Dépasser les frontières du connu

25 juin 2008

La navette est de retour après avoir ajouté un module à la station spatiale

La NASA choisit de nouvelles combinaisons spatiales pour les astronautes de la capsule spatiale Orion.

 
Aterrissage de la navette <i>Discovery</i> le 14 juin
Aterrissage de la navette Discovery le 14 juin 2008 au Centre spatial Kennedy (Floride).

Washington - La navette spatiale Discovery et son équipage ont atterri le 14 juin au Centre spatial Kennedy (Floride), mettant ainsi fin à la mission STS-124 qui a installé et équipé le plus gros module du laboratoire Kibo de l'Agence japonaise d'exploration spatiale (JAXA).

Il a fallu réaliser trois sorties dans l'espace pour installer et équiper le module pressurisé de la taille d'un autocar et activer son bras robotique. Le module logistique du laboratoire, qui avait été livré et installé dans un emplacement temporaire au mois de mars, a été attaché de manière permanente au-dessus du module pressurisé.

« Discovery roule sur la piste 1-5 du Centre spatial Kennedy », a pu annoncer Mission Control de Houston en milieu de matinée le 14 juin, « c'est la fin d'une mission de 5,7 millions de miles (9,1 millions de km) qui avait pour objet d'agrandir la ville mondiale de l'espace. »

STS-124 était le second d'une série de trois vols transportant les modules du laboratoire Kibo jusqu'à la station spatiale internationale.

« Cette réussite constitue un grand pas en avant pour l'exploration spatiale et les futures activités spatiales humaines », a déclaré le vice-président de la JAXA, Kaoru Mamiya. « Nous partageons maintenant toutes les possibilités de [la station spatiale internationale] et nous contribuons au triomphe de la coopération internationale ».

Les prochaines étapes

Mark Kelly était commandant d'un équipage qui se composait du pilote, Ken Ham, des spécialistes Karen Nyberg, Ron Garan, Mike Fossum et Greg Chamitoff et de l'astronaute japonais de la JAXA, Akihido Hoshide.

Greg Chamitoff est resté à bord de la station spatiale en remplacement de l'ingénieur de vol de l'Expédition 17, Garrett Reisman, qui est revenu sur Terre à bord de Discovery après un séjour de près de trois mois dans l'espace. Chamitoff reviendra à bord de la navette Endeavour STS-126, dont le lancement est prévu pour le 10 novembre.

Le prochain vol de la navette Atlantis, prévu pour le 8 octobre, emmènera sept astronautes pour une mission de 11 jours de réparation du télescope Hubble.

Combinations spatiales en 2014 et en 1964
La combinaison spatiale prévue pour la mission Orion en 2008, et les astronautes Virgil Grissom et John Young en 1964.

La mission Hubble va créer un « trou » de trois mois et demi dans les missions vers la station spatiale mais, selon Bill Gerstenmaier, administrateur associé de la NASA pour les missions spatiales, cette interruption va donner aux centres de contrôle du laboratoire Columbus de l'Agence spatiale européenne et du laboratoire Kibo de la JAXA l'occasion de travailler avec le personnel de la station et de commencer à utiliser les nouvelles installations scientifiques.

« Même sans mission de la navette », a-t-il déclaré, « nous allons être très occupés ; nous devons apprendre à exploiter cette station internationale et nous devrons être prêts lorsque les vols de la navette recommenceront à l'automne, et nous devons aussi nous préparer à accueillir une équipe de six personnes » dans la station à partir de 2009.

M. Gerstenmaier a déclaré que la charge de travail dans la station augmente et que son personnel commence à travailler régulièrement dans l'espace.

Par exemple, au cours de la mission STS-124, pendant que certains astronautes effectuaient des sorties dans l'espace, d'autres installaient le nouveau module de Kibo. Lors d'une de ces sorties, les astronautes ont démonté une caméra externe qui ne fonctionnait plus, l'ont ramenée à l'intérieur pour la réparer et l'ont réinstallée lors d'une autre sortie.

« Nous sommes en train d'acquérir les compétences, les trucs de maintenance dont nous aurons besoin lorsque nous partirons vers la Lune ou vers Mars. Nous commençons à couper les liens avec la planète Terre ».

Une nouvelle combinaison spatiale

Le 12 juin, la NASA a signé un contrat avec Oceaneering International Inc., basée à Houston, pour la conception, la fabrication et la production des nouvelles combinaisons spatiales qui protégeront les astronautes pendant les vols Ares-Orion du Programme Constellation à destination de la station spatiale dans la nouvelle capsule habitable Orion à compter de 2015 et à destination de surface de la Lune à compter de 2020.

« La signature du contrat pour les combinaisons spatiales est la dernière étape et permettra de satisfaire nos besoins de matériel de vol dans l'espace pour le premier vol habité du Programme Constellation en 2015 » a déclaré Jeff Hanley, directeur du Programme Constellation au Johnson Space Center de la NASA à Houston.

La NASA aura besoin de combinaisons et de systèmes de soutien pour quatre astronautes lors des voyages vers la Lune et pour six passagers lors des voyages vers la station. Pour les voyages de courte durée vers la Lune, les combinaisons contiendront des fournitures pour une semaine de sorties sur le sol lunaire. Le système devra aussi pouvoir répondre aux besoins d'un certain nombre de sorties lors d'expéditions lunaires pouvant durer jusqu'à 6 mois.

La combinaison et le système connexe protégeront les astronautes dans l'environnement des décollages et des atterrissages, notamment contre des problèmes possibles de fuite dans la cabine du vaisseau spatial.

Le contrat, qui court de juin 2008 à septembre 2015, est estimé à 183,8 millions de dollars. Oceaneering et ses sous-traitants seront responsables de la conception, de l'élaboration et des essais débouchant sur la fabrication, l'assemblage et le premier vol des éléments de la combinaison dont auront besoin des astronautes à bord du véhicule d'exploration Orion. Le contrat inclut les premiers travaux de conception de la combinaison requise sur la surface de la Lune.

« Je suis passionné par le nouveau partenariat entre la NASA et Oceaneering » a déclaré Glenn Lutz, chef de projet pour les combinaisons spatiales au Centre spatial Johnson. « Le moment est venu pour notre équipe de porteurs de combinaisons de commencer le voyage qui nous permettra de laisser de nouvelles traces de pas sur la Lune. »

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