Editor's note: We are pleased to provide this issue's editorial in French as well as in English.
Si le but de la science est l'amélioration de la santé publique et de l'environnement, alors elle doit être accessible aux professionnels locaux de la santé qui en ont le plus besoin.
En octobre 2002, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a parrainé un atelier à Genève, en Suisse, s'attaquant aux problèmes rencontrés par les revues médicales dans les pays en développement dans leurs efforts pour fournir une information médicale importante en temps voulu aux chercheurs et praticiens locaux. Le problème le plus inquiétant est le manque d'accès pour ceux qui vivent et travaillent dans les pays en développement aux résultats de la recherche médicale provenant des mêmes pays en développement et publiés dans des revues internationales. Si le but de la science est l'amélioration de la santé publique et de l'environnement, alors elle doit être accessible aux professionnels locaux de la santé qui en ont le plus besoin. A l'issue de cet atelier fut créé le FAME (Forum des Rédacteurs en Chef Médicaux Africains), qui comptait à son inauguration 12 rédacteurs en chef africains, anglophones et francophones. Bien que l'OMS soit le principal sponsor du FAME, d'autres organisations, institutions, revues et associations participantes apportent leur assistance sous différentes formes.
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(l-r) Mary E. Northridge, Siaka Sidibe, and Thomas J. Goehl
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En septembre 2003, les Instituts nationaux américains de la santé (NIH)--à savoir, la Bibliothèque nationale de médicine (NLM), le Centre international Fogarty et l'Institut national des sciences de l'hygiène du milieu (NIEHS)--ont organisé un meeting à Londres, dans les bureaux du British Medical Journal. L'objectif premier était de discuter d'une collaboration entre quatre revues médicales d'Afrique sub-saharienne et cinq revues médicales de l'hémisphère Nord comme moyen d'améliorer la qualité et la crédibilité des revues africaines, et d'attirer ainsi une recherche de haut niveau. Les étapes définies comme nécessaires à une plus grande qualité des revues africaines comprenaient: former les rédacteurs en chef à améliorer la rentabilité et à régulariser leur publication; améliorer le procédé de lecture en trouvant des lecteurs expérimentés désireux de former et de suivre de nouveaux lecteurs; proposer aux chercheurs locaux des conseils pour la préparation à la publication de dossiers de recherche. Les idées pour l'amélioration de la crédibilité des revues africaines incluaient la participation aux éditoriaux de scientifiques reconnus originaires de différents pays; être d'avantage inclus dans les grandes bases de données telles que Medline de la NLM, et chercher le moyen de partager le contenu des revues, c'est à dire co-publier, après relecture, des articles de recherche de haute importance pour les populations des régions concernées par les revues. Cette dernière approche bénéficierait également aux chercheurs et praticiens des pays développés, en rendant les résultats importants de la recherche régionale plus accessibles dans la littérature étrangère.
En mai 2004, un contrat fut concédé au CSE (Council of Science Editors) pour la gérance de fonds d'un projet pilote visant à augmenter le potentiel de quatre revues d'Afrique sub-saharienne selon les idées émises lors du meeting de Londres. Les revues africaines sélectionnées furent celles dont les rédacteurs en chef étaient membres fondateurs du FAME, et qui s'étaient donc engagés à améliorer la qualité de leurs revues ainsi que d'autres revues médicales sub-sahariennes. De plus, ces revues africaines sont publiées dans des pays qui ont une recherche active sponsorisée par des NIH, et qui font également partie du réseau de communication mis en place par la NLM pour le Multilateral Initiative on Malaria. Les revues de l'hémisphère Nord furent sélectionnées en fonction de leurs missions et engagement dans l'avancée de la santé publique et de l'environnement dans les régions en développement. Les quatre collaborations établies entre revues sont les suivantes: a) African Health Sciences et le British Medical Journal; b) Ghana Medical Journal et The Lancet; c) Malawi Medical Journal et le Journal of the American Medical Association; d) Mali Médical, Environmental Health Perspectives et l' American Journal of Public Health. La dernière collaboration--la nôtre--est la seule qui inclut 2 revues de l'hémisphère Nord, et la seule incluant une revue francophone.
En septembre 2004, nous nous sommes réunis au Research Triangle Park, en Caroline du nord, aux Etats-Unis pour commencer à travailler au succès de l'accomplissement de nos tâches contractuelles, qui sont:
1. Identifier les besoins en équipement du Mali Médical, puis fournir du matériel informatique et des logiciels aux rédactions, ainsi qu'une formation de base au personnel de la rédaction
2. Identifier les besoins éditoriaux du Mali Médical au moyen des visites mutuelles de la part des rédacteurs en chef associés, afin d'observer les méthodes de rédaction et d'édition
3. Offrir une formation d'auteur/lecteur au moyen d'ateliers, en mettant l'accent sur les normes internationales d'écriture et les approches systématiques de lecture, ouverte à tous les membres du FAME lors de sommets médico-scientifiques en Afrique
4. Offrir une formation et un support au rédacteur en chef et au directeur du service commercial en établissant des plans pour des opérations d'édition efficaces et viables grâce à une consultation technique et un atelier en Afrique ouvert à tous les membres du FAME
5. Développer et entretenir un site Internet qui permettrait la publication en ligne du Mali Médical
6. Organiser des stages pour les représentants du Mali Médical au sein des rédactions de l'Environmental Health Perspectives et de l'American Journal of Public Health
7. Mettre au point quatre compte-rendus systématiques sur des sujets importants en Afrique sub-saharienne qui seront publiés dans les revues africaines partenaires à la fois en anglais et en français.
Au cours des années à venir, nous évaluerons le succès de notre initiative d'amélioration de potentiel au moyen des indicateurs suivants : augmentation des références au Mali Médical dans Medline, nombre d'articles soumis et publiés, nombre et efficacité des lecteurs locaux, et ponctualité de publication. Si nos revues et organisations partenaires accomplissent nos missions communes que sont travailler à l'amélioration de la santé publique et parvenir à l'égalité dans la santé pour tous, alors notre collaboration naissante est un moyen efficace pour atteindre ces buts. Notre espoir commun est que les trois revues exploitent mieux leur potentiel d'acteurs d'un changement progressif, et ce à travers une plus grande compréhension, la collaboration, la perspicacité et les relations entre l'environnement et la santé dans les pays développés et en développement. Nous mettrons à jour régulièrement et simultanément nos trois revues, en anglais et en français. Nous souhaitons être chacun tenu responsable pour l'accomplissement des tâches qui nous sont assignées et l'engagement d'autres partenaires dans ce combat digne d'être mené: trouver des solutions pratiques et innovantes pour éliminer les inégalités médicales passées et présentes et protéger l'environnement pour les générations futures.
Les auteurs remercient nos organisations partenaires--l'American Public Health Association, le Mali Médical, et particulièrement le U.S. National Institute of Environmental Sciences--pour leur soutien primordial dans cette entreprise de collaboration.
Mary E. Northridge
Editor-In-Chief, American Journal of Public Health
New York, New York
E-mail: men11@columbia.edu
Siaka Sidibe
Editor-in-Chief, Mali Médical
Faculté de Médecine
de Pharmacie et d'Odontostomatologie
Bamako, Mali
E-mail: sidibes@voila.fr
Thomas J. Goehl
Editor-in-Chief, EHP
Research Triangle Park, North Carolina
E-mail: goehl@niehl.nih.gov
Mary E. Northbridge est professeur associé en sciences sociomedicales à l'école de santé publique de mailman, université de Colombia.
Siaka Sidibe est radiologiste à l'hôpital du Point G à Bamako, Mali.
Thomas J. Goehl est chef de la Division de coordination, planification, et traduction des recherches.
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Last Updated: October 19, 2004