Élections 2008 | Le peuple américain choisit ses dirigeants

13 janvier 2009

M. Obama souhaite « un processus de collaboration et de consultations » avec le Congrès

Le prochain président a encouragé les parlementaires à adopter rapidement son plan de relance économique.

 
Barack Obama
M. Obama a dit le 11 janvier que son gouvernement devrait collaborer étroitement avec le Congrès afin de lancer son plan économique.

Washington - Le prochain président, M. Barack Obama, a dit, le 11 janvier, que son gouvernement devrait collaborer étroitement avec le Congrès en vue de l'adoption de son plan de relance économique.

Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision ABC lors de l'émission This Week With George Stephanopoulos, M. Obama a admis que les parlementaires pourraient avoir différentes opinions quant à la meilleure façon de relancer l'économie américaine et que les pouvoirs législatif et exécutif devraient rapidement œuvrer de concert et de manière efficace pour que le texte de loi sur la relance soit adopté.

« Ce que nous avons tenté de faire est de proposer un plan qui annonce la nécessité d'agir avec aplomb et rapidement », a dit M. Obama à M. Stephanopoulos.

Le plan dont M. Obama a donné un aperçu lors de son discours du 8 janvier prévoit de grands investissements dans l'infrastructure du pays. Baptisé « plan de redressement et de réinvestissement américain », il « doit donner un coup de pouce immédiat à la création d'emplois et à la croissance à long terme » en doublant la production d'énergies renouvelables, en investissant dans l'informatisation des dossiers médicaux des Américains et en modernisant les écoles du pays.

Il préconise également une réduction de 1.000 dollars des impôts sur le revenu des familles de la classe moyenne, ce qui « conduirait les gens à dépenser de nouveau », a dit M. Obama tout en soulignant que ce plan, d'un montant de plusieurs centaines de milliards de dollars, augmenterait, à court terme, le déficit de l'Etat fédéral, mais que les conséquences « de ne pas faire assez ou de ne rien faire du tout » ne manqueraient pas d'entraîner un déficit encore plus important au niveau de l'emploi, des revenus et de la confiance dans l'économie du pays.

Le parti démocrate de M. Obama est majoritaire à la fois à la Chambre des représentants et au Sénat, mais cela ne signifie pas que les parlementaires adopteront un texte de loi qui comprend tous les éléments proposés par le prochain président. Certains parlementaires démocrates ne sont pas d'accord avec les réductions d'impôts préconisées par M. Obama, alors que certains républicains appuieront vraisemblablement ses propositions.

Conscients des préoccupations de certains membres de leur propre parti, les conseillers économiques de M. Obama, MM. Lawrence Summers et Jason Furman, se sont entretenus, le 11 janvier, avec 35 sénateurs démocrates. Certains de ces derniers leur ont dit qu'ils s'attendaient à ce que le gouvernement de M. Obama examine les points qui les préoccupaient et qu'il en tienne compte dans une version modifiée du texte de loi. M. Obama s'est aussi entretenu de son plan de relance avec les chefs de file des deux partis au Congrès.

« Il y a des principes fondamentaux que j'ai soulignés (…) Si les gens ont de meilleures idées au sujet de certaines dispositions (…) nous leur ferons bon accueil », a dit M. Obama de son entretien télévisé. « Nous allons donc avoir un processus de collaboration et de consultations avec le Congrès au cours des prochains jours ».

Lorsque M. Obama prêtera serment le 20 janvier, les États-Unis entreront dans une période relativement rare de « gouvernement unifié » : la Maison-Blanche, la Chambre des représentants et le Sénat seront entre les mains du même parti, en l'occurrence le parti démocrate.

Directeur du Centre d'études parlementaires et présidentielles de l'American University, M. James Thurber a indiqué que d'habitude les propositions de loi des présidents au cours des périodes dites « de gouvernement unifié » étaient plus facilement adoptées. Toutefois, M. Obama se heurtera à de nombreuses difficultés, a-t-il dit en décembre dernier, à Washington.

Chercheur principal de l'American Enterprise Institute, M. Norman Ornstein partage l'opinion de M. Thurber. Il a dit : « Vous ne pouvez pas penser que, comme par magie ou en changeant la majorité (au Congrès), nous allons soudain nous retrouver dans un climat extrêmement différent. »

M. Ornstein et ses collègues, Mme Sarah Binder et M. Thomas Mann, qui sont tous deux chercheurs à l'Institut Brookings, ont participé, le 8 janvier, à un débat sur leur nouveau rapport relatif à l'évaluation de la 110e législature et aux perspectives de la 111e.

Le gouvernement de M. Obama « entame ses travaux en étant énormément conscient de l'importance d'entretenir des relations avec le Congrès sur un pied d'égalité », a dit M. Ornstein. Ancien sénateur, M. Obama a choisi parmi les parlementaires son secrétaire général et plusieurs de ses ministres.

Pendant le gouvernement de M. Bush, il y a eu parfois « des épreuves de force entre l'exécutif et le législatif », a indiqué M. Ornstein, tout en se déclarant d'avis qu'il y aurait des désaccords sur les rôles respectifs du président et du Congrès au cours du mandat de M. Obama.

Il a fait état d'un récent incident au cours duquel le futur vice-président, M. Joe Biden, qui a occupé un siège au Sénat pendant trente-six ans, avait appris qu'il ne serait pas le bienvenu aux déjeuners de travail que les sénateurs démocrates organisaient chaque semaine. Indiquant que la présence du prochain vice-président pourrait en effet limiter les possibilités de dialogue et de critiques à l'égard du gouvernement, M. Ornstein a décrit la décision des sénateurs démocrates comme leur façon d'affirmer l'indépendance du Congrès.

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