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17 juin 2008

Un robot a dirigé un concert de l'Orchestre symphonique de Détroit

Le robot Asimo imite les êtres humains aussi bien par sa forme que par ses gestes.

 
Asimo et Yo Yo Ma
Le robot Asimo serre la main au célèbre violocelliste Yo Yo Ma le 13 mai 2008 lors d'un concert historique à Détroit (Michigan)

Washington - Parmi les chefs d'orchestre de grande renommée, on cite souvent les compositeurs Hector Berlioz et Leonard Bernstein, le chanteur d'opéra Placido Domingo, ou encore les musiciens Leonard Slatkin et Mstislav Rostropovich. Mais à ces artistes historiques s'ajoute aujourd'hui un chef d'orchestre tout à fait révolutionnaire : le robot humanoïde « Asimo ».

Imitant l'être humain aussi bien par sa forme que par ses gestes, Asimo a un torse, une tête, des jambes, des bras, des mains et des doigts. Il est capable de marcher, de courir, de reconnaître les objets mobiles et les visages, d'effectuer diverses positions et gestes physiques, de distinguer des sons différents et, (manifestement), de diriger un orchestre symphonique. Son nom est l'acronyme de « Advanced Step in Innovative MObility », (« Démarche avancée dans la mobilité innovatrice. »)

Il a donné son premier concert le 13 mai 2008 à Détroit (Michigan), où il a dirigé une prestation de « La quête », un morceau tiré de la comédie musicale « L'homme de la Mancha. » Étant donné qu'Asimo ne fait qu'un mètre trente, le célèbre violoncelliste Yo Yo Ma, qui a également participé au concert, a dû se baisser pour lui serrer la main avant le concert.

Un robot humanoïde mis au point par l'entreprise Toyota
Le robot "Partenaire" de Toyota joue un morceau sur la trompette en dansant à l'occasion d'un festival à Washington.

La réaction des spectateurs a révélé leur enthousiasme, mais les musiciens de l'orchestre étaient d'avis partagés quant à la performance de leur nouveau chef. Certains ont évoqué la fluidité presque « humaine » de ses mouvements, mais d'autres ont avoué que, pour eux, le robot manquait justement d'« humanité ». M. David Everson, joueur de cor, a déclaré dans un entretien diffusé par la Radio publique nationale des États-Unis que l'on « ne peut pas voir ses yeux, qui sont, eux-mêmes, incapables de vous transmettre une émotion quelconque (...) Le robot est là, debout ; il ne se penche ni en avant ni en arrière. Il ne fait pas de petits gestes que les musiciens peuvent interpréter comme des signes. »

Quant à M. Leonard Slatkin, le directeur musical de l'Orchestre symphonique de Détroit, il a indiqué qu'il ne souciait pas d'une éventuelle invasion de robots dans le secteur de la prestation musicale, en ajoutant que les robots tels qu'Asimo ne peuvent pas improviser sous l'impulsion du moment, compétence essentielle pour les chefs d'orchestre.

Parmi les autres accomplissements artistiques d'Asimo figurent une danse effectuée lors du festival « Japon ! Culture + hyperculture » organisé au Centre John Kennedy pour les arts du spectacle à Washington, où un autre robot humanoïde, le Robot partenaire de Toyota, a joué de la trompette.

Les robots assistent les humains depuis longtemps dans l'assemblage des automobiles ou l'empaquetage des produits fabriqués en masse, mais de récentes avancées dans la technologie de la robotique ont fait que les robots peuvent aujourd'hui effectuer des tâches normalement réservées aux êtres humains.

Asimo est programmé pour remplir automatiquement les fonctions de réceptionniste, de guide touristique et de livreur. Il peut également « travailler » dans un bureau aux côtés des êtres humains tout en s'accommodant à leurs mouvements. Les robots ont déjà aidé des millions de personnes à effectuer certaines tâches domestiques telles que passer l'aspirateur ou nettoyer les piscines, gouttières et planchers. Les robots entreprennent également des activités dangereuses pour les êtres humains comme le désamorçage de bombes ou la lutte contre les incendies.

Dans certains domaines de la culture populaire, notamment la littérature et le cinéma, les robots ont été dotés de ce que l’on appelle l’« intelligence artificielle. » Cependant, les robots qui peuvent fonctionner de façon autonome vivent encore dans le royaume de la science-fiction. Le débat suscité par les applications potentielles de l’intelligence artificielle est toutefois utile pour les décisions que devront prendre les sociétés vis-à-vis des robots à l’avenir.

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