Paix et sécurité | Vers un monde plus stable

08 janvier 2009

Les États-Unis se félicitent du plan de cessez-le-feu proposé pour Gaza

Une paix durable requiert la fin des attaques du Hamas, dit Mme Rice.

 
Mme Condoleezza Rice le 6 janvier 2009
La secrétaire d'État s'adresse à une réunion d'urgence du Coneil de sécurité de lONU le 6 janvier 2009.

Washington - La secrétaire d'État Condoleezza Rice a joint sa voix à celle du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et des membres de la Ligue arabe pour se féliciter du nouveau projet de cessez-le-feu proposé pour désamorcer la crise dans la Bande de Gaza.

« Nous pensons qu'un cessez-le-feu est nécessaire, mais il faut que ce soit un cessez-le-feu qui ne signifie pas un retour au statu quo », a dit Mme Rice à la presse, devant la salle de réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, à New York. « Nous nous félicitons vivement des efforts entrepris (en faveur d'un cessez-le-feu) par de nombreux États, et notamment de ceux du président égyptien Hosni Moubarak, au nom de son pays. Nous appuyons cette initiative. »

Mme Rice s'est rendue au Conseil de sécurité pour une réunion d'urgence sur la crise croissante à laquelle sont confrontés 1,5 million de Palestiniens pris dans les tirs croisés suite à la décision du Hamas d'abandonner le précédent accord de cessez-le-feu et d'intensifier les tirs de roquettes et de mortiers contre les collectivités du sud d'Israël.

Désigné comme un groupe terroriste par les États-Unis, le Hamas a tiré plus de 500 roquettes contre Israël depuis le 27 décembre 2008, tandis que l'opération de sécurité lancée par l'État hébreu, pour mettre fin aux attaques du Hamas, a fait plus de 600 morts et 2.500 blessés sur le territoire densément peuplé de Gaza - risquant d'éclipser les progrès accomplis sur la voie de la paix au Proche-Orient, depuis la conférence parrainée par les États-Unis à Annapolis, en novembre 2007.

Alors que les officiels se rencontraient à New York, M. Moubarak a annoncé une nouvelle proposition de cessez-le-feu, négociée avec le soutien du président français Nicolas Sarkozy ; celle-ci préconise une trêve immédiate qui permettrait d'acheminer des vivres et autres produits humanitaires à Gaza, et donnerait du temps à l'Égypte de faciliter une paix plus permanente avec le Hamas - lequel avait chassé l'Autorité palestinienne de Gaza en juin 2007.

« Je suis en étroite consultation avec mes collègues arabes, ainsi qu'avec les Israéliens, sur l'importance de faire avancer rapidement cette initiative », a dit Mme Rice.

Alors que M. Abbas - qui dirige, de Cisjordanie, le seul gouvernement palestinien reconnu par la communauté internationale - a exprimé son soutien au plan de cessez-le feu proposé par l'Égypte, le Hamas, pour sa part, ne s'est pas encore prononcé en sa faveur. Mais, selon les médias, les responsables du Hamas auraient indiqué que le groupe militant ne lancerait pas de roquettes pendant les suspensions des opérations de sécurité d'Israël.

« Il est bien trop tôt pour dire qu'il y a une percée (dans la situation) », a dit le ministre britannique des affaires étrangères, David Miliband, qui s'est joint à Mme Rice au Conseil de sécurité, de même qu'à son homologue français, Bernard Kouchner et d'autres hauts diplomates de pays européens et arabes. « Nous devons faire en sorte que les mesures dans la région et celles prises à New York se rejoignent pour conduire à un cessez-le-feu immédiat et durable dont l'importance est cruciale. »

Pendant que les diplomates discutaient des détails de la proposition de trêve, la porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino, a dit que Mme Rice a eu des entretiens, tard dans la soirée, avec de hauts responsables israéliens, qui ont alors annoncé qu'Israël ouvrirait un couloir humanitaire à Gaza et suspendrait ses opérations de sécurité, chaque jour, pendant trois heures, pour faciliter l'acheminement des produits de première nécessité au territoire palestinien.

« Nous sommes profondément préoccupés par la situation humanitaire à Gaza », a dit Mme Rice à la presse, le 7 janvier. « Je suis heureuse qu'Israël ait pu ouvrir un couloir humanitaire et offrir une pause dans les opérations pour cette action humanitaire, mais il est nécessaire de réitérer sans cesse que la population de Gaza doit être en mesure d'avoir accès à un approvisionnement crucial de vivres, de produits de première nécessité, de matériel d'assainissement et de fournitures médicales », a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Parlant de la menace à leur sécurité à laquelle sont confrontés les citoyens israéliens, Mme Rice a dit : « Aucun de nos pays n'aurait pu tolérer une telle situation ». Et elle a noté que « le peuple de Gaza a vu l'insécurité et le non-respect des droits s'aggraver, et ses conditions de vie se détériorer davantage, à cause des actions du Hamas ».

Se tournant vers l'avenir, Mme Rice a souligné que l'élément clé pour parvenir à la paix est le retour à une vie normale pour la population de Gaza, ce qui nécessite, entre autres, la fin des attaques de roquettes et de mortiers du Hamas contre les communautés du sud d'Israël ; la fermeture du réseau de galeries souterraines que le Hamas utilise pour acheminer clandestinement des armes vers le territoire ; la réouverture, dans les deux sens, des points de passage avec Gaza - une mesure visée par le Hamas depuis qu'il a saisi le contrôle de ce territoire - et, enfin, le transfert, du gouvernement israélien aux autorités palestiniennes, de la responsabilité des opérations à ces points de passage. (Voir « Les États-Unis proposent trois éléments d'un cessez-le-feu à Gaza ».)

En 2008, les États-Unis ont contribué 85 millions de dollars en aide humanitaire à Gaza par le biais des Nations unies, a dit Mme Rice, et ils sont prêts à fournir encore plus d'assistance pour soutenir les efforts de reconstruction, une fois que la paix sera établie.

Le ministre turc des affaires étrangères, Ali Babacan, a dit que son pays, qui a été récemment élu membre (non permanent) du Conseil de sécurité de l'ONU, et qui est très engagé dans les efforts de médiation au Proche-Orient, serait prêt à contribuer à une force internationale de supervision du cessez-le-feu à Gaza.

Mme Rice a prolongé sa visite à New York pour tenir des consultations supplémentaires sur la proposition franco-égyptienne de cessez-le-feu, dont un entretien avec le secrétaire-général des Nations unies, Ban Ki-moon.

« Nous devons réellement trouver une solution rapide à ce problème. Mais cette fois-ci, il faut vraiment une solution qui ne permette pas au Hamas de se servir du territoire de Gaza comme d'une plate-forme pour lancer des attaques contre des villes israéliennes », a dit Mme Rice. « Il est grand temps que les Palestiniens, qui méritent de vivre dans leur propre État, puissent en avoir un ; et il est grand temps que les Israéliens, qui souhaitent vivre en paix et en sécurité avec un voisin pacifique, puissent avoir cette paix et cette sécurité ».

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