transmises par les arthropodes; la réplication efficace de l'agent pathogène, le maintien à long terme de l'infection, et une transmission transstadiale et transovarienne en font partie. Cet article étudie les caractéristiques générales de la relation hôte-agent pathogène et des arthropodes vecteurs des rickettsies des groupes typhus et fièvres boutonneuses.

Des rongeurs porteurs d'un ou de plusieurs agents infectieux pourraient-ils être à l'origine de la myocardite, du diabète insulino-dépendant et du syndrome de Guillain-Barré?

Bo Niklasson,*,† Birger Hörnfeldt,‡ Berit Lundman§,¶
*Swedish Institute for Infectious Disease Control, Stockholm, Sweden;†National Defense Research Establishment, Umeå, Sweden; ‡Department of Animal Ecology, Umeå University, Umeå, Sweden; §Department of Advanced Nursing, University of Umeå, Umeå, Sweden; ¶Research and Development Unit, Sundsvalls Hospital, Sundsvall, Sweden

Dans le nord de la Suède, le nombre de petits rongeurs fluctue énormément, avec un pic tous les 3 ou 4 ans. Nous avons constaté que l'incidence du syndrome de Guillain-Barré et du diabète insulino-dépendant, de même que le nombre de décès provoqués par une myocardite, suivaient les variations en nombre des campagnols, malgré des décalages différents. Un facteur environnemental, un agent infectieux par exemple, a été proposé pour ces trois maladies. Nous émettons l'hypothèse selon laquelle le syndrome de Guillain-Barré, la myocardite et le diabète insulino-dépendant chez l'homme en Suède sont causés par de petits rongeurs porteurs d'un ou de plusieurs agents infectieux. De même, un groupe de nouveaux picornavirus récemment isolés à partir de ces petits rongeurs est en cours d'analyse pour découvrir s'ils pourraient en être l'éventuel agent étiologique.

Mycobacterium tuberculosis multirésistant : Perspectives moléculaires

Ashok Rattan, Awdhesh Kalia, and Nishat Ahmad
All India Institute of Medical Sciences, Ansari Nagar, New Delhi, India

Les souches de Mycobacterium tuberculosis résistantes aux agents anti-tuberculeux menacent dangereusement les efforts de contrôle et de prévention de la tuberculose. Les études moléculaires portant sur le mécanisme d'action des médicaments antituberculeux ont permis de découvrir la base génétique de la résistance aux antibiotiques chez Mycobacterium tuberculosis. Cette résistance chez M. tuberculosis est essentiellement attribuée à l'accumulation des mutations dans les gènes cibles du médicament. Ces mutations aboutissent soit à une modification de la cible (rôle de l'ARN-polymérase et de la catalase-peroxydase respectivement dans la résistance à la rifampicine et l'isoniazide par exemple), soit à une modification du titrage du médicament (tel l'InhA dans la résistance à l'isoniazide). Le développement d'inhibiteurs spécifiques basés sur le mécanisme ainsi que le développement de techniques capable d'une détection rapide de la résistance aux antibiotiques vont demander la réalisation de nouvelles études qui viseront l'interaction médicamenteuse et médicament cible.

Hospitalisations de vétérans américains de la guerre du golfe pour maladies inexpliquées

James D. Knoke and Gregory C. Gray
Naval Health Research Center, San Diego, California, USA

Les vétérans de la guerre du Golfe ont rapporté divers symptômes, dont la plupart n'ont pas abouti à des diagnostics conventionnels. Nous avons contrôlé la totalité du personnel militaire américain en activité, déployé lors de la guerre du golfe (552.111) ainsi que l'ensemble du personnel militaire non déployés à ce moment là (1.479.751). Nous avons comparé leurs dossiers médicaux lors d'hospitalisations postérieures au conflit (jusqu'au 1er avril 1996) pour un ou plusieurs des 77 diagnostics faisant partie du système de Classification Internationale des Maladies (International Classification of Diseases) (ICD-9). Les diagnostics ont été rassemblés par le Programme Infectieux Emergent (Emerging Infectious Program), au Centers for Disease Control and Prevention, et sont ici appelés "maladies inexpliquées". Il s'est avéré que les vétérans déployés présentaient un risque légèrement plus élevé d'être hospitalisés pour une maladie inexpliquée que les non déployés. La majorité des excès d'hospitalisations pour les personnes déployées ont eu pour origine le diagnostic de "cause inconnue de maladie" (ICD-9 code 799.9), et la plupart sont apparues chez des personnes ayant participé au Programme Complet d'Evaluation Clinique (Comprehensive Clinical Evaluation Program) pour un simple bilan de santé. Une fois ces personnes ne correspondant pas aux critères écartées, les sujets déployés présentaient un risque d'hospitalisation pour maladie inexpliquée légèrement moins élevé que les sujets non déployés. Ces résultats laissent à penser que les vétérans en activité lors de la guerre du golfe ne présentaient pas un excès de maladies inexpliquées aboutissant à une hospitalisation dans les 4,67 années suivant le déploiement.

L'utilisation de Burkholderia (Pseudomonas) cepacie en agriculture: une menace pour la santé de l'homme ?

Alison Holmes,* John Govan,† and Richard Goldstein‡
*Imperial College School of Medicine, Hammersmith Hospital, London, United Kingdom; †University of Edinburgh Medical School, Edinburgh, United Kingdom; and ‡Maxwell Finland Laboratory for Infectious Diseases, BostonUniversity School of Medicine, Boston, Massachusetts, USA

Au cours des vingt dernières années, Burkholderia cepacie est apparu comme un agent pathogène humain à l'origine de nombreuses épidémies, essentiellement chez les patients atteints de mucoviscidose. Une souche très transmissible s'est propagée sur tout le continent nord américain et en Grande-Bretagne, tandis qu'une autre était transmise des patients hospitalisés atteints de mucoviscidose aux patients non atteints. Durant la même période, cet organisme a été développé comme un biopesticide qui protège les cultures des mycoses, et il est également prometteur en tant qu'agent de bioremédiation pour venir à bout des herbicides et pesticides récalcitrants. Cependant, B. cepacie est résistant à de multiples antibiotiques; une sélection par souches "sûres" pour une application écologique est pour l'instant impossible d'un point de vue phénotypique et génotypique; les études moléculaires épidémiologique et phylogénétique démontrent que les souches très transmissibles apparaissent au hasard; cet organisme est capable de muter et de s'adapter rapidement (facilité par de nombreuses séquences d'insertion) et il a un génome important et complexe divisé en chromosomes distincts. Par conséquent, le sujet de l'utilisation à grande échelle de B. cepacie en agriculture devrait être abordé avec prudence.

Quasi disparition d'une maladie de l'enfant par vaccination: Infection par Haemophilus influenzae aux Etats-Unis d'Amerique, 1994-1995.

Kristine M. Bisgard, Annie Kao, John Leake, Peter M. Strebel, Bradley A. Perkins, and Melinda Wharton
Centers for Disease Control and Prevention, Atlanta, Georgia, USA

Nous avons analysé les données nationales de 1994 et 1995 sur la surveillance d'Haemophilus influenzae (Hi) afin de décrire l'épidémiologie de la maladie compliquée par Hi chez les personnes de tous âges. Les données concernant le sérotype étaient disponibles pour 376 (56%) des 669 cas de Hi signalés chez les enfants âgés de 4 ans au maximum; 184 d'entre elles (49%) impliquaient H. influenzae de type b (Hib). Chez les enfants âgés de 4 ans ou plus jeunes, l'incidence (pour 100.000) de toutes les maladies compliquées par Hi était de 1,8 en 1994 et 1,6 (p<0,05) en 1995. Les enfants jusqu'à l'âge de 5 mois présentaient le taux annuel moyen d'incidence de maladie compliquée par Hib le plus élevé (2,2 pour 100.000), suivi des enfants âgés de 6 à 11 mois (1,2 pour 100.000) (p<0,05). Parmi les 181 enfants atteints de maladie compliquée par Hib dont l'âge en mois était connu, 85 d'entre eux (47%) étaient trop jeunes (âgés de 5 mois au maximum) pour avoir terminé une première série de vaccination avec un vaccin contenant l'Hib. Parmi les 83 enfants chez qui les antécédents de vaccination étaient connus et qui pouvaient recevoir une première série de vaccination (ceux âgés de 6 mois ou plus), 52 (63%) étaient sous-vaccinés, et les 31 restants (37%) avaient terminé une première série dans laquelle la vaccination avait échoué. Parmi les personnes âgées de 5 ans ou plus atteintes de maladie compliquée due à Hi, la tranche d'âge 20-39 ans présentait l'incidence annuelle moyenne la plus basse (0,15 pour 100.000); la plus élevée concernait les personnes âgées de 80 ans ou plus (2,26 pour 100.000). Parmi les personnes âgées de 5 ans ou plus, les données concernant le sérotype étaient disponibles pour 1372 des 1940 cas de maladie compliquée par Hi; 159 (28%) des 568 cas par Hi au sérotype connu étaient causés par Hib.

Entérocoques résistants aux antibiotiques: nature du problème et programme pour le futur.

Mark M. Huycke,*† Daniel F. Sahm,‡ and Michael S. Gilmore†
*University of Oklahoma Health Sciences Center, Oklahoma, USA; †Department of Veterans Affairs Medical Center, Oklahoma City, Oklahoma, USA; and ‡MLR Pharmaceutical Services, Inc., Reston, Virginia, USA

Les entérocoques, causes principales de bactériémie nosocomiale, de plaies infectées en chirurgie et d'infection de l'appareil urinaire, deviennent résistants à beaucoup, voire quelquefois à tous, les traitements classiques. Des méthodes de surveillance nouvelles et rapides montrent qu'il est important d'examiner les isolats des entérocoques au niveau de l'espèce. La majorité des infections par entérocoques sont provoquées par Enterococcus faecalis; elles expriment très probablement des caractères en relation avec une virulence patente mais, pour l'instant, il est également fort probable qu'elles restent sensibles à, au minimum, un antibiotique efficace. Les autres infections sont provoquées pour la plupart par E. faecium, une espèce pratiquement dénuée de traits pathogéniques patents et connus, mais probablement plus résistante, même face à des antibiotiques de dernier recours. Un contrôle efficace des entérocoques résistants aux antibiotiques va demander: 1) une meilleure connaissance de l'interaction entre les entérocoques, l'environnement hospitalier et l'homme, 2) une utilisation prudente des antibiotiques, 3) un meilleur isolement lors de contact, dans les hôpitaux et autres institutions centrées sur les soins donnés aux malades, et 4) une meilleure surveillance. Il est tout aussi important que l'entrain soit renouvelé en permanence dans le cadre de la recherche de nouveaux médicaments, et ceci accompagné de l'évolution de nouveaux paradigmes thérapeutiques moins vulnérables au cycle vicieux de l'introduction d'un médicament et de l'apparition de la résistance.

Escherichia coli enteroaggrégative

James P. Nataro,* Theodore Steiner,† and Richard L. Guerrant†
*University of Maryland School of Medicine, Baltimore, Maryland, USA; and †University of Virginia School of Medicine, Charlottesville, Virginia, USA

L'Escherichia coli enteroaggrégative (EAEC) est de plus en plus considéré comme une cause de diarrhée chez les enfants dans les pays en voie de développement. Il est associé, en particulier, à une diarrhée persistante (plus de 14 jours), une cause importante de morbidité et de mortalité. Dans les pays industrialisés, les récentes épidémies impliquent l'EAEC en tant que cause de maladie transmise par la nourriture. On ne connaît pas encore bien la pathogenèse de l'infection par l'EAEC, mais un modèle peut être proposé dans lequel l'EAEC adhère à la muqueuse intestinale et élabore les entérotoxines et cytotoxines, entraînant une diarrhée sécrétoire et des lésions mucosales. La capacité que possède l'EAEC de stimuler la libération de médiateurs inflammatoires pourrait également être impliquée dans les maladies intestinales.

Souches de Campylobacter jejuni à partir de patients atteints du syndrome de Guillain-Barré

Ban Mishu Allos,* Frank T. Lippy,* Andrea Carlsen,* Ronald G. Washburn,† and Martin J. Blaser*‡
*Vanderbilt University School of Medicine, ‡The Department of Veterans Affairs Medical Center, Nashville, Tennessee, USA; and †The Bowman Gray School of Medicine, Winston-Salem, North Carolina, USA

Le syndrome de Guillain-Barré (SGB), neuropathie périphérique démyélinisante aiguë, pourrait être déclenché par une maladie infectieuse aiguë; l'événement antérieur le plus fréquemment signalé est une infection par Campylobacter jejuni. Au Japon, O:19 est le sérotype le plus fréquent parmi les souches C. jejuni associées au SGB. Afin de déterminer si le sérotype O:19 apparaît dans les souches associées au SGB aux Etas-Unis et en Europe, nous avons réalisé le sérotype de sept de ces souches et constaté que deux (29%) des sept souches associées au SGB à partir de patients aux Etats-Unis et en Allemagne étaient le sérotype O:19. Afin de savoir si les souches associées au SGB résistaient à la lyse par le sérum humain normal (SHN), nous avons étudié la sensibilité au sérum de 17 souches associées au SGB et 27 souches associées aux entérites (y compris plusieurs souches O:19 et non O:19) en utilisant du sérum humain avec des anticorps contre C. jejuni (lot 1) ou sans anticorps spécifiques (lot 2). En utilisant le sérum du lot 1, nous avons constaté qu'une souche de sérotype O:19 (6%) sur 18, par comparaison avec 11 souches non O:19 (42%) sur 26, a été tuée; les résultats obtenus à partir du sérum du lot 2 étaient quasiment identiques. Enfin, 8 souches O:19 et 8 souches non O:19 ne présentaient pas de grandes différences dans leur capacité à fixer le composant C3 du complément. Aux Etats-Unis et en Allemagne, les souches de C. jejuni de sérotype O:19 étaient surreprésentées parmi les souches associées au SGB et elles résistaient beaucoup plus au sérum que les souches non O:19. Le mécanisme de cette résistance ne semble pas avoir de rapport avec la fixation de C3.

Isolement probable d'un nouveau virus (famille des Paramyxoviridae) infectieux pour le cochon, l'homme, et les chauves-souris frugivores

Adrian W. Philbey,* Peter D. Kirkland,* Anthony D. Ross,* Rodney J. Davis,* Anne B.

Gleeson,* Robert J. Love,† Peter W. Daniels,‡ Allan R. Gould,‡ and Alex D. Hyatt‡
*Elizabeth Macarthur Agricultural Institute, Camden, New South Wales, Australia; †University of Sydney, Camden, New South Wales, Australia; and ‡CSIRO Australian Animal Health Laboratory, Geelong, Victoria, Australia

Nous avons apparemment isolé un nouveau virus de la famille des Paramyxoviridae à partir de porcelets mort-nés présentant des déformations, dans une porcherie de la région de New South Wales en Australie. En 1997, le taux de gestations et le nombre d'animaux par portée a baissé considérablement à la porcherie, tandis que la proportion de foetus momifiés a augmenté. Nous avons obtenu les évidences sérologiques d'infection chez les cochons dans la porcherie affectée ainsi que dans deux porcheries associées, de même que chez les sujets exposés aux cochons infectés et chez les chauves-souris frugivores. Le nom proposé pour ce virus est Menangle, en attendant que de nouvelles analyses confirment sa nouveauté.

Probable infection humaine par un virus de la famille des Paramyxoviridae nouvellement identifié

Kerry Chant,* Raymond Chan,† Mitchell Smith,* Dominic E. Dwyer‡, Peter Kirkland,§ and the NSW Expert Group¶ *Public Health Unit, Sydney, Australia; †South Western Area
Pathology Service, Sydney, Australia; ‡Institute of Clinical Pathology and Medical Research (ICPMR), Westmead, Australia; and §Elizabeth Macarthur Agricultural Institute, Menangle, New South Wales, Australia

¶Stephen Conaty, NSW Department of Health; Yvonne Cossart, University of Sydney; Gwendolyn Gilbert, ICPMR; Richard Jane, NSW Department of Agriculture; Robert Love, University of Sydney; Jeremy McAnulty, NSW Department of Health; William Rawlinson, University of New South Wales and SEALS Department, Prince of Wales Hospital, Sydney; and Evan Sergeant, NSW Department of Agriculture.

Après le possible isolement, en août 1997, d'un nouveau virus de la famille des Paramyxoviridae à partir de cochons, une enquête a été menée afin d'évaluer son risque chez l'homme. Plus de 250 personnes potentiellement exposées aux cochons infectés ont fait l'objet de tests sérologiques. Deux personnes travaillant dans la porcherie et très exposées de par leur métier présentaient des titres d'anticorps élevés contre ce nouveau virus lors de leur convalescence. Au début du mois de juin 1997, ces deux travailleurs ont présenté une maladie ressemblant à la grippe, accompagnée d'éruptions cutanées; les tests sérologiques n'ont pas fait apparaître d'autres causes. La présence d'arguments solides permet d'affirmer que le virus est à l'origine de la maladie des deux hommes, mais le mode de transmission du cochon à l'homme demeure mystérieux.

Emergence du phénotype M des pneumocoques résistants à l'érythromycine en Afrique du Sud

Carol A. Widdowson and Keith P. Klugman
South African Institute for Medical Research, Johannesburg, South Africa

En Afrique du Sud, des pneumocoques résistants à l'érythromycine ont été isolés depuis 1978. Cependant, de 1987 à 1996, la resistance aux macrolides a été détectée dans seulement 270 (2.7%) des 9868 pneumocoques isolés du sang ou de liquides céphalorachidiens, et la plupart d'entre eux ont été obtenus dans le secteur public. En Afrique du Sud, l'utilisation des macrolides dans le secteur public est estimé à 56% de l'utilisation en secteur privé. La majorité des souches résistantes à l'érythromycine (89%) sont résistantes à l'érythromycine et à la clindamycine (phénotype macrolide-lincosamide-streptogramine B). Aux Etats-Unis d'Amérique, la plupart des pneumocoques résistants à l'érythromycine exposent le phénotype M nouvellement identifié (résistance à l'érythromycine seulement), associé au gène mefE. Le nombre de phénotype M en Afrique du Sud a augmenté de manière significative au cours des dix dernières années, passant de 1 phénotype M sur 5115 isolats sanguins et de liquide céphalo-rachidien reçus à 28 sur 4735 entre 1987 et 1991, par comparaison avec la période 1992-1996 (p = 5×10-7). Ces données laissent à penser que, malgré une résistance aux macrolides toujours peu élevée chez les pneunomocoques dans le secteur public, le gène mefE émerge rapidement en Afrique du Sud.

Zoonose par Mycobacterium tuberculosis: transmission de l'homme à l'éléphant

Kathleen Michalak,* Connie Austin,† Sandy Diesel,* J. Maichle Bacon,* Phil Zimmerman,‡ and Joel N. Maslow§
*McHenry County Department of Health, Woodstock, Illinois, USA; †Illinois Department of Public Health, Springfield, Illinois, USA; ‡University of Illinois, College of Medicine at Rockford, Rockford, Illinois, USA; and §Boston University School of Medicine and the VA Medical Center, Boston, Massachusetts, USA

Entre 1994 et 1996, trois éléphants d'une ferme d'animaux exotiques de l'Illinois sont morts d'une maladie pulmonaire provoquée par Mycobacterium tuberculosis. En octobre 1996, un quatrième éléphant encore en vie présentait une culture positive à M. tuberculosis. Le dépistage de la tuberculose a été réalisé chez les vingt-deux personnes qui s'occupaient des animaux à la ferme; onze d'entre elles présentaient des réactions positives aux injections de tuberculine purifiée par voie intradermique. Un sujet présentait une tuberculose active avec frottis négatif et culture positive. La comparaison des empreintes digitales de l'ADN par typage IS6110 et TBN12 a permis de montrer que la même souche était impliquée chez les quatre éléphants et chez le manipulateur d'animaux en phase active de tuberculose. Cette étude fournit la preuve de la transmission de M. tuberculosis de l'homme à l'éléphant.

Nouveaux vecteurs de la fièvre de la vallée du Rift en Afrique de l'Ouest

D. Fontenille,* M. Traore-Lamizana,* M. Diallo,*† J. Thonnon,† J.P. Digoutte,† and H.G. Zeller‡
*Laboratoire de zoologie médicale, Institut Francais de recherche scientifique pour le développement en coopération (ORSTOM), Institut Pasteur, BP 1386, Dakar, Sénégal; †Institut Pasteur, BP 220, Dakar, Sénégal; ‡Institut Pasteur, BP 1274, Antananarivo, Madagascar

Après une épidémie de fièvre de la vallée du Rift dans le sud de la Mauritanie en 1987, des études entomologiques ont été menées dans le nord du Sénégal dans une région frontalière, de 1991 à 1996, afin d'identifier les vecteurs sylvatiques du virus de la fièvre de la vallée du Rift. Le virus a été isolé à partir de moustiques qui pondent dans des zones inondables: Aedes vexans et Ae. ochraceus. En 1974 et 1983, l'isolement du virus avait été obtenu à partir d'Ae. dalzieli. Bien que ces vecteurs se distinguent des principaux vecteurs d'Afrique orientale et d'Afrique du Sud, ils ont le même type de gîte de ponte, et ils se nourrissent comme eux du sang des bovins et des moutons. Les vecteurs enzootiques en Afrique de l'Ouest sont maintenant connus, mais il reste à découvrir les facteurs à l'origine des épidémies.

Réemergence du paludisme à Plasmodium vivax en République de Corée

Brian H. Feighner, Son Il Pak, William L. Novakoski, Lori L. Kelsey, and Daniel Strickman
U.S. Army, Republic of Korea

Le paludisme à Plasmodium vivax est réapparu en République de Corée en 1993. Depuis, le nombre de cas a triplé chaque année, dépassant 1600 en 1997. Les 27 cas recensés chez les troupes américaines ont tous été soignés sans aucun problème par un traitement à base de chloroquine ou de primaquine. La maladie est localisée le long de la zone démilitarisée occidentale et ne représente qu'un risque minime pour les touristes.

Analyse moléculaire et épidémiologique des isolats du virus de la dengue de Somalie

Niranjan Kanesa-thasan,* Gwong-Jen J. Chang,† Bonnie L. Smoak,* Alan Magill,* M. Jeanne Burrous,* and Charles H. Hoke, Jr.*
*Walter Reed Army Institute of Research, Washington, DC, USA; and †Centers for Disease Control and Prevention, Ft. Collins, Colorado, USA

L'analyse de la séquence nucléotidique a été réalisée sur 14 isolats du virus de la dengue (13 virus dengue-2 et 1 virus dengue-3) obtenus en 1993 en Somalie à partir de soldats présentant un syndrome fébrile. Les virus dengue-2 présentaient la plus grande ressemblance avec le virus dengue-2 isolé en Somalie en 1984. Cependant, des différences dans la séquence nucléotidique (de 0.35% à 1.35%) étaient évidentes parmi les isolats de 1993. Ces différences étaient étroitement liées à l'emplacement géographique de l'infection et aux périodes différentes d'infection à un même endroit. Les différences génétiques entre les souches n'avaient aucune corrélation avec des syndromes cliniques dissemblables. L'analyse moléculaire des virus de la dengue est un appoint utile dans la recherche épidémiologique de leur répartition à travers le temps et les lieux.

Caractérisation moléculaire d'une nouvelle espèce de Rickettsia à partir d'Ixodes scapularis au Texas

Adrian N. Billings,* Glenna J. Teltow,† Scott C. Weaver,*and David H. Walker*
*University of Texas Medical Branch, Galveston, Texas, USA; †Bureau of Laboratories, Texas Department of Health, Austin, Texas, USA

Une nouvelle espèce de Rickettsia à la pathogenicité indéterminée a été détectée chez Ixodes scapularis. Le séquençage des ADN a montré une séquence nucléotidique plus proche de R. australis pour le gène 17kDA, R. helvetica pour gltA et R. montana pour rompA. Le nouvel organisme, provisoirement appelé génotype Cooleyi, est trés divergent au niveau des trois gènes conservés chez les espèces connues de Rickettsia.

Co-infection par Ehrlichia chaffeensis et une Rickettsia du groupe des fièvres boutonneuses: une observation

Daniel J. Sexton,* G. Ralph Corey,* Christopher Carpenter,* Li Quo Kong,* Tejel Gandhi,* Edward Breitschwerdt,† Barbara Hegarty,† Sheng-Ming Chen,‡ Hui-Min Feng,‡ Xue-Jie Yu,‡ Juan Olano,‡ David H. Walker,‡ and Stephen J. Dumler§
*Duke University Medical Center, Durham, North Carolina, USA; †North Carolina State University, Raleigh, North Carolina, USA; ‡University of Texas Medical Branch at Galveston, Galveston, Texas, USA; and §Johns Hopkins Medical Center, Baltimore, Maryland, USA

Les cas bien documentés d'infections humaines simultanées par plus d'un agent pathogène transmis par les tiques sont rares. A notre connaissance, seules deux co-infections ont été signalées. Ce sont deux infections humaines simultanées: une par l'agent de l'ehrlichiose granulocytaire humaine et Borrelia burgdorferi, l'autre par B. burgdorferi et Babesia microti (1-2). La fièvre pourprée des montagnes Rocheuses est connue depuis longtemps pour être endémique en Caroline du Nord. Des cas d'ehrlichiose chez l'homme ont été identifiés dans cet état peu de temps après qu'Ehrlichia chaffensis a été reconnue comme une cause importante de maladie transmise par les tiques dans le sud-est des Etats-Unis. Etant donné que la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses et l'ehrlichiose son répandues en Caroline du Nord, des cas sporadiques d'infection simultanée chez l'homme par des agents de rickettsie et d'ehrlichiose ne seraient pas surprenants. Cependant, de tels cas ne semblent pas avoir été signalés.

Empreintes moléculaires de Salmonella enterica de sérotype Typhi résistante aux antibiotiques

M. D. Hampton, L. R. Ward, B. Rowe, and E. J. Threlfall
Central Public Health Laboratory, London, United Kingdom

Dans le cadre de recherches épidémiologiques, la première subdivision de Salmonella Typhi est la lysotypie vi. Les lysotopes 106 Vi sont définis. Les types des souches résistantes aux antibiotiques les plus répandus sont M1 (Pakistan) et E1 (Inde, Pakistan, Bangladesh et le golfe Arabique). Une souche non typable avec les phages Vi a provoqué une importante épidémie au Tajikistan. La plupart du temps, les isolats du sous-continent indien sont résistants à l'ampicilline, le chloramphénicol, la streptomycine, le sulfamide, la tétracycline et le trimétroprime. Lors de l'épidémie au Tajikistan en 1997, la souche à l'origine de l'épidémie était également résistante à la ciprofloxacine. Dans les cas de souches résistantes aux antibiotiques, une subdivision au sein des lysotypes peut être réalisée par typage du profil plasmidique et électrophorèse en champ pulsé.

Infection par Clostridium septicum et syndrome hémolytique et urémique

M. Barnham* and N. Weightman†
*Harrogate General Hospital, Harrogate, United Kingdom; and †Northallerton Friarage Hospital, North Yorkshire, United Kingdom

Cinq cas d'infection par Clostridium septicum faisant suite au syndrome hémolytique et urémique provoqué par Escherichia coli O157 ont été signalés. Nous rapportons trois cas (l'un d'entre eux fait partie des cinq sus-mentionnés) de co-infections par Cl. septicum et E. coli. Les trois patients étaient exposés à des animaux de ferme. Une source zoonotique commune pour Cl. septicum et E. coli O157 devrait être pris en considération. Les patients atteints du syndrome hémolytique et urémique devraient être traités aggressivement et surveillés de près pour prévenir toute surinfection par Cl. septicum.

Infection persistante d'animaux domestiques appartenant à un ménage par trois espèces de Bartonella

Dorsey L. Kordick and Edward B. Breitschwerdt
North Carolina State University, Raleigh, North Carolina, USA

Nous avons surveillé par hémoculture et immunofluorescence indirecte une infection par Bartonella chez un chien et huit chats appartenant à un ménage pour déterminer la prévalence et la persistance de l'infection ainsi que la transmissibilité à l'homme. Le contrôle des ectoparasites a été rigoureux. Sur une période de trois ans, Bartonella clarridgeiae a été trouvée en deux occasions chez un chat et B. henselae a été isolée à partir d'un autre chat en quatre occasions. Sur une période de 16 mois, B. vinsonii, sous-espèce berkhoffii, a été isolée à partir du chien sur 8 des 10 essais de culture. Malgré de nombreux contacts avec les animaux, le propriétaire était séronégatif aux trois espèces par test d'immunofluorescence indirecte destiné à la détection d'immunoglobulines G spécifiques à Bartonella.

Surveillance des maladies par les appels reçus par des infirmières sur une ligne ouverte 24h/24

Jane Somsel Rodman,* Floyd Frost,* and Walter Jakubowski†
*The Southwest Center for Managed Care Research, Albuquerque, New Mexico, USA; and †U.S. Environmental Protection Agency, Cincinnati, Ohio, USA

Les appels reçus par des infirmières sur une ligne ouverte 24h/24 représentent une source de données potentielle pour la surveillance en santé publique et pourraient aider à identifier des épidémies de maladies infectieuses émergentes. Dans cette étude, les informations recueillies à Milwaukee, dans le Wisconsin, ont permis de montrer une augmentation par 17 du nombre des appels pour diarrhées lors de l'épidémie de cryptosporidiose dans cette ville en 1993. En outre, la fréquence des appels concernant diarrhées et vomissements, qui fluctue en fonction des variations saisonnières, a été notée à partir des serveurs téléphoniques de Baltimore, dans le Maryland et Albuquerque au Nouveau Mexique. L'analyse des appels pourrait représenter une méthode peu onéreuse et efficace pour l'amélioration de la surveillance des maladies.bottmbar.gif (72 bytes)
Top of Page  | Current Issue  |  Upcoming Issue  |  Past Issue  |  Search   |  Home

NCID Home
CDC Home

Emerging Infectious Diseases
National Center for Infectious Diseases
Centers for Disease Control and Prevention
Atlanta, GA