25 mai 2007

Les États-Unis sont le premier donateur mondial d'aide extérieure

Les résultats d'une étude de l'Institut Hudson

 
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Ce graphique montre l'origine de l'aide extérieure américaine
Ce graphique montre l'origine de l'aide extérieure américaine selon que la source est privée ou publique.

Washington - Les États-Unis sont le premier pays donateur mondial d'aide économique à l'étranger mais, à la différence d'autres pays développés, les Américains préfèrent canaliser leurs dons par l'intermédiaire du secteur privé, indique un nouveau rapport publié par un institut de recherche de Washington.

Selon l'Indice mondial de la philanthropie, publié le 24 mai par le Centre pour la prospérité mondiale de l'Institut Hudson, organisme de recherche indépendant, sur les 122,8 milliards de dollars d'aide extérieure versés par les Américains en 2005 (la dernière année pour laquelle on dispose de chiffres complets), 95,5 milliards de dollars, soit 79 %, provenaient de fondations privées, de grandes sociétés, d'organisations bénévoles, d'universités, d'associations religieuses et de particuliers.

« La situation a changé depuis les années 1950, lorsque le plan Marshall et les fonds publics dominaient notre engagement économique avec le monde en développement », a observé Carol Adelman, directrice du Centre pour la prospérité mondiale, lors de la publication du rapport.

C'est ainsi, par exemple, que les fondations américaines ont donné plus, en argent, en temps, en biens et en expertise, que ne l'ont fait, individuellement, 11 des 22 gouvernements de pays développés en 2007, et les organisations bénévoles privées ont totalisé un montant de dons supérieur à celui du gouvernement du Japon, du Royaume-Uni, de l'Allemagne ou de la France.

Plus de la moitié de l'aide totale des États-Unis aux pays en développement, soit 61,7 milliards de dollars, représente les envois d'argent par des personnes vivant aux États-Unis à leur famille à l'étranger, indique le rapport. Ces envois non seulement contribuent à réduire la pauvreté mais, dans certains cas, ils améliorent la solvabilité des États bénéficiaires et compensent dans une certaine mesure leur déséquilibre commercial.

Les dons privés

L'importance des dons privés est souvent négligée dans les statistiques qui comparent la générosité relative des divers pays, indiquent les auteurs du rapport. La plupart des autres pays développés canalisent leur aide extérieure par la voie de programmes d'aide publique au développement administrés et financés par le secteur public.

L'aide publique au développement (APD) des États-Unis s'est montée en 2005 à 28 milliards de dollars, le montant le plus élevé du monde pour un pays individuel. Mais selon le critère souvent retenu par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à savoir l'aide publique calculée en pourcentage du Revenu national brut (RNB), l'aide publique des États-Unis n'est que de 0,22 % du RNB, ce qui place ce pays au 20e rang des 22 pays donateurs développés.

Or, l'Indice mondial de la philanthropie combine toutes les formes d'aide des pays développés, tant publique que privée, méthode qui, selon les auteurs, donne une mesure plus précise de la générosité d'un pays. Selon ce critère, les États-Unis sont le premier donateur en montants absolus et le septième donateur sur 22 en pourcentage du RNB.

La qualité plutôt que la quantité

« Certes, on ne devrait pas se livrer à des jeux de chiffres, mais comme c'est toujours le cas, comme les gens font toujours des comparaisons, qu'ils considèrent alors les résultats dans les pays en développement. Les simples comparaisons de chiffres ne nous aideront pas à comprendre (...) quelles sont les meilleures pratiques, et où se situent les succès », a déclaré Mme Adelman.

Par exemple, le rapport fait état de plusieurs études de programmes privés qui ont recours au bénévolat et à l'aide directe sur le terrain, coûtant trois fois moins cher que les programmes typiques du secteur public.

De plus, selon le rapport, l'aide privée implique davantage de contacts humains directs et plus de transferts de connaissances, ce qui établit des partenariats plus authentiques entre les donateurs et les bénéficiaires.

L'une des études avait trait à un programme de prévention et de traitement du sida de 150 millions de dollars lancé par la Fondation Bristol-Myers Squibb (B-MS). En collaboration avec la faculté de médecine Baylor, B-MS a construit le premier hôpital pour enfants sidéens de Gaborone (Botswana) et formé des médecins africains dans le cadre de son Programme de bénévoles « Pediatric AIDS Corps ».

La plupart des données relatives à l'aide au développement négligent également les types d'aide que ne couvre pas la notion traditionnelle de « programmes d'aide », tels que les bourses offertes à l'étranger par des universités américaines, des programmes privés de recherche-développement en faveur de la lutte contre la pauvreté, des programmes spéciaux de prêt et d'assurance, ainsi que les placements à l'étranger, indiquent les auteurs du rapport.

En 2005, les prêts et les placements d'entreprises américaines dans le monde en développement ont totalisé 69,2 milliards de dollars, indique le rapport.

Mme Adelman a dit que les données sur les types moins traditionnels d'aide internationale, tels que les envois d'argent à la famille ou l'aide en nature et en temps donné, sont encore rares et difficiles à obtenir, mais qu'il convient néanmoins d'étudier la diversité croissante des flux d'aide pour savoir ce qui marche vraiment.

« À tout le moins, nous devons analyser ce qui se passe dans ce domaine de façon à voir quel est le moteur qui fait avancer les économies du monde en développement », a-t-elle déclaré.

(Les articles du "Washington File" sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/francais/)

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