Environnement | Protéger les ressources naturelles

08 septembre 2008

Des ministres africains cherchent à réduire les risques liés à l'environnement pour la santé

La déclaration de Libreville sur la santé et l'environnement en Afrique

 
Des petits sierra-léoniens
Des enfants d'un village situé aux environs de Freetown (Sierra Léone).

Washington - Les ministres de la santé et de l'environnement des États africains se sont réunis pour la première fois du 26 au 29 août à Libreville (Gabon) en vue de créer une alliance stratégique destinée à aider leurs pays à réduire les risques liés à l'environnement et susceptibles de nuire à la santé et au bien-être de la population.

Des maladies causées par les atteintes à l'environnement sont la cause de nombreux décès en Afrique. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), rien qu'en 2002, la pollution de l'eau et de l'atmosphère, l'insuffisance de l'assainissement et de la lutte contre les organismes porteurs de maladies ainsi que l'exposition à des produits chimiques ont entraîné la mort de quelque 2,4 millions de personnes.

En vue de faire face à ce problème, l'OMS et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) ont organisé la Conférence interministérielle sur la santé et l'environnement en Afrique, à Libreville, sous les auspices du gouvernement gabonais.

Parmi les centaines de délégués, figuraient des ministres de la santé et de l'environnement, des spécialistes éminents, des universitaires, de hauts fonctionnaires et des représentants d'organisations non gouvernementales.

Santé et environnement

Après avoir délibéré sur une multitude de sujets, les délégués sont convenus que les causes fondamentales de la dégradation de l'environnement en Afrique étaient la grande pauvreté, des modes insoutenables de production et de consommation, la distribution inégale de la richesse et d'autres problèmes socio-économiques.

Il s'ensuit que des millions d'Africains sont atteints du paludisme, de la tuberculose, du choléra, de la typhoïde, de la draconculose, de l'helminthiase, de la schistosomiase, de l'asthme, de la bronchite et de maladies cardiaques.

Les liens entre le développement, l'environnement et la santé sont plus prononcés en Afrique que partout ailleurs dans le monde à cause de la fragilité relative de ses écosystèmes et du grand nombre de maladies infectieuses ayant des causes environnementales.

Les pays africains se heurtent à divers problèmes en matière de développement, tels que la faiblesse des systèmes de santé, l'absence d'accès à l'eau potable et à l'assainissement, la mauvaise conception des réseaux d'irrigation et d'alimentation en eau, ainsi que l'insuffisance des logements, des installations de stockage de l'eau et d'épuration des eaux usées.

Les nouveaux problèmes ont trait aux effets sur la santé de la population des changements climatiques, de l'accélération de l'urbanisation et de la pollution de l'eau et de l'atmosphère.

La directrice générale adjointe du PNUE, Mme Angela Cropper, a déclaré à cet égard : « Bien que nos connaissances sur la manière dont les écosystèmes, les espèces et la qualité de l'environnement ont des effets sur la santé humaine soient meilleures, il existe un écart entre une politique concertée et l'action pour tenir compte de ces relations. » La réunion des ministres de l'environnement et de la santé dans le cadre de cette conférence, a-t-elle dit, offre l'occasion de poser les fondements nécessaires à cet effet dans le continent africain et en son nom.

Centrale de raffinement pétrolier Sasol à Johannesburg
Un homme se promène devant une centrale de raffinement pétrolier Sasol autour de Johannesburg en Afrique de Sud.

Sur le plan écologique, le territoire africain subit de fortes pressions dues à la croissance démographique, à la désertification, au stress hydrique, à la diminution de la diversité biologique, au déboisement, au nombre croissant des tempêtes de sable, à des catastrophes naturelles telles que la sécheresse et les inondations et aux dangers dus aux produits chimiques.

Le continent africain a les ressources naturelles abondantes et les ressources humaines nécessaires à une économie florissante, mais la mauvaise santé d'un grand nombre d'Africains et la mauvaise gestion des richesses naturelles compromettent cette expansion économique.

L'aide du gouvernement des États-Unis à 47 pays africains vise à aider les pouvoirs publics et les entreprises de ces pays à adopter les principes de bonne gouvernance et des méthodes novatrices en matière de santé, d'enseignement, de croissance économique, d'agriculture et d'environnement.

La déclaration de Libreville

Le dernier jour de leur réunion, les délégués ont adopté la déclaration de Libreville. Cette déclaration constitue un accord par lequel les États africains s'engagent à prendre des mesures qui encourageront, en ce qui concerne la politique, les institutions et les investissements, les changements nécessaires pour optimiser les interactions entre les secteurs de la santé, de l'environnement et d'autres secteurs.

Entre autres, les ministres signataires de la déclaration déclarent s'engager :

- « à établir une alliance stratégique entre la santé et l'environnement comme base d'un plan d'action concerté »,

- « à élaborer ou à mettre à jour les cadres nationaux, sous-régionaux et régionaux afin d'aborder d'une manière plus efficace les conséquences néfastes de l'environnement sur la santé par l'intégration de ces liens dans les politiques, les stratégies et les plans nationaux de développement »,

- « à assurer l'intégration des objectifs convenus dans les domaines de la santé et de l'environnement dans les stratégies de réduction de la pauvreté en mettant en œuvre les programmes prioritaires intersectoriels à tous les niveaux en vue d'accélérer la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement » (ces objectifs comprennent la réduction de moitié du nombre de personnes vivant dans une extrême pauvreté, la diminution du taux de mortalité infantile, la lutte contre le sida et la création d'un partenariat mondial de développement d'ici à 2015),

- « à développer les capacités nationales et régionales pour mieux prévenir les maladies liées à l'environnement à travers l'établissement ou le renforcement des institutions santé et environnement ».

En vue de faciliter la réalisation des mesures énoncées dans la déclaration, l'OMS et le PNUE ont offert aux pays africains de faire appel à leur Initiative commune en matière de liens entre la santé et l'environnement (Health and Environmental Linkages Initiative) qui est destinée à aider les responsables des pays en développement à faire face aux effets sur la santé des dangers écologiques.

Leur personnel se sert, dans le cadre de cette initiative, de moyens scientifiques, économiques et d'outils de prise de décision d'une façon intégrée de manière à découvrir les stratégies de développement et les options en matière de gestion qui sont utiles dans les domaines de la santé, de l'environnement et du développement durable.

Par exemple, en Jordanie, dont les ressources hydriques par habitant sont parmi les plus faibles du monde, cette initiative a permis de réunir des représentants des ministères du plan, de l'eau, de l'agriculture, de l'environnement et de la santé, ainsi que des représentants d'institutions scientifiques et de recherche, d'associations de producteurs et de consommateurs et d'organismes étrangers tels que l'Agence des États-Unis pour le développement international et le Programme des Nations unies pour le développement.

Un groupe de chercheurs prépare actuellement une évaluation stratégique des mesures prises et prévues en matière de valorisation de l'eau et des diverses solutions possibles sur le plan de l'environnement. À la fin de cette évaluation, il présentera des recommandations à un groupe consultatif et à des responsables ainsi que lors d'un atelier régional qui sera organisé en Jordanie par l'OMS et le PNUE et auquel doivent participer des représentants d'autres pays méditerranéens.

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