Élections 2008 | Le peuple américain choisit ses dirigeants

05 novembre 2008

Barack Obama remporte l'élection présidentielle à une majorité écrasante

Il sera le premier président afro-américain des États-Unis.

 
Barack Obama
Le président élu des États-Unis en 2008, M. Barack Obama.

Washington - Le 4 novembre, les Américains ont élu M. Barack Obama, sénateur démocrate de l'Illinois, à la présidence des États-Unis.

Lors du discours qu'il a prononcé à Chicago le 5 novembre devant une foule de partisans, M. Obama a déclaré : « À tous ceux qui se demandent si le phare de l'Amérique est aussi brillant que jamais, nous avons montré ce soir une fois de plus que la véritable force de notre pays provient non pas de la puissance de nos armes ou de l'abondance de nos richesses, mais du pouvoir durable de nos idéaux : la démocratie, la liberté, l'égalité des chances et l'espoir permanent. »

En votant, a-t-il dit, les Américains ont montré qu'ils n'avaient « jamais été une simple collection d'individus ou d'États rouges (républicains) et bleus (démocrates) ». « Nous sommes et nous serons toujours les États-Unis d'Amérique », a-t-il souligné.

« Une nouvelle aube du leadership américain apparaît, a-t-il dit. À ceux qui voudraient détruire le monde, je leur dis : nous vous vaincrons. À ceux qui recherchent la paix et la sécurité, je leur dis : nous vous soutiendrons. »

Selon les résultats encore officieux en début de matinée le 5 novembre, M. Obama a remporté la victoire dans au moins 30 États et le district de Colombie et obtenu 349 suffrages des grands électeurs, alors qu'il n'en avait besoin que de 270 pour être élu.

M. Obama sera le premier président afro-américain des États-Unis et aussi la première personne de couleur à gouverner un pays dont la majorité de la population est blanche.

Il a été vainqueur dans tous les États remportés par le candidat démocrate, M. John Kerry, lors de l'élection présidentielle de 2004, ainsi qu'en Ohio, en Iowa, en Floride, au Nouveau-Mexique, au Colorado, au Nevada et en Virginie, États qui avaient voté pour M. Bush lors des deux élections présidentielles précédentes.

John McCain
Le candidat présidentiel du parti républicain en 2008, M. John McCain

Pour sa part, le candidat républicain, M. John McCain, a déclaré dans son allocution devant des partisans qu'il avait téléphoné à M. Obama pour le féliciter. Il a reconnu l'importance de cette victoire pour les Afro-Américains et la fierté que ceux-ci devaient éprouver à juste titre à la suite d'une longue histoire marquée par l'esclavage, la ségrégation et la discrimination.

Les États-Unis, a-t-il dit, sont maintenant fort éloignés de la période où régnait un « sectarisme cruel et arrogant », et « il n'en y a pas de meilleure preuve » que l'élection de M. Obama.

M. McCain s'est aussi engagé à apporter son soutien au prochain président et il a incité ses partisans à faire preuve de bonne volonté et à s'efforcer de trouver les moyens d'agir de concert.

La victoire de M. Obama fait suite à une lutte longue et difficile contre Mme Hillary Clinton (sénatrice de l'État de New York) lors des élections primaires, puis à une campagne électorale intense qui l'a opposé à M. McCain.

L'élection présidentielle de 2008 revêt une importance historique à de nombreux égards. Lorsque le nombre de candidats du parti démocrate s'est réduit au début de 2008, il est devenu clair que les électeurs auraient à choisir entre la première femme qui serait investie comme candidate d'un parti politique à l'élection présidentielle et le premier Afro-Américain qui serait investi de même.

Du côté républicain, le choix d'une femme, Mme Sarah Palin (gouverneure de l'Alaska), par M. McCain comme sa colistière a constitué la seconde fois qu'un candidat à la présidence a fait un tel choix.

Aux premières heures de la journée du 5 novembre, M. Obama et son colistier, M. Joe Biden (sénateur du Delaware), ont pris la parole devant une foule de partisans en liesse dans un parc de Chicago (Grant Park). M. Obama s'est engagé à être le président de tous les Américains, qu'ils aient voté pour lui ou non.

Le rassemblement de Grant Park, où des centaines de milliers de personnes étaient venues, était particulièrement émouvant car ce parc avait été la scène il y a quarante ans de manifestations violentes à l'occasion de la Convention nationale du parti démocrate de 1968. Cette violence avait illustré la division au sein du parti démocrate entre les jeunes militants de gauche et les fidèles du parti plus âgés de tendance conservatrice.

C'est aussi en 1968 qu'un candidat démocrate à la présidence, M. Robert Kennedy, a prédit qu'un Afro-Américain pourrait devenir président en 2008. « Les choses évoluent si rapidement dans le domaine des relations interraciales qu'un Noir pourrait devenir président dans quarante ans. Il n'y aucun doute à ce sujet. Dans quarante ans, un Noir pourra occuper le même poste que mon frère (…) Les préjugés existent et il est probable qu'ils persisteront (…) mais nous essayons de faire des progrès et nous en faisons. Nous n'allons pas accepter le statu quo », a-t-il dit le 27 mai 1968, une semaine avant son assassinat.

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