Élections 2008 | Le peuple américain choisit ses dirigeants

02 décembre 2008

L'équipe de M. Obama chargée de la politique étrangère et de la sécurité nationale

Le président élu annonce la nomination de plusieurs futurs ministres et hauts responsables.

 
Barack Obama et Hilary Clinton
Barack Obama et Hilary Clinton, anciens rivaux au sein du parti démocrate, travailleront de concert pour former la politique étrangère.

Washington - Lors de la conférence de presse qu'il a donnée à Chicago le 1er décembre, le président élu, M. Barack Obama, a annoncé la nomination de Mme Hillary Clinton (sénatrice de New York) au poste de secrétaire d'État (ministre des affaires étrangères) et a indiqué qu'il avait demandé au ministre actuel de la défense, M. Robert Gates, de continuer à exercer ses fonctions.

En outre, il a annoncé la nomination de M. James Jones (ancien général des marines) au poste de conseiller en matière de sécurité nationale, de Mme Janet Napolitano (gouverneure de l'Arizona) au poste de ministre de la sécurité intérieure, de M. Eric Holder au poste de ministre de la justice, et de Mme Susan Rice au poste de représentant permanent des États-Unis auprès de l'Organisation des Nations unies.

M. Obama a déclaré que le destin des États-Unis était lié à celui du reste du monde. « Qu'il s'agisse de notre économie, de notre sécurité, de notre santé publique ou de notre climat, a-t-il dit, il nous faut agir en ayant conscience que, maintenant plus que jamais, nous avons un enjeu dans ce qui passe dans le monde entier.

« Nous allons renouer d'anciennes alliances et créer des partenariats durables. Nous allons montrer au monde une fois de plus que les États-Unis ne relâcheront pas leurs efforts pour défendre leur peuple, qu'ils feront preuve de constance dans la défense de leurs intérêts et qu'ils sont fermement attachés aux idéaux qui brillent comme un phare dans le monde, à savoir la démocratie et la justice, l'égalité des chances et un espoir irrépressible, parce que les principes américains constituent le plus grand produit d'exportation des États-Unis dans le monde. »

Lors des élections primaires démocrates, Mme Clinton, qui est actuellement sénatrice de l'État de New York, était le principal adversaire de M. Obama. Elle a cependant fait campagne pour lui lorsqu'il a été investi par le parti démocrate en tant que candidat à l'élection présidentielle. Elle est l'épouse de l'ancien président Bill Clinton.

Si le Sénat entérine sa nomination, Mme Clinton sera la principale conseillère de M. Obama en matière de politique étrangère et le chef de la diplomatie des États-Unis sur la scène mondiale. Elle sera à la tête de 260 ambassades, consulats et autres postes diplomatiques dans 188 pays et en charge des programmes d'aide à l'étranger des États-Unis.

« La nomination de Hillary constitue un signe pour nos amis et ennemis du sérieux de mon engagement à renouveler la diplomatie de notre pays et à rétablir nos alliances, a déclaré M. Obama. Il y a beaucoup à faire, qu'il s'agisse notamment de prévenir la propagation des armes nucléaires en Iran et en Corée du Nord, de parvenir à un paix durable entre Israël et les Palestiniens ou de renforcer les institutions internationales. »

Actuellement ministre de la défense du gouvernement Bush, M. Gates exerce ses fonctions depuis décembre 2006. Auparavant, il a été à la tête de l'université A&M du Texas, après avoir fait une longue carrière au sein de la CIA (Central Intelligence Agency).

Robert Gates
Le ministre de défense actuel, M. Robert Gates a été invité par le président élu à garder son poste sous le nouveau gouvernement.

M. Obama a réaffirmé son intention de retirer les forces combattantes américaines de l'Irak au cours des seize premiers mois de sa présidence et indiqué qu'il demanderait à M. Gates et à l'armée américaine de mettre fin à la guerre d'une manière responsable en faisant en sorte que les Irakiens prennent en main leur pays, ainsi que de veiller à ce que les États-Unis aient « la stratégie et les ressources nécessaires pour réussir dans leur lutte contre Al-Qaïda et les talibans ».

Pour ce qui est de son futur conseiller en matière de sécurité nationale, M. Obama a indiqué que M. Jones apporterait à cette fonction « la double expérience acquise en tant que militaire et en tant que diplomate ». De 2007 à 2008, M. Jones a été l'envoyé spécial des États-Unis pour la sécurité au Proche-Orient et a œuvré de concert avec Israël et les Palestiniens dans ce domaine. En sa qualité de général, il a occupé les fonctions de commandant suprême des forces alliées en Europe de 2003 à 2006 et auparavant de commandant du corps des Marines de 1999 à 2003.

M. Jones sera à la tête du Conseil de la sécurité nationale. Ses collaborateurs et lui apporteront un soutien au président et à ce conseil au moyen de leurs travaux de recherche et de notes d'information.

« Il me conseillera et agira afin d'intégrer nos efforts au sein du gouvernement, de sorte que nous puissions utiliser tous les éléments de la puissance de notre pays pour faire face à des menaces inhabituelles et pour promouvoir nos valeurs », a dit M. Obama.

Gouverneure de l'Arizona depuis 2002, Mme Napolitano a été élue auparavant à la tête des services de la justice de cet État en 1998. Si le Sénat entérine sa nomination au poste de ministre de la sécurité intérieure, elle dirigera un ministère dont la création remonte seulement à 2003 et fait suite aux attentats terroristes du 11 septembre 2001. Outre la protection des États-Unis contre le terrorisme, ce ministère est chargé de l'intervention d'urgence en cas de catastrophe, de la surveillance des frontières et des douanes. Il regroupe plusieurs organismes, dont les Services d'immigration et de douane, l'Agence fédérale de la gestion des situations d'urgence, l'Agence de la sécurité des transports et les Garde-côtes.

Mme Napolitano, a dit M. Obama, est bien au courant de « la nécessité d'avoir une partenaire à Washington qui œuvre de concert avec les administrations des États fédérés et des collectivités locales. Elle comprend comme tout le monde le danger d'une frontière non protégée, et elle sera une responsable qui sera en mesure de réforme un ministère immense tout en protégeant notre pays. »

Quant à Mme Susan Rice, elle était la principale conseillère de M. Obama en matière de politique étrangère pendant sa campagne électorale et est actuellement membre du conseil consultatif de MM. Obama et Biden pour la période de transition. Elle a occupé les fonctions de secrétaire d'État adjointe aux affaires africaines de 1997 à 2001 et de membre du Conseil de la sécurité nationale de 1993 à 1997. M. Obama a indiqué son intention de redonner au poste de représentant permanent des États-Unis auprès de l'ONU le rang équivalent à celui de ministre.

« Susan, a-t-il dit, sait que les défis mondiaux auxquels nous nous heurtons exigent des institutions mondiales qui fonctionnent bien. Elle est convaincue comme moi que l'ONU constitue un forum indispensable, mais imparfait. Elle fera savoir que notre engagement en faveur d'une action multilatérale doit être allié à un engagement en faveur de réformes. Nous avons besoin que l'ONU soit plus efficace en tant qu'instance permettant une action collective contre le terrorisme et la prolifération (des armes nucléaires), contre les changements climatiques et le génocide, contre la pauvreté et les maladies. »

Enfin, M. Obama a choisi pour occuper les fonctions de ministre de la justice M. Eric Holder. Si le Sénat entérine sa nomination, il sera le premier Afro-Américain à remplir de telles fonctions. Son père était originaire de la Barbade, et il a passé sa jeunesse à New York.

M. Holder, a dit M. Obama, « s'est distingué en tant que procureur, juge et haut responsable et il est très au courant des défis auxquels nous nous heurtons dans le domaine de la répression, qu'il s'agisse du terrorisme, de l'espionnage, de la criminalité des cols blancs et de la corruption des agents publics. »

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