Élever le niveau de santé dans le monde

12 décembre 2008

L'USAID va apporter une nouvelle aide de 6,2 millions de dollars au Zimbabwé

La lutte contre le choléra dans ce pays

 
Une femme et son enfant à Mutare (Zimbabwé)
Un femme et son enfant transportent des seaux d'eau à Mutare, à l'est de Harare, où une épidémie de choléra fait des ravages.

Washington - Moins d'une semaine après avoir donné 600.000 dollars pour aider le gouvernement zimbabwéen et des organisations internationales à juguler l'épidémie de choléra qui a causé la mort de plus de 800 personnes depuis le mois d'août, l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a annoncé qu'elle allait accroître son aide de 6,2 millions de dollars.

Cette nouvelle aide permettra de financer de nouveaux programmes d'alimentation en eau, d'assainissement et d'hygiène et de faciliter la coordination de mesures visant à favoriser au niveau local l'hygiène et la santé publiques ainsi que l'information de la population.

Une équipe d'intervention de l'USAID spécialisée dans l'aide aux sinistrés et composée de cinq membres est depuis une semaine au Zimbabwé, où elle s'emploie à enrayer l'épidémie, à coordonner l'aide des États-Unis avec celle d'autres pays et à fournir une assistance technique aux organismes d'aide de la communauté internationale.

Lors de la conférence de presse qu'elle a donnée le 11 décembre, la directrice de l'USAID, Mme Henrietta Fore, a indiqué que cette équipe apportait une aide à ceux qui avaient contracté le choléra et à ceux qui risquaient de l'attraper. « L'insuffisance des réseaux d'alimentation en eau et d'assainissement, alliée à l'absence croissante de prestations dans les secteurs de la santé et autres, a causé le déclenchement de l'épidémie de choléra au Zimbabwé. Cette épidémie est le résultat, pur et simple, de l'effondrement des services du gouvernement zimbabwéen. »

Sur le terrain

Selon les médias, le président du Zimbabwé, M. Robert Mugabe, a déclaré, le 11 décembre, que l'épidémie de choléra était finie dans son pays, alors que le nombre des décès atteignait 800 et que celui des personnes atteintes de cette maladie approchait de 17.000.

Un groupe coordonné par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que cette épidémie pourrait toucher 60.000 personnes avant de prendre fin.

Pour sa part, l'ambassadeur des États-Unis au Zimbabwé, M. James McGee, a déclaré lors de cette conférence de presse : « Je ne pense pas que l'on puisse éviter de lier la crise humanitaire actuelle à la crise politique à laquelle le Zimbabwé est en proie. Cette crise politique n'est rien d'autre que le résultat d'une mauvaise politique économique, de la corruption et des violations des droits de l'homme de la part du gouvernement zimbabwéen. »

Œuvrant de concert avec des spécialistes de l'OMS et d'organisations non gouvernementales qui se trouvent dans le pays, les membres de l'équipe de l'USAID ont établi une évaluation rapide de la situation et défini les domaines dans lesquels les États-Unis pourraient apporter une aide efficace.

Des Zimbabwéens puisent de l'eau à Harare.
Des Zimbabwéens espèrent puiser de l'eau d'une source souterraine à Harare, où l'eau a été coupée le 1er décembre.

« Les États-Unis, a déclaré Mme Fore, vont appuyer les efforts internationaux de coordination en apportant une aide financière au centre de commandement de l'Organisation mondiale de la santé et en finançant le salaire d'un coordonnateur sanitaire au sein de la structure de coordination de l'ONU. Nous nous emploierons aussi à intensifier les campagnes de santé, d'hygiène et d'information au niveau local. »

L'OMS a établi un centre de commandement contre le choléra avec le ministère zimbabwéen de la santé et de protection de l'enfance et avec d'autres partenaires en vue d'agir de façon concertée face aux problèmes de santé du pays.

Le Zimbabwé est un pays enclavé et a une frontière commune avec l'Afrique du Sud au sud, avec le Botswana au sud-ouest, avec la Zambie au nord-ouest et avec le Mozambique à l'est. Des spécialistes de l'USAID doivent se rendre dans les zones frontalières où des Zimbabwéens cherchent, entre autres, à obtenir des soins contre le choléra.

Le 2 décembre, le ministère sud-africain de la santé a signalé que 460 personnes étaient atteintes du choléra en Afrique du Sud et que 9 personnes étaient mortes des suites de cette maladie, pour la plupart dans les zones frontalières situées près du Zimbabwé.

Selon l'OMS, c'est à Budiriro, banlieue très peuplée située à l'ouest de la capitale du Zimbabwé, Harare, que l'on compte près de la moitié des cas de choléra. Les autres cas se répartissent notamment entre Beitbridge, qui est située près de la frontière sud-africaine, et Mudzi, près de la frontière mozambicaine.

Une maladie mortelle, mais évitable

Au cours des jours à venir, l'USAID fournira une aide d'urgence sous la forme de savons, de solutions de réhydratation orale et de réservoirs souples d'eau pour faire face aux besoins les plus pressants.

La principale cause de l'épidémie de choléra est l'insuffisance de l'alimentation en eau potable et de l'hygiène publique. Le manque de médicaments, de matériel et de personnel dans les centres médicaux contribue aussi à aggraver ce problème.

Par ailleurs, la saison des pluies a commencé, et un plus grand nombre de personnes vont commencer à se déplacer pendant la période des fêtes de fin d'année, ce qui exige que l'on prenne des mesures strictes pour éviter la propagation du choléra.

Selon un haut responsable de l'USAID, M. Ky Luu, les membres de l'équipe dépêchée dans le pays ont confirmé l'aggravation de la situation. « Le taux de décès est de 4,8 %, ce qui est bien supérieur au seuil d'urgence qui est de 1 %. Dans certains cas, ce taux atteint 50 %, ce qui est tout à fait inacceptable vu que l'on peut soigner facilement le choléra. »

La contribution de l'USAID fait passer le montant total de l'aide humanitaire des États-Unis au Zimbabwé à plus de 226 millions depuis octobre 2007. L'aide d'urgence s'ajoute aux 32,2 millions de dollars de l'aide américaine au développement dans ce pays en 2008.

Si la situation s'aggrave encore plus, a indiqué M. Luu, l'USAID est prête à envoyer un plus grand nombre de spécialistes.

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