Paix et sécurité | Vers un monde plus stable

30 décembre 2008

Les États-Unis en faveur d'un cessez-le-feu durable à Gaza

Le gouvernement Bush exhorte le Hamas et Israël à éviter de faire des victimes parmi la population civile.

 

Washington - La violence qui a éclaté fin décembre à la fin de la période de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël a fait plus de 300 morts en quelques jours, en Israël et à Gaza, tandis que la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice multipliait les entretiens diplomatiques en vue de tenter de faire cesser les combats.

Mme Rice « s'est engagée de manière très dynamique », dans ces efforts, a dit le porte-parole adjoint par intérim du département d'État, Gordon Duguid, lors d'un point de presse donné à Washington le 29 décembre. Depuis le 26 de ce mois, Mme Rice s'est entretenue avec de hauts responsables d'Israël, des Nations unies, de la Russie, de l'Union européenne, de la France, du Royaume-Uni et du Canada.

Selon M. Duguid, elle a eu cinq entretiens téléphoniques avec son homologue israélienne, Tzipi Livni, trois autres avec son homologue égyptien, Ahmed Aboul Gheit. Elle a également appelé le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Saud al-Faisal, le ministre israélien de la défense, Ehoud Barak, le premier ministre libanais, Fouad Siniora, et le ministre turc des affaires étrangères, Ali Babacan.

« Les États-Unis œuvrent activement en vue de rétablir le cessez-le-feu. La responsabilité de l'avoir violé incombe au Hamas. Le Hamas doit cesser ses attaques de roquettes. Nous sommes fermement d'avis que le cessez-le-feu doit être rétabli, mais de façon viable et durable. Il faut que le Hamas mette fin à sa politique d'affrontement et s'intègre au processus (de paix) », a dit M. Duguid.

Les États-Unis n'ont aucun contact direct avec le Hamas, qu'ils ont désigné comme une organisation terroriste. « D'autres pays ont avec le Hamas des contacts qu'ils peuvent utiliser pour aider à rétablir le cessez-le-feu », a ajouté M. Duguid.

Mais il a souligné que le Hamas « a la possibilité de se joindre au processus de paix » en prenant certaines mesures, notamment de renoncer à la violence et de reconnaître le droit d'Israël d'exister dans la paix et la sécurité, comme le prévoit la résolution 1850 du Conseil de sécurité des Nations unies.

« Mais plus directement, nous œuvrons actuellement en faveur d'un cessez-le-feu par lequel le Hamas s'engagerait à mettre fin à ses attaques de roquettes contre Israël. Toutes les parties devront alors respecter le cessez-le-feu et s'accorder afin qu'il soit viable et durable. »

Les États-Unis évaluent les besoins humanitaires des Palestiniens

M. Duguid a dit que l'Agence des États-Unis pour le développement international, l'USAID, effectuait actuellement « une évaluation urgente » des besoins humanitaires des Palestiniens, notamment en vivres et en fournitures médicales. Il a précisé que l'USAID fournissait de l'aide par le biais de ses partenaires dans la région et tentaient de trouver le moyen de faciliter l'acheminement de l'aide du Programme alimentaire mondial.

« Pendant l'année écoulée, les États-Unis ont été l'un des principaux donateurs d'aide humanitaire à la Cisjordanie et à Gaza par le biais de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et de l'Appel d'urgence de 2008 en faveur de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza », a ajouté le porte-parole.

Au cours de l'année budgétaire 2008, qui a pris fin le 30 septembre, la contribution de 57 millions de dollars du gouvernement Bush « a aidé plus d'un million de réfugiés palestiniens à Gaza », a dit M. Duguid. Les États-Unis ont également versé 14,34 millions de dollars au Comité international de la Croix-Rouge pour ses opérations en faveur des réfugiés palestiniens en Cisjordanie, à Gaza et au Liban.

Le secrétaire de presse adjoint de la Maison-Blanche, Gordon Johndroe, s'est félicité des efforts que déployaient tous les pays de la région en vue d'améliorer la situation humanitaire à Gaza.

« Nous demandons à toutes les parties impliquées de permettre l'acheminement des vivres et des fournitures médicales à la population locale », a dit M. Johndroe à la presse, le 29 décembre, à Crawford, au Texas, où le président Bush passe la période des fêtes de fin d'année.

M. Johndroe a indiqué que le gouvernement Bush a exhorté Israël à tenter d'éviter les pertes civiles ; il a néanmoins ajouté que les États-Unis « comprennent qu'Israël ait besoin de prendre des mesures pour se défendre », et que « le Hamas semble baser ses hommes et certaines de ses roquettes dans des secteurs civils ».

Le 19 décembre, le Hamas a refusé de renouveler le cessez-le-feu de six mois qui avait été facilité par l'Égypte, et « des centaines de roquettes (...) sont tombées sur le sud d'Israël au cours des derniers jours », a dit M. Johndroe.

Et d'ajouter que « le Hamas a de nouveau montré son caractère véritable d'organisation terroriste qui va jusqu'à refuser de reconnaître le droit d'Israël d'exister ».

M. Johndroe a indiqué que le gouvernement israélien a dit, à la fois, en public, à la presse et lors d'entretiens privés qu'il ne souhaitait pas reprendre la Bande de Gaza, de laquelle il avait unilatéralement retiré ses forces armées et ses colonies en 2005.

M. Johndroe a ajouté que le président Bush s'est entretenu de la crise actuelle avec le roi Abdallah de Jordanie, le 29 décembre, ainsi qu'avec le roi Abdallah d'Arabie saoudite, le 27 décembre, et a instamment invité toutes les parties à œuvrer pour « mettre fin à la violence (...) d'une manière qui conduise à une cessation durable de toutes les violences ».

Le président élu Barack Obama se tient, lui aussi, au courant de cette situation - notamment par l'intermédiaire de Mme Rice -, comme l'a dit son conseiller principal David Axelrod, le 28 décembre, lors d'une interview accordée au programme Face the Nation, à la chaîne de télévision CBS.

« Je pense qu'il souhaite se renseigner à fond pour qu'une fois entré en fonctions, le 20 janvier, il puisse avoir l'avantage de connaître les tenants et aboutissants de la crise actuelle », a dit M. Axelrod. Il a cependant ajouté : « Il n'y a qu'un seul président à la fois qui puisse parler au nom de l'Amérique et, pour le moment, ce président est George Bush. »

Créer un signet avec :    Qu'est-ce que c'est ?