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17 septembre 2008

Il faut envoyer plus de troupes en Afghanistan, dit M. Robert Gates

Résumé des propos du ministre américain de la défense

 
Robert Gates et Mike Mullen
Le ministre de défense, M. Robert Gates et l'Amiral Mike Mullen, le 10 septembre.

Washington - Les États-Unis sont en train de retirer des troupes d'Irak du fait de la baisse de la violence et du rôle croissant que jouent les forces irakiennes dans le maintien de la sécurité. Par contre, des forces supplémentaires sont en cours de déploiement en Afghanistan afin d'y renforcer la sécurité et de contrer la rébellion chaque jour plus audacieuse.

« Le président a décidé d'envoyer des troupes supplémentaire en Afghanistan en réponse à la résurgence de l'extrémisme et de la violence qui reflète une ambition, une sophistication et une coordination renforcées des rebelles », a déclaré le ministre américain de la défense, M. Robert Gates, le 10 septembre, lors d'une déposition au Congrès.

Le 9 septembre, le président Bush a annoncé que les États-Unis allaient retirer près de 8.000 troupes de combat et d'appui d'Irak d'ici à février 2009, et qu'elles ne seraient pas remplacées. Près de 30.000 soldats, qui avaient été envoyés en renfort pour réprimer la violence sectaire et étouffer la rébellion, ont déjà été rapatriés.

« La poursuite de la réduction des forces est possible parce que nous avons réussi à réduire la violence et à établir des capacités irakiennes de sécurité, a dit M. Gates. Même avec moins (…) de troupes américaines sur le terrain, les tendances positives de l'année dernière se sont maintenues et, dans certains cas, ont progressivement évolué dans la bonne direction. »

M. Gates a rappelé que le récent transfert de responsabilité aux forces irakiennes de sécurité dans la province de l'Anbar - la 11e province (sur 18) à connaître ce changement - montrait à quel point la situation s'était améliorée.

M. Bush a également annoncé qu'il allait déployer en Afghanistan un bataillon de la marine en novembre prochain et une brigade de l'armée de terre en janvier afin d'étoffer les forces sur le terrain. Ces deux unités devaient initialement se rendre en Irak.

« La sécurité n'est qu'un volet de cette campagne, a expliqué M. Gates. Les deux autres sont le développement et la gouvernance. Nous devons entretenir l'élan, maintenir la participation de la communauté internationale et développer les capacités du gouvernement afghan. »

L'amiral Mike Muellen, commandant de l'état-major des armées, qui était également venu faire une déposition, a déclaré que les recommandations de MM. Bush et Gates relatives à la réduction des effectifs en Irak et à leur renforcement en Afghanistan reflétaient le consensus au sein des cadres de l'armée.

Le président de la commission des services armés de la Chambre des représentants, M. Ike Skelton, a déclaré que la réduction des effectifs en Irak était nécessaire afin de rétablir la fonctionnalité de l'armée des États-Unis et de dégager des forces supplémentaires pour l'Afghanistan.

« Nos troupes en Irak font un travail magnifique, ce qui permet aux Irakiens de bâtir les fondations de leur nouveau gouvernement. Mais l'Irak ne peut pas continuer d'éclipser les autres impératifs de la sécurité des États-Unis », a dit M. Skelton. « Les efforts déployés en Afghanistan doivent revenir au premier plan et redevenir notre priorité absolue. »

Les dirigeants de l'Afghanistan ont remercié les États-Unis d'engager plus de troupes dans la lutte contre les talibans et les rebelles d'Al-Qaïda.

La position unanime du gouvernement est la suivante : l'Afghanistan a besoin de plus de troupes étrangères afin de mener cette guerre, de concert avec les forces locales. C'est ce qu'aurait déclaré, selon des rapports de presse, un porte-parole du gouvernement afghan, le 10 septembre. « La solution à long terme est le renforcement, la formation et l'équipement des entités nationales afghanes. »

Des responsables afghans ont également annoncé, ce même jour, que les effectifs de l'armée nationale de l'Afghanistan passeraient à 134.000 hommes.

« Nous nous réjouissons de la décision prise par les autorités afghanes aujourd'hui (…) »a déclaré le porte-parole du département d'État, M. Sean McCormack. « Nous soutenons sans réserve les efforts déployés par l'Afghanistan pour reprendre la direction des opérations de sécurité sur son territoire. »

M. McCormack a déclaré que l'armée afghane avait fait des progrès ces dernières années et qu'elle était respectée par la population pour ses succès et son professionnalisme.

« Un objectif fondamental de notre stratégie de lutte contre la rébellion est de créer un lien entre les Afghans et leur gouvernement par le truchement d'institutions renforcées, notamment dans les provinces, afin de mieux faire respecter l'État de droit », a dit M. McCormack.

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