J'ai vu des hordes de gens devant une spendide synagogue, qui jetaient des pierres sur les magnifiques, vitraux. Et,lorsque nous sommes arrivés, bien sûr nous avons couru pour échapper à ce lieu, au bruit, aux hurlements, aux cris. Je suppose que tout cela était entouré d'une atmosphère sinistre parce que nous ne savions pas ce qui se passait, mais j'imagine que le simple fait qu'autant de personnes soient réunies et crient et hurlent et jettent des pierres dans les vitraux a été suffisant pour nous faire courir. Nous sommes arrivés à l'école et on nous a tout de suite dit que nos parents allaient venir nous chercher, que nous devions rester calmes mais que nous n'aurions pas cours ce jour-là. Et effectivement, quelques minutes plus tard, peut-être une demi-heure, ma mère est arrivée et m'a emmenée chez ma grand-mère où mon père se trouvait déjà. Et c'est là que s'est déroulée, lentement mais sûrement l'histoire terrible de ce qui s'est passé pendant la nuit, l'incendie, la destruction de toutes les synagogues d'Allemagne. Les Sifrei Torah [rouleaux de la Torah] furent brûlés le plus souvent. On sait que les gens de Hambourg se sont sacrifiés pour pénétrer dans la synagogue et sauver certains des Sifrei Torah, les cacher, et je crois qu'ils ont réussi. Les magasins Juifs du centre de Hambourg, dans le centre ville de Hambourg, ont été démolis, les fenêtres ont été brisées, les marchandises ont été jetées dans les rues, recouvertes d'eau et d'encre et -- je veux dire, ce fut le chaos absolu, une destruction totale.