Élections 2008 | Le peuple américain choisit ses dirigeants

14 janvier 2009

Mme Clinton veut redorer le blason des États-Unis par la diplomatie

Son audition de confirmation au poste de secrétaire d'État

 
Hillary Clinton devant le Sénat le 13 janvier
Mme Hillary Clinton s'est entretenue avec les membres de la commission sénatoriale des affaires étrangères le 13 janvier.

Washington - Mme Hillary Clinton a déclaré qu'en tant que secrétaire d'État, elle s'attacherait à « renouveler l'influence de l'Amérique » par une diplomatie « fondée sur nos valeurs » et axée sur la sécurité et la promotion des intérêts des États-Unis.

Le 13 janvier, Mme Clinton est venue faire une déposition devant la commission sénatoriale des affaires étrangères en vue de la confirmation de sa nomination au poste de secrétaire d'État au sein du futur gouvernement Obama. À ce titre, elle représentera le président à l'étranger. On s'attend à ce que le Sénat confirme sa nomination peu après l'investiture de M. Obama.

Elle a affirmé qu'elle-même et le président-élu Obama étaient d'avis que les États-Unis avaient besoin d'aborder leur politique étrangère de façon à leur permettre de « rester une force positive dans le monde ». Cela consisterait à renforcer les partenariats avec les alliés et les institutions internationales, tout en tendant la main à leurs adversaires.

« Si l'Amérique ne peut pas résoudre seule les problèmes les plus pressants, la communauté internationale en est également incapable sans elle. Le meilleur moyen de promouvoir les intérêts des États-Unis est de trouver des solutions globales. »

Tout au long de sa déposition devant la commission, Mme Clinton a souligné son intention d'utiliser ce qu'elle appelle la « puissance intelligente » (smart power), à savoir une trousse d'outils diplomatiques, économiques, militaires, politiques, juridiques et culturels. Elle a affirmé que son équipe diplomatique utiliserait les outils, seuls ou en combinaison, adaptés à chaque situation.

Si la diplomatie multilatérale est importante, elle a rappelé que le premier devoir du gouvernement Obama était de garantir la sécurité des États-Unis et de protéger leurs intérêts, leurs valeurs, leurs citoyens et leurs alliés.

« Nous savons aussi que la force armée sera parfois nécessaire, mais nous y recourrons uniquement pour protéger notre peuple et nos intérêts là et où ce sera nécessaire. »

Le gouvernement Obama devra établir des priorités et faire des choix difficiles, a dit Mme Clinton. L'une de ces priorités est « de mettre fin de façon responsable à la guerre en Irak en retirant nos troupes de façon rationnelle et en soutenant une transition vers la souveraineté totale de l'État irakien ». La seconde priorité sera d'éliminer Al-Qaïda d'Afghanistan par le truchement de « la diplomatie, du développement et de la défense ».

La troisième priorité sera d'empêcher des armes nucléaires de tomber aux mains de terroristes. « La plus grave menace qui pèse sur l'Amérique est l'acquisition d'armes de destruction massive par des terroristes. Nous devons endiguer la propagation et l'utilisation de ces armes. »

Autrement, le gouvernement s'attachera à soutenir des programmes qui visent à améliorer la santé et l'éducation des peuples, et à multiplier les possibilités qui s'offrent à eux sur le plan économique.

Les objectifs de Mme Clinton dans diverses régions du monde

Durant sa déposition, ainsi que dans ses réponses aux questions des sénateurs, Mme Clinton a souligné les objectifs du gouvernement Obama dans diverses régions du monde.

Au Proche-Orient, le gouvernement Obama doit mener une politique qui tient compte des « besoins d'Israël en matière de sécurité et des aspirations politiques et économiques légitimes des Palestiniens ».

Évoquant tout particulièrement la situation à Gaza, Mme Clinton a déclaré qu'elle et M. Obama comprenaient fort bien « le besoin d'Israël de se défendre (…) et de se soustraire à la menace des roquettes du Hamas. Cependant, nous sommes également conscients du coût tragique de ce conflit sur le plan humain (…) Cela ne peut que renforcer notre résolution de trouver un accord de paix juste et durable » qui garantira la sécurité d'Israël et offrira à un État palestinien sécurité et progrès économique.

Au sujet de l'Iran, Mme Clinton a déclaré qu'elle poursuivrait la politique de prévention de la prolifération nucléaire et encouragerait l'Iran à devenir une entité constructive dans la région.

En Asie et en Europe, elle cherchera à renforcer les alliances actuelles et à en forger de nouvelles.

« Notre alliance traditionnelle avec le Japon est un pilier de notre politique en Asie, et elle est essentielle au maintien de la paix et de la prospérité dans la région Asie-Pacifique. Nous ferons fond sur notre coopération économique et politique avec l'Inde, la démocratie la plus peuplée du monde et dont l'influence est croissante. »

« Nos relations traditionnelles de confiance avec l'Europe seront renforcées. Les désaccords sont inévitables mais, sur la plupart des grands dossiers, nous n'avons pas d'alliés plus fiables. »

Le gouvernement Obama, a-t-elle ajouté, tendra la main à la Russie et à la Chine. « Avec ces deux pays, nous devrions œuvrer de concert sur les grands dossiers tels que le terrorisme, la prolifération, le changement climatique et la réforme des marchés financiers. »

Les États-Unis chercheront également à renforcer leurs relations avec leurs voisins, a dit Mme Clinton, soulignant que le Canada et le Mexique étaient de grands partenaires commerciaux. Elle entrevoit également des possibilités de renforcer les relations bilatérales sur l'ensemble du continent américain. « Nous allons renouer avec une politique d'engagement vigoureux, voire de partenariat, avec l'Amérique latine. »

Elle a par ailleurs affirmé que le gouvernement Obama avait de nombreux intérêts politiques, économiques et de sécurité en Afrique. Il s'attachera à contrecarrer les plans d'Al-Qaïda visant à s'abriter en Afrique de l'Est, à aider les pays africains à protéger leurs ressources naturelles, à tenter de mettre fin à la guerre au Congo et à l'autocratie au Zimbabwé, et à stopper le désastre humanitaire au Darfour.

« Mais nous avons également l'intention de soutenir les démocraties africaines telles que l'Afrique du Sud et le Ghana », a-t-elle dit, ajoutant que le gouvernement chercherait à coopérer avec des organisations non gouvernementales pour multiplier les cliniques médicales qui aident les Africains à lutter contre le VIH/sida.

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