16 août 2007

Le pow-wow national rend hommage aux traditions culturelles amérindiennes

Des représentants de tribus amérindiennes des États-Unis et du Canada se sont rassemblés à Washington pour cette grande fête.

 
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Kelly Walker
Kelly Walker exécute un mouvement de danse au Musée national des Indiens d'Amérique le 12 août. (Photo Ken White/Dép d'État)

Washington - Le pow-wow, ou rassemblement tribal, revêt une grande importance aux plans social et culturel pour les peuples indigènes d'Amérique du Nord.

De mars à septembre, ces rassemblements qui sont organisés aux quatre coins des États-Unis regroupent des représentants des diverses tribus amérindiennes qui chantent, dansent et partagent leurs traditions. Sur la côte est des États-Unis, le plus important est le pow-wow national qui se tient tous les deux ans à Washington et attire des représentants de quelque 250 tribus des États-Unis et du Canada.

Les « Northern Plains Dancers » (Danseurs des plaines du nord), par exemple, étaient venus de la réserve amérindienne de Fort Berthold, dans le Dakota du Nord, pour participer au troisième pow-wow national (qui s'est tenu du 10 au 12 août). Avant de se joindre à la grande fête, le groupe a interprété ses danses sur la scène de l'amphithéâtre du Musée national des Indiens d'Amérique de l'Institution Smithsonian.

Interviewés par l'USINFO, plusieurs danseurs ont évoqué l'importance qu'ils attachaient à mieux faire connaître leur culture au reste du monde et tous ont insisté sur la nécessité de dissiper les idées préconçues.

« Je veux montrer aux gens que nous ne nous limitons pas à ce qu'ils voient dans les films », a expliqué Wylie Bearstail (aux origines hidatsa et arikara). « J'espère que les spectateurs se feront une idée différente des Amérindiens. Nous ne sommes pas des sauvages. Nous sommes comme tout le monde », a souligné pour sa part Rylan Baker (hidatsa et cri).

Accompagnés de chanteurs battant leur tambour, les danseurs sont arrivés sur scène en costume de cérémonie complet décoré de plumes d'aigle, de franges et de perles. Un par un, les danseurs ont ensuite fait une démonstration de styles de danses populaires couramment interprétés lors de pow-wow.

Les danseurs tourbillonnaient au rythme infernal des tambours tandis qu'un narrateur expliquait la signification de chaque danse. L'un des danseurs portant une toque de bison cornue, a interprété la danse du bison, un animal que les Amérindiens vénéraient pour la viande et le cuir qu'il leur donnait et à qui ils rendaient hommage en récitant des prières après la chasse.

Les troupeaux de bisons, pratiquement décimés par les colons blancs, se sont reconstitués dans l'ouest américain et les tribus amérindiennes les protègent désormais dans leur habitat naturel.

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Rylan Baker
Rylan Baker, danseur amérindien aux origines hidatsa et cri, au Musée national des Indiens d'Amérique. (Photo Ken White/Dép d'État)

« Le bison symbolise aujourd'hui notre survie », a fait valoir le narrateur.

Nombreux sont les styles de danse qui restent fidèles aux traditions, mais d'autres ont incorporé des variations contemporaines. Certains styles avaient plus ou moins été abandonnés pendant un temps, mais connaissent aujourd'hui une renaissance.

Deux femmes ont interprété une danse traditionnelle réservée aux rites liés à la guérison. Dansant en mesure, chacun de leurs mouvements était ponctué par le tintement des petites clochettes qui décoraient leur robe.

Jadis reléguées au périmètre du cercle de danse, les femmes se joignent aujourd'hui aux danses des hommes.

Sur la scène du Musée national des Indiens d'Amérique, un danseur a fait une démonstration de la danse de l'aigle. Portant un brassard décoré de plumes d'aigles sur chaque bras, il a dansé en tournoyant, représentant ainsi l'envol d'un aigle, ce messager du monde spirituel qui vole plus haut dans les cieux que tout autre oiseau.

Les danses et les rites rendant hommage aux guerriers d'antan n'ont pas disparu mais, à l'heure actuelle, ils sont réservés aux soldats amérindiens incorporés dans les forces armées américaines.

La danse « complexe » des hommes et la danse du châle des femmes sont des danses modernes très populaires qui mettent l'accent sur la grâce des mouvements féminins et l'athlétisme des hommes. À l'instar de toutes les autres danses amérindiennes, les interprètes doivent suivre attentivement les battements des tambours, devant synchroniser leur danse avec ces derniers et la terminer avec le dernier battement.

« Je danse depuis que je sais marcher, et je ne manquerai pas d'apprendre ces danses à mes enfants », a précisé Lauren Frank (aux origines arikara, pied-noir, et cri).

Grâce à la participation des « danseurs des plaines du nord » et de bien d'autres, les pow-wow des temps modernes aident à préserver les traditions sociales qui se trouvent au cœur de l'identité amérindienne.

Ainsi que l'a souligné George P. Horse Capture, spécialiste de la culture amérindienne attaché au Musée national des amérindiens, le pow-wow est « une célébration des peuples amérindiens actuels qui se poursuivra avec vigueur, tradition et changements, d'année en année, tant qu'il y aura des Amérindiens dans le monde ».

(Les articles du "Washington File" sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/francais/)

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